Bienvenue sur mon blog!

Élue maire depuis 2 ans le 14 mars 2010, j'ai eu envie de raconter cette aventure sur un blog.
Certains autres Maires ont leur blog alors je me suis dit: Pourquoi pas moi? Voilà, c'est fait: j'attends vos commentaires, vos impressions et tout et tout...

En effet, c'est une véritable aventure que je vis depuis 2008! Une aventure humaine incroyable et une aventure personnelle passionnante!

lundi 16 novembre 2015

Simplement... HOMMAGE...

Aujourd'hui, réunis devant la Mairie au fronton de laquelle est inscrit « Liberté, Egalité, Fraternité », je vais emprunter les mots d'un inconnu, Kamil Abderrahman, pour honorer les inconnus qui ont perdu la vie, qui ont été blessés et les famille endeuillées et perdues au moment où je vous parle :

Bonsoir a toi le "terroriste",
À toi l'homme mort déchiqueté par l'action de ton propre pouce et qui nous laisse tous orphelin ce soir.. Orphelin de toutes ces personnes qui sont mortes hier, orphelin de ceux qui vont mourir demain à cause de tes frères d'ignorance. Orphelin de ma religion, que tu nous voles un peu plus chaque jour, en introduisant par la terreur, une image négative de l'islam dans les consciences des gens à travers le monde. Orphelins de certains de mes amis que tu as réussi à convertir au racisme, par tes actes barbares que tu justifies par ton amour pour dieu, mon Dieu !
N'y a t-il rien qui t'interpelle? Ton cerveau serait-il devenu si vide aujourd'hui pour que tu traduises cet amour en assassinant des innocents?
Que se passe-t-il?
Il y a encore peu de temps, tu étais ce petit enfant en lequel sa maman croyait et rêvait de voir avec une robe d'avocat ou une blouse de médecin pour la sortir du quartier et de la misère dans laquelle elle vit. Ce soir, tu as détruis les rêves de ta mère et tu détruis chaque jour un peu plus les miens et ceux de tous les musulmans qui peuplent cette terre. N'aimes tu donc plus ta mère?
Tu détournes égoïstement les principes de ma religion, en pensant que rejoindre un groupe terroriste en Syrie te laverait de tous tes péchés d'adolescent dealer et ignare qui cherche un sens à sa vie.
Penses tu vraiment que Dieu t'attende les bras grands ouverts avec des centaines de vierges dans des jardins plus que tout ce qui existe sur terre pour t'être fait exploser au milieu de ces innocents? Qu'ont-ils à voir avec tout cela? Qui es-tu vraiment?
Dans quel verset Dieu t'appelle-t-il à devenir lâche et endosser les cornes du diable pour féliciter ta reconversion facile de petit délinquant rebelle en découpeur de tête?
Enfin ce soir, je suis aussi Orphelin du mot "Djihad", qui à la base parle de bataille contre soi-même pour devenir un homme meilleur. Ce noble mot que tu as réussi à t'accaparer au su et à la vue de tous et qui doit sûrement t'aider à te persuader que dans le fond tu es vraiment un musulman en croisade vu qu'aujourd'hui la terre entière te nomme de la sorte..
Finalement je suis aussi triste pour toi ce soir, triste que tu n'aies jamais vraiment lu le coran, que tu n'aies jamais su que le suicide ou le fait de tuer des gens sont des actes plus que prohibés dans la religion et que le mot "Islam" lui-même, vient de l'étymologie du mot "Salaam" qui signifie "paix" alors comment as-tu fait pour faire de la fin de ta vie un cocktail de ces deux horribles mots pour devenir un kamikaze ?
Enfin je sais qu'en ce moment même tu es en train de payer pour tes innommables péchés. Pour ton ignorance et ton ego surdimensionné qui t'ont laissé croire que tu pouvais te prendre pour dieu le temps d'un soir, juger à sa place, décider de qui avait le droit de vivre ou non ce vendredi 13 novembre 2015 à Paris et pire que tout, justifier tes meurtres en son nom..
J'aurais aimé te poser toutes ces questions avant que tu ne deviennes l'horreur humaine incarné mais ce soir je ne te souhaite que le plus sombre des enfers.

Un stade, le Stade de France, une salle de spectacle, le Bataclan et puis la rue, des rues comme celles qu'on a l'habitude d'emprunter.
Les personnes qui ont perdu la vie vendredi soir étaient dans des lieux de vie, de convivialité, de distraction, des lieux du vivre ensemble. Alors, oui, il y a le moment du choc, du désappointement, des larmes et puis de la peur. E c'est normal d'avoir peur mais après il faut dépasser la peur, certains y arrivent plus facilement que d'autres mais il faut dépasser la peur pour avancer, rester debout. Il y a le temps du recueillement et nous le vivons aujourd'hui, il y a le temps du deuil, un deuil national décrété par Le Président de la République jusqu'à mardi inclus et puis il y a le temps de repartir. Repartir sans oublier bien sûr mais repartir pour montrer qu'on est là, debout. Reprendre les activités, celles du vivre ensemble. Ne pas rester dans la peur, ne pas rester dans la peur de vivre, dans la peur des autres, dans la peur de l'Autre. Ne pas stigmatiser comme certains souhaiteraient que cela se produise. Aujourd'hui, l'ensemble de la Terre est touché, peu importe sa religion et peu importe sa nationalité.
J'ai tenu à ce que les symboles de la République soient présents, la devise républicaine « Liberté, Égalité, Fraternité », le drapeau en berne et la Marianne qui, exceptionnellement aujourd'hui, est sortie des murs de la Mairie et puis une simple lumière, la lumière de l'espoir, la lumière de la vie.


