Bienvenue sur mon blog!

Élue maire depuis 2 ans le 14 mars 2010, j'ai eu envie de raconter cette aventure sur un blog.
Certains autres Maires ont leur blog alors je me suis dit: Pourquoi pas moi? Voilà, c'est fait: j'attends vos commentaires, vos impressions et tout et tout...

En effet, c'est une véritable aventure que je vis depuis 2008! Une aventure humaine incroyable et une aventure personnelle passionnante!

lundi 18 juillet 2016

HOMMAGE...

Chers vous tous,

Une nouvelle fois se réunir dans des circonstances aussi dramatiques est terrible pour le conseil municipal de Massillargues-Atuech et moi-même. Il était de notre devoir, de notre souffrance, de notre anéantissement de vous réunir, de nous réunir pour un temps de partage et de recueillement.
Une nouvelle fois, l’horreur a frappé, l'horreur a pris les traits d'un camion blanc comme si nous préférions avoir pour assassin un bien matériel plutôt qu'un homme. Et pourtant, on peut lui donner tous les noms que l'on souhaite, tous les noms que l'on éructe, tous les noms que l'on abjecte, tous les noms que l'on souhaite oublier, c'était un homme qui conduisait ce camion blanc, un homme emporté dans une folie pleine de sang et d'horreur mais un homme et c'est cela qui fait peur.

Alors, je pourrais vous dire aujourd'hui comme précédemment que c'est en continuant à vivre qu'on déjouera leurs horreurs, les horreurs de tous ces hommes de folie qui n'ont dans leur bouche et leurs gestes soi disant qu'un dieu ou qu'un prophète. Mais ne nous trompons pas, jamais aucun dieu, jamais aucun prophète, n'a ordonné de tels gestes d'horreur et ceux qui le disent ne sont que des menteurs, des barbares et des monstres!
Alors oui je pourrais vous dire que c'est en continuant à vivre qu'on déjouera leurs horreurs, j'ai envie de le croire mais aujourd'hui, j'ai aussi envie de vous dire que j'ai peur comme vous avez, vous aussi peut être peur. Oui, j'ai peur, j'ai peur de vivre en état d'urgence permanent, j'ai peur des grands rassemblements, j'ai peur pour mes enfants, pour ma famille, pour mes amis à Paris, à Marseille, à Montpellier et même ailleurs, j'ai peur, j'ai peur de me méfier alors qu'il y a plus d'un an et demi, je ne me serais jamais méfié. Alors oui, comme vous peut être, j'ai peur mais j'ai aussi l'espoir que tous ensemble, par les valeurs qui sont les nôtres, on arrivera à combattre cette horreur et ceux qui ont fait une horreur et un drame d'un feu d'artifice.

C'est pourquoi j'ai souhaité pour conclure ce discours vous lire les paroles de la chanson de Calogero « Les feux d'artifices »

J'étais hissé sur des épaules sous ces galaxies gigantesques, je rêvais en tendant les paumes de pouvoir les effleurer presque. Ça explosait en fleurs superbes en arabesques sidérales pour faire des bouquets d'univers... Et moi, je voulais cueillir ces étoiles

On allait aux feux d'artifice voir ces étoiles de pas longtemps qui naissent, qui brillent et puis qui glissent en retombant vers l'océan et ça fait des étoiles de mer et ça met dans les yeux des enfants des constellations éphémères et on s'en souvient quand on est grand.

Dans le ciel vibrant de musique, je voyais naître des planètes , jaillir des lumières fantastiques et tomber des pluies de comètes. Je m'imaginais amiral regardant voler mes flottilles, j'ai fait des rêves admirables sous ces fusées de pacotille.

On allait aux feux d'artifice voir ces étoiles de pas longtemps qui naissent, qui brillent et puis qui glissent en retombant vers l'océan et ça fait des étoiles de mer et ça met dans les yeux des enfants des constellations éphémères et on s'en souvient quand on est grand.

Puis sous les cieux incandescents quelqu'un refaisait mes lacets je voyais des adolescents au loin, là-bas, qui s'enlaçaient. Ça laissait dans mes yeux longtemps des traînées de rose et de vert, je voyais dans mon lit d'enfant des univers sur mes paupières.

Nous sommes comme les feux d'artifice, vu qu'on est là pour pas longtemps faisons en sorte, tant qu'on existe de briller dans les yeux des gens et de leur offrir de la lumière comme un météore en passant... Car, même si tout est éphémère, on s'en souvient pendant longtemps.

Alors, oui, comme vous peut être, j'ai peur mais comme le dit Calogero, j'ai envie aussi « de faire en sorte, tant qu'on existe de briller dans les yeux des gens et de leur offrir de la lumière comme un météore en passant car même si tout est éphémère, on s'en souvient pendant longtemps »

En hommage aux 84 lumières qui se sont éteintes le 14 juillet 2016 sur la promenade des Anglais à Nice, en hommage aux personnes se battant pour la lumière, se battant pour la vie, par respect et remerciements éternels au personnel soignant, aux pompiers, aux gendarmes, aux policiers, aux différents experts sur les lieux du drame, aux forces de l'ordre en général, aux citoyens ayant ouvert tout simplement leurs portes le soir de l'horreur, je vous demande de respecter une minute de silence.

Liberté, Égalité, Fraternité, Vive la Paix, vive la République, vive la France !