Bienvenue sur mon blog!

Élue maire depuis 2 ans le 14 mars 2010, j'ai eu envie de raconter cette aventure sur un blog.
Certains autres Maires ont leur blog alors je me suis dit: Pourquoi pas moi? Voilà, c'est fait: j'attends vos commentaires, vos impressions et tout et tout...

En effet, c'est une véritable aventure que je vis depuis 2008! Une aventure humaine incroyable et une aventure personnelle passionnante!

lundi 11 novembre 2013

Commémoration du 11 novembre

A l'heure où la nuit passe, au milieu des tranchées,
Ma très chère Augustine, je t'écris sans tarder
Le froid pique et me glace et j'ai peur de tomber
Je ne pense qu'à toi...

Mais je suis un soldat
Mais surtout ne t'en fais pas
Je serai bientôt là
Et... tu seras fière de moi

A l'heure où la guerre chasse des garçons par milliers
Si loin de la maison, et la fleur au canon
Ces autres que l'on tue sont les mêmes que moi
Mais je ne pleure pas...

Car je suis un soldat
Mais surtout ne t'en fais pas
Je serai bientôt là
Et tu seras fière de moi

A l'heure où la mort passe dans le fleuve à mes pieds
De la boue qui s'en va, des godasses et des rats
Je revois tes yeux clairs et j'essaie d'imaginer
L'hiver auprès de toi...

Mais je suis un soldat
Je ne sens plus mes bras
Tout tourne autour de moi
Mon dieu sors-moi de là

Ma très chère Augustine j'aimerais te confier
Nos plus beaux souvenirs, et nos enfants rêvés
Je crois pouvoir le dire nous nous sommes aimés
Je t'aime une dernière fois...

Je ne suis qu'un soldat
Non, je ne reviendrai pas
Je n'étais qu'un soldat
Prends soin de toi

En ce 11 novembre 2013, devant ce monument aux morts érigé et récemment rénové par respect et en souvenir de nos Morts pour la France, j'ai souhaité emprunté les paroles écrites par Marie Bastide et chantées par Florent Pagny. Magnifique texte décrivant les pensées, les souvenirs, les espoirs et les regrets d'un soldat qui pourrait être n'importe lequel de ces 1 400 000 morts en France ou de ces 10 millions de morts dans le Monde lors de la Première Guerre Mondiale. Dans ce terrible bilan, je n'oublie pas les 430 000 soldats coloniaux, les 600 soldats fusillés parce qu'ils n'en pouvaient plus de ces horreurs et les 200 000 corps non retrouvés encore aujourd'hui. Tous les continents entrent en conflit. Terrible guerre qui devait être la Der des Der et qui dans les premières années a fait 10 000 morts par jour.

A l'aube du centenaire du début de cette Grande Guerre, je souhaite que nous nous souvenions de ces soldats et des causes qui les ont conduits dans cet événement mondial le plus destructeur en vie humaine. Aujourd'hui, les photos que nous voyons dans les médias nous montrent des poilus à la fin de leur vie mais il faut savoir que ce sont de très jeunes hommes qui sont partis à la guerre, ils finissaient à peine leur adolescence qu'ils étaient déjà dans les tranchées. Qu'est ce qui a provoqué tant d'horreurs et de drames ? Il y avait sans doute un sentiment de revanche par rapport à la guerre de 1870 où l'Allemagne était sortie vainqueur mais il y avait surtout la mise en place de blocs de nations en opposition totale où chacun se sentait plus fort que l'autre. Cela engendrera alors un engrenage des alliances et des sentiments nationaux. On a l'habitude d'entendre parler du sens du devoir pour expliquer que ces soldats soient partis en guerre. Cependant, il faut être clair, ils n'avaient pas le choix, il fallait aller à la guerre ! A cette époque, le recrutement des soldats se faisaient par région donc quand un soldat mourrait, c'était un copain d'enfance qui mourrait. Les bombardements ont provoqué la mort de la très grande majorité des soldats, les soldats meurent sans voir leur adversaire. S'imaginer cela montre l'atrocité de cette guerre et la banalité de la mort dans ce conflit. Ne pas même voir les yeux de celui qu'on tue... Le sens du devoir, la solidarité et la fraternité avec les camarades connus depuis toujours, la fidélité aux morts et bien entendu une idéologie patriotique ont fait que ces soldats n'avaient pas le choix. La spirale de la Grande Guerre était en marche, plusieurs causes mais une seule conséquence : un bilan en vies humaines sans précédent.
Aujourd'hui, dans le monde, certaines de ces conséquences entraînent la même cause. Soyons vigilants que celles ci ne s'immiscent pas en France et faisons que des commémorations comme aujourd'hui gardent intact le souvenir de ces atrocités dans nos mémoires et dans celles de nos enfants ! Même si le quotidien est difficile et qu'il nous amène à subir des instants dur à surmonter, ne tombons pas dans la facilité des réponses ayant engendré ces conflits mondiaux !

Pour terminer, à l'occasion de cette cérémonie, au nom du conseil municipal de M-A, je souhaite exprimer mon soulagement et mon bonheur pour la libération de Thierry Dol, Marc Féret, Pierre Legrand et notre voisin, Daniel Larribe. Je voudrais profiter de ces instants pour dire mon affliction sur les propos de femmes et d'hommes politiques relayés dans les médias sur l'habillement et l'apparence de ces ex-otages. Profitons de la minute de silence pour avoir une pensée pour les sept Français en otages dans le monde: Serge Lazarevic et Gilberto Rodriguez Leal au Sahel, Francis Collomp au Nigeria, et quatre journalistes en Syrie, Didier François, Edouard Elias, Nicolas Hénin et Pierre Torrès.

A la mémoire de l'ensemble des Morts pour la France, depuis la Grande Guerre jusqu'à aujourd'hui, sur tous les fronts du Monde, à la mémoire de Ghislaine Dupont et Claude Verlon, journalistes de RFI tués de façon atroce dans l'exercice du droit à l’information, à la mémoire de ces familles qui ont perdu dans de nombreuses luttes un être cher, je vous demande de respecter une minute de silence.