En hommage aux 132 morts dernier bilan, en hommage aux victimes se battant pour la vie sur des lits d'hôpital, en hommage aux victimes dans leur corps et dans leur cœur, en soutien aux familles endeuillées, anéanties, en remerciement aux policiers, aux pompiers, aux hospitaliers, à tous ceux qui ont mis leur vie et leur abnégation au service de tous, je vous demande de respecter une minute de silence

mercredi 11 novembre 2015

Commémoration du 11 novembre

En ce 11 novembre 2015, je tiens tout d'abord à m'adresser à vous, Céleste Taillardat, Alexandre Bocquet, Camila Munoz et Imanol Chatron pour vous remercier de la lecture de ces textes, textes forts, poignants et qui prennent une valeur symbolique intense lus par vous.
Céleste et Alexandre ont lu une lettre de Poilu, Eugène.
Camila a énoncé les mots de l'écrivain allemand Erich Remarque tirés de son roman « A l'Ouest, rien de nouveau » paru en 1929 et qui décrit la Première Guerre mondiale vue par un jeune soldat volontaire allemand sur le front ouest. Symbole du pacifisme allemand, le roman devient rapidement un best-seller et est suivi d'autres romans aussi importants. En 1930, Erich Remarque sera pourchassé par les nazis en raison de son pacifisme. Il émigrera alors en Suisse puis aux États Unis. Lors des autodafés allemands de 1933, avec des dizaines de milliers de livres, ceux d'Erich Remarque seront publiquement jetés au bûcher par des étudiants, des enseignants et des membres des instances du parti nazi.
Imanol a lu, quant à lui, un texte de Roland Dorgelès tiré du roman « Les croix de bois » paru en 1919 et qui narre le quotidien des soldats de l'armée française pendant la Première Guerre mondiale. Le titre de ce roman fait référence aux croix de bois qui se trouvaient le long des chemins du front, croix de bois faites à la va-vite, et posées au-dessus des cadavres de soldats allemands ou français. Soldats inconnus, jeunes soldats, c’est en leur hommage que Roland Dorgelès écrit ce livre, c’est pour leur souvenir, leur mémoire.
Merci à vous quatre de m'avoir donné l'occasion de reparler de ces hommes, témoins ou narrateurs de cet événement tragique que fut la première guerre mondiale qu'on appelait la Der des Der. Merci à vos enseignants, Kathy Desplan et Eric Bastide d'avoir mis à égalité en ce jour de commémoration un simple inconnu, un Poilu, Eugène et deux écrivains allemand et français, deux écrivains de nationalité différente et pourtant deux écrivains combattant la même chose, la barbarie de la guerre et témoignant pour le souvenir d'atrocités qu'on ne voudrait jamais voir se reproduire.
Depuis que je suis Maire, cela est la première année que des enfants de l'école participent ainsi à cette commémoration et vous ne pouvez vous imaginer l'émotion que cela revêt pour moi. 101 ans après, quel symbole que vous rappeliez ces atrocités pour ne jamais oublier ?

Dimanche 28 mars 1915, l'hebdomadaire illustré Le Miroir indique « Nouveau bombardement d’Arras, capitale du Pas de Calais, avec des obus de tout calibre. Un commencement d’incendie a été rapidement éteint. Nos pionniers progressent à la Boisselle. En Argonne, jets de bombes de part et d’autre. En Alsace, nos gains sont caractérisés... Les pertes ennemies sont considérables. Nous avons abattu un avion allemand qui survolait la région de Manonvillers et capturé le pilote et l’observateur. »
Dimanche 28 mars 1915, Auguste Mignot, directeur d'école durant les années de guerre à Villers Marmery, commune viticole de la Marne, relate : « 28 mars 1915 / 8 heures Nous avons de nouveau établi notre dortoir dans la cuisine. Espérons que ce sera seulement pour une nuit.
18 heures / Pour échapper à un bombardement éventuel, nous partons promener dans la forêt à 14 heures. Beaucoup de personnes ont fait comme nous et tous se promettent de ne rentrer qu'après l'heure à peu près habituelle de la cessation du feu. Nous entendons beaucoup de canonnade. Il paraît que c'est Verzenay qui reçoit. On se demande dans quel état sera ce pauvre bourg. »

Dimanche 28 mars 1915, tout près d'ici, à Atuech, est en train de naître Franck GENOLHER que certains d'entre vous ici connaissaient, mon grand père. Il y a 100 ans, cela peut sembler loin, très loin pour vous, Céleste, Alexandre, Camila et Imanol. Pour moi, cela semble près. Mon grand père est décédé à l'âge de 91 ans, un bel âge paraît-il et moi, il m'a fallu faire ce discours aujourd'hui pour me rendre compte qu'il y a 100 ans qu'il naissait. Quand on a des personnes chères à son cœur à côté de soi, en pleine forme malgré un âge avancé, on ne se rend pas compte des années qu'ils ont vécu souvent très souvent des années dramatiques. C'était le cas pour mon grand père. Je le voyais fort, indestructible et je n'ai pas forcément pris le temps de lui parler des souvenirs de sa petite enfance, des souvenirs de l'âge adulte, il avait 30 ans à la fin de la deuxième guerre mondiale, de ces rappels de la résistance, du maquis.

Dimanche 28 mars 1915, des bombardements à Arras, des risques d'obus à Villers Marmery, des attaques à Verzenay et un bébé à Atuech. C'est cela la vie : des joies et des peines, des rires et des larmes, c'est cela la vie !
J'ai tenu précisément aujourd'hui, en vous parlant de la naissance de mon grand père dans le courant de l'année 1915, année la plus meurtrière de la Première Guerre Mondiale, donner un peu plus de relief, de concret à cette cérémonie officielle. En effet, après les commémorations du 11 novembre, il n'est pas rare que les journalistes posent la question de l'importance d'une commémoration quand le dernier Poilu est mort et que certains ont la sensation que ces guerres ne se reproduiront plus. J'ai donc voulu concrètement montrer que la première guerre mondiale n'est pas non plus si loin d'aujourd'hui. 101 ans qu'est ce que cela représente à l'échelle de l'humanité ? Pas grand chose. J'ai donc voulu concrètement vous dire de ne pas hésiter à parler à vos Aînés, à vous rappeler avec eux de ceux qu'ils ont vécu pour vous souvenir à votre tour et passer l'histoire, la vôtre, l'histoire familiale et puis l'Histoire avec un grand H. J'ai donc voulu concrètement vous inviter à être vigilant. J'ai voulu concrètement vous proposer de vous souvenir, se souvenir de ce passé pour qu'il ne se reproduise jamais. Je souhaite montrer que les commémorations du 11 novembre sont nécessaires et utiles à notre devoir de mémoire.
Quand je vois des images à la télévision dénigrant l'Autre, quand j'entends des paroles grossières, outrageantes d'hommes ou de femmes politiques, quand je vois des élus Maires utiliser leur fonction pour fabriquer de toute pièce un bulletin municipal de la honte, je me dis que ces journées comme aujourd’hui doivent perdurer le plus longtemps possible pour se souvenir de ce qui a engendré ces horreurs et ces barbaries.

1 400 000 morts, 740 000 invalides, 3 000 000 de blessés, des centaines de milliers de veuves et d'orphelins. Ce Monument aux Morts devant lequel nous nous inclinons aujourd'hui rappelle le souvenir de nos valeureux Aînés tombés. Dans le souvenir de leurs épreuves et de leur glorieux comportement, conservons à cette commémoration du 11 novembre 1918, la réelle dimension que nul n'a le doit d'effacer, d'amoindrir ou d'ignorer. Ils se sont battus pour un idéal de paix, de liberté et de fraternité. Ils sont morts pour la France !

Pour conclure, j'emprunterais les paroles de Robert Goldman pour parler de ce devoir de mémoire et de nos villages comme le nôtre, touché, bombardé, orphelin de ses enfants mais qui, plus fort que tout, s'est relevé de ses cendres, gardant le souvenir de ses luttes et de ses résistances...

Il ne me reste que des larmes, ces quelques notes venues d'autrefois et le chant de nos prières, nos cœurs qui espèrent et le vide sous mes pas.
Il ne me reste que les cendres de mon village plongé dans le silence.
Je ne suis qu'une blessure, un cœur sans armure. Comment survivre après ça ?

Mais je suis là, je n'oublie pas dans mon village balayé par l'histoire...
Je me souviens du rire des enfants, la voix des hommes quand ils partaient aux champs, les fêtes des moissons, l'odeur dans les maisons, les éclats d'amour et de joie.

Mais je suis là, n'oubliez pas. Effacée des cartes et des mémoires.
Quand ils sont arrivés, cachés derrière leurs armes, ils étaient des milliers, ils riaient de nos larmes !
Ils ont voulu détruire nos croyances et nos âmes avec des mots de haine que l'on ne connaissait pas.

Je suis ici ce soir au milieu de ces ruines pour vous parler d'espoir et vous chanter la vie. Et je fais le serment quand séchera le sang de reconstruire ma ville bien plus belle qu'avant
Mais n'oubliez pas !

Depuis quelques années, tous les « morts pour la France » hier dans la Grande Guerre, dans la Seconde Guerre Mondiale, dans les guerres de décolonisation, aujourd'hui, dans les opérations extérieures sont désormais réunis dans le souvenir et l'hommage de la Nation. Ne pas les oublier et transmettre le message mémoriel aux jeunes générations est notre devoir et relève de notre responsabilité collective.
En mémoire de nos morts pour la France, en mémoire de tous nos ancêtres, en mémoire de nos Aînés, des miens et des vôtres, en mémoire de ceux qui sont revenus sans jamais en parler et sans jamais oublier, en souvenir de ceux qui y sont morts, en mémoire de nos soldats en combat au moment où je parle, en mémoire des peuples opprimés à travers le monde et en France, en mémoire de ceux qui font tout au prix de leur vie pour passer des frontières ou pour traverser des océans et des mers, en mémoire d'Aylan et de tous les Aylan, en mémoire de ceux qui fuient leur village pour leur survie, en mémoire d'André Glucksmann, militant antitotalitariste et fervent défenseur des Droits de l'Homme, en mémoire d'Helmut Schmidt, ex chancelier de l'amitié franco allemande, je vous demande de respecter une minute de silence.



mercredi 4 novembre 2015

Mon édito de l’automne 2015

Il y a parfois des moments où il est difficile de trouver l'inspiration. On réfléchit, on tourne, on vire et puis le blanc total. Souvent, cela vient du fait qu'on est pris par autre chose, par d'autres événements.
Et puis, hop, l'inspiration arrive par une image, par un souvenir, par un manque, par une absence.
Ce n'est pas la première fois que l'inspiration ne me vient pas facilement mais jusqu'alors, j'avais une petite voix qui me rassurait: « Ne t'inquiète pas, Aurélie, tu vas trouver l'idée... Dis, tu me feras lire après? » Aujourd'hui, cette petite voix n'est plus là et l’inspiration est restée muette plus longtemps que d'habitude...

En quelques semaines, j'ai accompagné à leur dernière demeure des personnes qui symbolisaient mon enfance. Tout d'abord, une amie d'enfance et d'adolescence qui avait mon âge et qui a été emportée subitement laissant un mari et un fils esseulés. Et puis dernièrement ma grand mère. Vous savez, une grand mère, celle à qui on ose tout dire sans crainte de représailles, celle qu'on fait tourner en bourrique pour qu'elle fasse ce que vous avez décidé de faire. Moi, en plus de tout ce que symbolise une grand mère, la mienne était aussi une seconde Maman avec laquelle j'avais grandi jour après jour, une seconde Maman qui me soutenait quand mes premiers pas étaient encore fragiles, une seconde Maman qui calmait mes angoisses et mes peurs, une seconde Maman qui était là tout simplement.
Aujourd'hui, ces deux absences me font réaliser que mon enfance s'envole, que les souvenirs d'insouciance de cette époque se dissipent.

Alors, je ne vais pas être nostalgique juste, peut être un peu philosophique.
J'ai envie dans cette édito en m'appuyant sur ces pertes et ces absences m'exprimer pour les enfants et pour les jeunes :
  • en leur disant de ne pas vouloir grandir trop vite comme on peut en avoir envie dans ces années-là,
  • en les invitant à profiter de chacun des instants de ces périodes même s'ils ont la sensation que tous les adultes ne les comprennent pas et même s'ils pensent être plus forts que tout
  • en leur proposant de défendre leurs idées, de décider de leur avenir, d'oser et de parfois prendre des risques
En fait je voulais m'adresser aux enfants et aux jeunes mais je me rends compte que ces préceptes peuvent être appliqués à tous les âges.
Alors, moi, c'est décidé pour faire honneur à mes grands parents qui ont vécu des moments douloureux, atroces dans certaines périodes de l'Histoire, je vais avancer, oser et parfois prendre des risques pour défendre les idées et les valeurs qu'ils m'ont transmises.
Il ne faut rien regretter et tout tenter !


                                                                                     Au revoir mon enfance...

vendredi 8 mai 2015

Mon discours du 8 mai

« La guerre est gagnée ! Voici la Victoire ! C'est la victoire des Nations unies et c'est la victoire de la France ! L'ennemi allemand vient de capituler devant les armées alliées de l'Ouest et de l'Est...
Tandis que les rayons de la gloire font, une fois de plus, resplendir nos drapeaux, la patrie porte sa pensée et son amour d'abord vers ceux qui sont morts pour elle, ensuite vers ceux qui ont, pour son service, tant combattu et tant souffert ! Pas un effort de ses soldats, de ses marins, de ses aviateurs, pas un acte de courage ou d'abnégation de ses fils et de ses filles, pas une souffrance de ses hommes et de ses femmes prisonniers, pas un deuil, pas un sacrifice, pas une larme, n'auront donc été perdus ! »
Il est 15h le 8 mai 1945 lorsque le Général de Gaulle sur les ondes fait cette déclaration. En même temps, les cloches des églises retentissent dans toutes les communes de France.

Lors d'une commémoration des 70 ans de la libération du camp de concentration de Dachau, devant les derniers déportés encore en vie, la chancelière allemande Angela Merkel a appelé « à ne jamais fermer les yeux » en insistant sur le devoir que nous avons de ne jamais fermer les yeux ou les oreilles face à ceux qui injurient, menacent ou agressent ceux qui disent qu'ils sont juifs »
Ne jamais fermer les yeux ni les oreilles et garder bien intact les souvenirs d'histoire de notre enfance : une crise importante, des gens qui ne croient plus en rien ni en personne et Hitler qui, tranquillement, arrive au pouvoir.

Toute commémoration du 8 mai ou du 11 novembre est particulière. Cette année, 70 ans après, suite aux attentats dans les locaux de Charlie Hebdo, suite aux événements dans l'hypermarché Casher, suite à l'attentat raté envers une église et suite au décès d'Aurélie à Villejuif, cette cérémonie prend une connotation douloureuse et accablante. Je sais que vous ne m'en voudrez pas d'insister sur l'ensemble de ces points. La peur de l'autre est le point commun à ces tragédies. La peur de l'autre, la peur de ses crayons, la peur de ses stylos, la peur de sa liberté d'expression, la peur de sa religion, la peur de sa liberté de conscience, les peurs en tout genre engendrent ces tragédies humaines.

Je comprends que les gens aujourd'hui soient perdus comme ils pouvaient être perdus avant la deuxième guerre mondiale cependant il faut se souvenir toujours de ce que la peur de l'autre, la peur de sa religion, la peur de sa couleur peuvent engendrer si nous n'y prenons pas garde. Ici, près des Cévennes, cette peur de l'autre, cette peur de religion rappelle là aussi un autre événement historique dont nous célébrons en 2015 le tricentenaire de sa fin : la guerre des Camisards. Même cause, même effet ! Cette guerre des religions, ses causes, ses conséquences et l'air de liberté qu'elle a insufflé sont essentiels pour notre territoire et surtout sont essentiels pour notre liberté de conscience.

Un choc moral sans précédent, la stratégie de la terreur, la découverte incessante de nouveaux charniers, le désarroi face à l’étendue des souffrances, l’incompréhension devant l’horreur de l’univers concentrationnaire et le sentiment d’épouvante attaché à la conscience progressive du génocide expliquent la violence, la profondeur et les effets durables du choc moral provoqué par la deuxième guerre mondiale.
Les années de guerre ont appris à vivre dans un environnement quotidien de violences aveugles, de traitements inhumains, de haine raciale, d’agressions, de contournements de la règle et de comportements en marge de la loi qui ne surprennent plus. La banalisation du pire appartient à l’héritage tragique de la Seconde Guerre mondiale.
La guerre totale et sa dimension planétaire bouleversent l’état du monde. L’hécatombe la plus meurtrière de l’histoire provoque un traumatisme tel qu’il conduit les Alliés à traduire les responsables de l’Axe devant des tribunaux militaires internationaux. La volonté de construire un nouvel ordre du monde, qui établirait les conditions d’une paix durable, débouche sur la création de l’Organisation des nations unies (ONU) en juin 1945. L’énormité des moyens de destruction à l’œuvre sur plusieurs continents, les massacres restés inconnus, le mélange, chez les victimes, de civils et de militaires aux statuts parfois mal définis, sont quelques-unes des raisons qui rendent impossible un décompte précis des morts. Cependant, on peut annoncer 60 millions de morts dont 35 millions de civils. Des drames, des morts, des blessés physiquement et psychologiquement marquent donc la seconde guerre mondiale.

Ma question de ce jour qu'on dit de victoire est le temps, la durée du pardon. 70 ans après la fin de la deuxième guerre mondiale, on peut se demander combien de temps faudra t-il pour que chacun puisse pardonner à l'autre. 70 ans après, les protagonistes de ces terribles jours sont grands parents et arrières grands parents. Qu'ils soient français, allemands, combien de temps faudra t-il pour pardonner, accepter le pardon, présenter des excuses ? Faut il qu'aujourd'hui les petits enfants, les arrières petits enfants des acteurs de cette tragédie portent en eux les stigmates de ces années de barbarie et de revanche ? Je ne vais pas vous apporter de réponses à ces questions. Je vous laisse juste la réflexion : « Et si j'étais né en 17 à Leidenstadt sur les ruines d'un champ de bataille, aurais-je été meilleur ou pire que ces gens si j'avais été allemand? Bercé d'humiliation, de haine et d'ignorance, nourri de rêves de revanches, aurais-je été de ces improbables consciences larmes au milieu d'un torrent? »

Pour conclure ce discours, je vais emprunter les paroles d'Yves Duteil sur la chanson des Justes :
" Une gare au petit jour, dans le froid et la peur et des soldats tout autour qui hurlent dans des haut parleurs. Les wagons refermés comme un tombeau, des mains se tendent à travers les barreaux mais leur appel est resté sans écho. On a compris bien trop tard l'horreur qu'ils ont vécue, la blessure dans les regards de ceux qui en sont revenus, les yeux couleur de cendre et de brouillard, des barbelés gravés dans leurs mémoires mais dans le cœur un indicible espoir.
Vivre un jour, une heure, là bas c'est braver le silence, dépasser la mort d'un pas devant ceux qui s'enivrent et dansent. Dans ce voyage infernal où tant d’âmes ont sombré, celui qui sauve une étoile
éclaire l'univers tout entier. Des lueurs que les justes ont allumé, la porte entrebâillé dans l'escalier
sur le dernier refuge inespéré, au jardin du souvenir des cailloux sont posés et les arbres ont beau fleurir à chaque printemps retrouvé, peut-on un jour apprendre à pardonner le désespoir, les larmes et les années que jamais rien ne pourra effacer, que jamais rien ne pourra effacer.

En mémoire de nos morts pour la France, en mémoire de tous nos ancêtres, des miens et des vôtres, en mémoire de ceux qui sont revenus sans jamais en parler et sans jamais oublier, en souvenir de ceux qui sont morts, en mémoire de nos soldats en combat au moment où je parle, en mémoire des peuples opprimés à travers le monde, en mémoire des disparus innocents lors des attentats des 7 et 9 janvier derniers à Paris, en mémoire d'Aurélie Châtelain et en pensée à sa fillette, en soutien à Serge Atlaoui, en mémoire de ceux qui ont perdu la vie au Népal, je vous demande de respecter une minute de silence.


samedi 7 février 2015

Mon édito de janvier février 2015

Chers vous tous,

Mercredi 7 janvier 2015, à 11h30, une fusillade a éclaté dans les locaux de Charlie Hebdo à Paris. Douze personnes ont trouvé la mort, abattues froidement par des barbares.
Pour moi, Charlie Hebdo représente mon adolescence. Ce journal est celui qui m'a appris à réfléchir, à penser par moi-même, à agir. Cet acte odieux a voulu détruire tout cela en plus d'ôter la vie à des personnes innocentes dont le seul but était de protéger, d'informer et de défendre la laïcité.
Je vais répéter les mots énoncés déjà à plusieurs reprises car pour moi, il me semble indispensable de les dire et les redire pour éviter les amalgames et garder la tête froide sur ces événements terribles pour la France, pour le Monde et pour les valeurs auxquelles on croit tous.
Soutenons les familles des personnes décédées, les blessés à jamais dans leur cœur et dans leur chair, soutenons en général la liberté de la presse et de l'expression.
Affirmons haut et fort notre solidarité nationale et notre unité républicaine.
Clamons que nous n'avons pas peur et surtout pas peur de l'Autre et de l’étranger qu'il ne faut jamais confondre avec ces barbares fanatiques.
Défendons nos valeurs de justice, de tolérance, de laïcité, de liberté et de fraternité entre les peuples.

« Ose... Redonne à ta vie sa vraie valeur... Ose... Redonne à ce monde toutes ses couleurs... »
Ce sont par ces belles paroles de Yannick Noah qui prennent aujourd'hui une force encore plus poignante que j'avais souhaité vous inviter à la cérémonie de vœux de ce début d'année. Paroles d'optimisme dans un monde ambiant morose, parfois désespéré et empreint de pessimisme. J'ai souhaité adresser ces paroles pour vous insuffler du courage, de l'entrain et un élan de bonheur dans certains journées pénibles. Oser, aller de l'avant, prendre tous les petits instants de bonheur comme des montagnes de joie.

Lors de mon discours de vœux, j'ai souhaité revenir sur les remarques que je peux entendre concernant ma nouvelle situation familiale. « Comment pourra t-elle gérer son mandat et sa famille ? » J'ai plaisir à dire qu'en étant Maire et Mère, je me nourris de l'un et de l'autre. Je suis votre Maire à vous et je suis la maman de deux petits anges. Malgré mes nouvelles responsabilités personnelles, j'aime toujours autant ma commune, je vis au quotidien avec elle ses joies et ses peines , à chaque instant je me rends compte de l'importance de cet échelon de proximité qu'est la commune. Ne vous inquiétez pas, ma nouvelle situation familiale ou le fait d'être une composante d'Alès Agglomération ne me font pas perdre de vue mes objectifs qui sont la défense de ma commune, la défense de la commune en général, la défense de ses citoyens et de ses contribuables, la défense de l'intérêt général. Ne doutez jamais que chaque décision que je prends, que chaque prise de parole que j'effectue, que chaque coup de nerfs que je peux éprouver (et il y en a!) ne se font que pour Notre commune. N'ayez crainte que je continuerai à oser fusse une élue de « petite commune » et pas une petite élue  dans le seul intérêt de Massillargues-Atuech. N'ayez crainte que je sois mise à l'écart pour certaines réactions, l'élue de « petite commune » sait tenir tête à l'élu de plus grosse commune avec détermination mais avec respect et assurance. Tous les choix que prend le conseil municipal de Massillargues-Atuech ou moi même n'ont qu'un objectif celui de notre commune à tous.

Malgré les premiers jours de février, je profite de cet éditorial pour vous présenter mes vœux. Tout d'abord je m'adresse aux élus et aux agents communaux. Après un mandat de Maire, je peux dire que celui-ci ne peut être réussi qu'avec une entente et un partenariat fort entre élu et agent. Ainsi je tiens à vous remercier de votre engagement et de votre disponibilité au service des autres.
A vous, agents et élus municipaux, je vous souhaite une année 2015 remplie de projets communaux, personnels et de plaisir à travailler en commun et en partenariat.
A vous, artisans, artistes, chefs d'entreprise, bénévoles d'associations, je souhaite que 2015 voit se réaliser vos envies et que vos concrétisations fassent briller très haut la commune et le territoire.
A vous, citoyens de Massillargues-Atuech et d'ailleurs, je vous dis : Osez pour redonner à la vie sa vraie valeur, osez pour redonner à ce monde toutes ses couleurs, allez de l'avant, avancez, prenez des risques, faites des épreuves de la vie un déclic pour rebondir. Comme disait Épictète, « ne demande pas que ce qui arrive arrive comme tu veux. Mais veuille que les choses arrivent comme elles arrivent, et tu seras heureux. »

A vous, citoyens, à vos proches, à ceux qui comptent pour vous, je souhaite une bonne et heureuse année 2015 et surtout une santé optimale. Que cette année 2015 vous apporte toutes les libertés que l'on peut vouloir, qu'elle vous apporte l'optimisme d'affronter toutes les situations, qu'elle vous apporte sérénité et le courage d'oser sans avoir peur de rien ni de personne... Bonne année 2015 !

samedi 10 janvier 2015

Mon discours de voeux

«  Lui, à la fête de l'Huma. Moi, Secrétaire d’État de Nicolas Sarkozy. On était capables de s'aimer alors qu'on était si différents. Rien ne me rendra mon amour » Jeannette Bougrab, compagne du dessinateur Charb et ancienne secrétaire d’État à la jeunesse et à la vie associative dans le gouvernement Fillon III.

Il y a encore cinq jours, un discours était prêt pour ce soir. Et puis, il y a eu ce mercredi 7 janvier 2015, à 11h30 où une fusillade a éclaté dans les locaux de Charlie Hebdo à Paris. Douze personnes ont trouvé la mort, abattues froidement par des barbares.
Comme je le disais jeudi dernier lors de la journée de deuil national et au moment du recueillement devant la Mairie, pour moi, Charlie Hebdo représente mon adolescence. Ce journal est celui qui m'a appris à réfléchir, à penser par moi-même, à agir. Cet acte odieux de mercredi dernier a voulu détruire tout cela en plus d'ôter la vie à des personnes innocentes dont le seul but était de protéger, d'informer et de défendre la laïcité.
Je vais répéter les mots que j'ai énoncés jeudi dernier car pour moi, il me semble indispensable de les dire et les redire pour éviter les amalgames et garder la tête froide sur ces événements terribles pour la France, pour le Monde et pour les valeurs auxquelles on croit tous.
Ce soir, par la pensée, soutenons les familles des personnes décédées, les blessés à jamais dans leur cœur et dans leur chair, soutenons en général la liberté de la presse et de l'expression.
Affirmons haut et fort notre solidarité nationale et notre unité républicaine.
Clamons que nous n'avons pas peur et surtout pas peur de l'Autre et de l’étranger qu'il ne faut jamais confondre avec ces barbares fanatiques.
Défendons nos valeurs de justice, de tolérance, de laïcité, de liberté et de fraternité entre les peuples.
Depuis ce terrible mercredi, de nombreuses questions et interrogations nous assaillent. Que devons nous faire ? Tout annuler ou alors continuer. C'est le deuxième choix que nous avons décidé de faire car en effet, comme disait Patrick Pelloux, « ils n’ont pas gagné, ils ne sont pas morts pour rien. Tout le monde doit faire vivre les valeurs de la République”.
Alors, on va continuer pour montrer qu'ils n'ont pas gagné et qu'ils ne gagneront pas... A la mémoire des douze personnes abattues lâchement mercredi, à la mémoire de cette jeune policière décédée des suites de ses blessures jeudi, à la mémoire des otages qui ont péri hier dans cet hypermarché casher, à la mémoire de toutes les victimes du terrorisme à travers le monde... On va continuer !


« Ose... Redonne à ta vie sa vraie valeur... Ose... Redonne à ce monde toutes ses couleurs... »
Chers vous tous,
Ce sont par ces belles paroles de Yannick Noah qui prennent aujourd'hui une force encore plus poignante que j'ai souhaité vous inviter à cette cérémonie de vœux. Paroles d'optimisme dans un monde ambiant morose, parfois désespéré et empreint de pessimisme. J'ai souhaité vous adresser ces paroles pour vous insuffler du courage, de l'entrain et un élan de bonheur dans certains journées pénibles. Oser, aller de l'avant, prendre tous les petits instants de bonheur comme des montagnes de joie.
Comme toute cérémonie, je suis toujours partagée entre l'envie de vous décrire tout ce qui a été fait dans l'année précédente et ce qui doit être fait dans l'année qui arrive et la crainte d'être trop longue et rébarbative. Alors je vais oser, je vais me lancer et à la fin vous me direz ce que vous en avez pensé.

Année 2014 : année d'élections, de réformes et d'inondations. J'aurai pu vous parler de ce 8 mars 2014 où à plus de 60% vous avez fait confiance à l'équipe que j'avais l'honneur de présenter à vos suffrages. Je tiens une nouvelle fois à vous remercier de ce vote, des soutiens que vous nous avez apportés tout au long de la campagne. Cela permet d'entamer un nouveau mandat avec courage en osant défendre ce pour quoi vous nous avez élus.
J'aurai pu vous parler des réformes, réforme des rythmes scolaires, réforme territoriale, réforme des cantons... Réformes utiles ou pas, réformes justes ou pas, réformes menées au pas de charge ou pas, réformes claires ou pas ? J'ai mon avis sur la chose mais je vous laisse avoir le vôtre. Nous vivons dans un monde où tout doit aller vite et du coup même la politique suit le même chemin. Est ce pour que les citoyens et les élus n'aient pas le temps de réfléchir ou est ce parce qu'on se dit qu'on a le temps et finalement que le temps va plus vite que ce que l'on pensait ?! Tous les jours, dans chaque décision quotidienne, je me pose ces questions. Dernièrement en 2014, la prise de compétence Éducation par Alès Agglomération en est une parfaite démonstration.
Autre exemple, la réforme des rythmes scolaires avec des annonces d'un jour qui changent le jour suivant. Là aussi peut être une mise au point à faire face aux réflexions que j'ai pu entendre ici ou là. Sans doute qu'une réforme devait être faite sur les rythmes scolaires, sans doute que pour plusieurs raisons, elle a été escamotée, certainement que cette réforme a des répercussions financières importantes pour les communes mais sûrement, Madame la Ministre et l'ensemble des pontes de l’Éducation Nationale que vous pouvez être fiers des élus municipaux, que vous pouvez être fiers de vos enseignants qui ont su s'adapter et mettre en place des activités épanouissantes, constructives dans le seul intérêt de l'enfant. Dernièrement j'entendais Madame la Ministre de l’Éducation Nationale exprimer sa satisfaction que les communes rurales ne fassent pas que de la garderie dans ces temps d'activités périscolaires et surtout qu'elles appliquent la Loi. Mais Mme la Ministre pour qui prenez vous les élus de la République ? Dans les communes rurales, nous avons toujours été habitués à faire beaucoup avec peu, en se débrouillant, en faisant beaucoup de bénévolat. C'est sans doute cela qu'on appelle l'esprit paysan. Ce soir, je tiens à remercier les animatrices de ces temps périscolaires qui à chaque activité font preuve de créativité, d'enthousiasme pour le bien de l'enfant, je remercie les intervenants des associations partenaires et les bénévoles de la bibliothèque. Ici, à Massillargues-Atuech et dans d'autres communes aussi, nous avons toujours défendu nos idées, nous continuons à le faire mais comme pour la réforme territoriale, quand une Loi est votée, il est de la responsabilité d'un élu de la république de l’appliquer du mieux possible fut il d'accord ou pas. Il y a un temps pour la discussion et il y a un temps pour l'action !

17 septembre 2014, croyez moi je me rappellerai de cette date à double titre. Un premier épisode cévenol s'abat sur la commune pendant que ma fille arrive sur cette terre. De l'eau, beaucoup d'eau et là aussi une nouvelle fois, des élus sur le pont, des élus se débattant corps et bien, en mode « dégradé » comme on dit dans le jargon du Plan Communal de Sauvegarde, sans électricité, avec un camping à évacuer. Là encore comment au plus haut sommet de l’État ne pas être fiers de ces élus locaux qui ont tout fait, qui ont tout tenté dans l'intérêt général ? Merci à vous, élus, agents communaux, citoyens qui avaient su répondre à l'urgence et réagir de la meilleure façon possible. Massillargues-Atuech n'a pas à se plaindre par rapport à ce qui s'est passé ailleurs, en Région voire tout à côté de chez nous. Je souhaite avoir une pensée pour cette famille endeuillée à St Cézaire de Gauzignan. Sur la commune, les dégâts ne sont que matériels, principalement des dégâts de voirie et de chemins pris en charge dans le cadre de la catastrophe naturelle. Nous ne savons pas encore quel pourcentage va être alloué aux communes. Les travaux ne peuvent donc pas débuter pour l'instant, dès que les accords de l’État seront là, nous nous mettrons au travail en hiérarchisant les opérations.

Dans la lignée du mandat précédent, les élus travaillent au quotidien sur l'information et la communication. Les forums citoyens continuent avec fin 2014, celui sur la modification du sens de circulation dans Massillargues. Une nouvelle mouture du bulletin municipal a été réalisé et un nouveau site Internet a vu le jour.

L'année 2015 va être à nouveau une année d'élections avec les élections départementales en mars 2015 et les régionales en décembre 2015 avec des nouveautés induites par la deuxième salve de la réforme territoriale. Moins de régions mais des régions plus grandes, moins de cantons mais des cantons plus grands, une clarification des compétences, des métropoles et des pôles métropolitains, des couches qu'on rajoute au mille feuille déjà imposant tout cela paraît il pour faire des économies d'échelle ! Elles ont bon dos ces économies d'échelle dont on entend parler tous les jours sans en voir le résultat au quotidien. Pourquoi ne pas dire ouvertement ce qu'on veut faire sans forcément se cacher derrière des pseudo économies d'échelles ? Le but non avoué de ces réformes c'est d'éloigner au maximum le citoyen des centres de décisions et d'action, c'est supprimer le département, c'est faire disparaître les communes en les vidant de leur substance. C'est aussi pour cette raison que le conseil municipal de Massillargues-Atuech a voté contre les statuts d'Alès Agglomération et contre le Plan Local d'Urbanisme Intercommunal.
Ainsi, 2015 verra donc la poursuite de l'élaboration du Plan Local d’Urbanisme à l'échelle de la commune sous une forme particulière appelée « Gard Durable » car elle privilégie la concertation active des citoyens. Le travail a commencé, il va se poursuivre activement cette année.
L'année 2015 va voir la mise en application de la compétence éducation par Alès Agglomération. Pour pouvoir continuer à gérer la cantine en filière courte et en majorité avec des produits bio, le conseil municipal de Massillargues-Atuech a opté pour exercer cette compétence de façon partagée. Cela représente certes un travail administratif plus lourd mais l'exercice partagé induit un peu plus de souplesse, jusqu'à quand ? Cela est à voir. Sur ce point là, je tiens à remercier les agents administratifs pour leur travail accru et enclenché en urgence sur cette compétence.

La commune de Massillargues-Atuech va avoir une visibilité nationale avec l'organisation des championnats de France de Cross Country Sport Adapté les 14 et 15 mars prochain au Plan d'eau. La commune de Massillargues-Atuech a œuvré durant de longs mois aux côtés de la Fédération Française de Sport Adapté et de l'ACNA pour offrir un site digne de ce nom pour cet événement majeur. Mélange de sport et de nature, le Cross Country semble avoir trouvé un lieu idéal avec le plan d'eau de Massillargues-Atuech. L'organisation des championnats de France Cross Country Sport Adapté permettra à tous de découvrir les belles facettes de ce site et de conjuguer ainsi la passion du sport et l'échange avec l'environnement et la nature.

Je ne peux pas parler d'avenir sans parler de finances. Les dotations de l’État s'amenuisent au fil des années avec une baisse drastique ces deux prochaines années. Les élus doivent donc être prudents, mesurer chaque dépense publique, anticiper l'avenir et ses bouleversements financiers. Nos finances sont saines, il faut continuer dans ce sens là en arborant notre esprit paysan dont je vous parlais tout à l'heure.

Ces derniers temps j'ai beaucoup entendu de remarques sur ma nouvelle situation familiale. Comment pourra t-elle gérer son mandat et sa famille ? J'ai plaisir à dire qu'en étant Maire et Mère, je me nourris de l'un et de l'autre. Je suis votre Maire à vous et je suis la maman de deux petits anges. Malgré mes nouvelles responsabilités personnelles, j'aime toujours autant ma commune, je vis au quotidien avec elle ses joies et ses peines , à chaque instant je me rends compte de l'importance de cet échelon de proximité qu'est la commune. Ne vous inquiétez pas, ma nouvelle situation familiale ou le fait d'être une composante d'Alès Agglomération ne me font pas perdre de vue mes objectifs qui sont la défense de ma commune, la défense de la commune en général, la défense de ses citoyens et de ses contribuables, la défense de l'intérêt général. Ne doutez jamais que chaque décision que je prends, que chaque prise de parole que j'effectue, que chaque coup de nerfs que je peux éprouver ne se font que pour Notre commune. N'ayez crainte que je continuerai à oser fusse une élue de « petite commune » et pas une petite élue  dans le seul intérêt de Massillargues-Atuech. N'ayez crainte que je sois mise à l'écart pour certaines réactions, l'élue de « petite commune » sait tenir tête à l'élu de plus grosse commune avec détermination mais avec respect et assurance. Tous les choix que prend le conseil municipal de Massillargues-Atuech ou moi même n'ont qu'un objectif celui de notre commune à tous.

Je voudrais tout d'abord m'adresser aux élus et aux agents communaux. Après un mandat de Maire, je peux dire que celui-ci ne peut être réussi qu'avec une entente et un partenariat fort entre élu et agent. Ainsi je tiens à vous remercier de votre engagement et de votre disponibilité au service des autres.
A vous, agents et élus municipaux, je vous souhaite une année 2015 remplie de projets communaux, personnels et de plaisir à travailler en commun et en partenariat.
A vous, artisans, artistes, chefs d'entreprise, bénévoles d'associations, je souhaite que 2015 voit se réaliser vos envies et que vos concrétisations fassent briller très haut la commune et le territoire.
A vous, citoyens de Massillargues-Atuech et d'ailleurs, je vous dis : Osez pour redonner à la vie sa vraie valeur, osez pour redonner à ce monde toutes ses couleurs, allez de l'avant, avancez, prenez des risques, faites des épreuves de la vie un déclic pour rebondir. Comme disait Épictète, « ne demande pas que ce qui arrive arrive comme tu veux. Mais veuille que les choses arrivent comme elles arrivent, et tu seras heureux. »
A vous, citoyens présents ici ce soir, aux citoyens qui n'ont pu se déplacer parce qu'ils sont fatigués ou malades, à vos proches, à ceux qui comptent pour vous, je souhaite une bonne et heureuse année 2015 et surtout une santé optimale. Que cette année 2015 vous apporte toutes les libertés que l'on peut vouloir, qu'elle vous apporte l'optimisme d'affronter toutes les situations, qu'elle vous apporte sérénité et le courage d'oser sans avoir peur de rien ni de personne... Bonne année 2015 !

Merci

jeudi 8 janvier 2015

Journée de deuil national

Mercredi 7 janvier 2014, il est 11h30, une fusillade éclate dans les locaux de Charlie Hebdo à Paris. Douze personnes trouveront la mort, abattues froidement par des barbares.
Pour moi, Charlie Hebdo représente mon adolescence. Ce journal est celui qui m'a appris à réfléchir, à penser par moi-même, à agir. Cet acte odieux d'hier a voulu détruire tout cela en plus d'ôter la vie à des personnes innocentes.
Jeudi 8 janvier 2014, il est midi sur le parvis de la Mairie devant la devise Liberté, Egalité, Fraternité.
La commune de Massillargues-Atuech se recueille pour soutenir les familles des personnes décédées, les blessés, pour soutenir en général la liberté de la presse et de l'expression.
La commune de Massillargues-Atuech se recueille pour affirmer haut et fort sa solidarité nationale et son unité républicaine.
La commune de Massillargues-Atuech se recueille pour clamer qu'elle n'a pas peur et surtout pas peur de l'Autre et de l’étranger qu'il ne faut jamais confondre avec ces barbares fanatiques.
La commune de Massillargues-Atuech se recueille pour défendre ses valeurs de justice, de tolérance et de fraternité entre les peuples.


En mémoire des terribles événements d'hier, en mémoire des personnes qui ont trouvé la mort, en mémoire de toutes les victimes du terrorisme à travers le monde, je vous demande de respecter une minute de silence.