Bienvenue sur mon blog!

Élue maire depuis 2 ans le 14 mars 2010, j'ai eu envie de raconter cette aventure sur un blog.
Certains autres Maires ont leur blog alors je me suis dit: Pourquoi pas moi? Voilà, c'est fait: j'attends vos commentaires, vos impressions et tout et tout...

En effet, c'est une véritable aventure que je vis depuis 2008! Une aventure humaine incroyable et une aventure personnelle passionnante!

vendredi 11 novembre 2016

Commémoration du 11 novembre 2016... Mon discours...

Extrait d'un carnet de bord de la Grande Guerre
Samedi 11 novembre 1916
Au nord de la Somme, nous nous sommes emparés de plusieurs éléments de tranchées ennemies au nord-est de Lesboeufs et dans la région de Saillisel. Une contre-attaque ennemie dirigée sur ce dernier point, a été aisément repoussée. Nous avons fait des prisonniers. Au sud de la Somme, bombardement continu des secteurs de Pressoir et d'Ablaincourt. Sur la rive droite de la Meuse, grande activité des deux artilleries entre les carrières d'Haudromont et Damloup. En Orient, de nouvelles attaques bulgares ont échoué sur les positions serbes, dans la boucle de la Cerna. Les avions anglais ont bombardé les gares de Porna et de Pulgovo. Sur le front du Carso, les Italiens ont avancé en faisant des prisonniers. Les Roumains ont livré de violents combats dans la vallée de la Prahova. Action d'artillerie dans la région de Dragoslovele. La bataille continue sur l'Olt. En Dobroudja, les Russes sont arrivés à proximité de Cernavodo, ayant gagné 60 kilomètres en cinq jours. Dans la région de Dorna-Vatra (vallée de la Dysterse), ils ont dû évacuer quelques collines qu'ils avaient précédemment occupées.
Samedi 11 novembre 1916 : M. Wilson est réélu président des Etats-Unis.

Samedi 11 novembre 1916- Vendredi 11 novembre 2016 : 100 ans ! Cela semble si loin et pourtant 100 ans, c'était hier à l'échelle de l'Histoire avec un grand H.
Le hasard fait quand même étrangement les événements. Samedi 11 novembre 1916, au milieu de l'atrocité de cette Grande Guerre qui devait être la Der des Der, Thomas Wilson, 28° Président des États Unis est réélu pour son deuxième mandat. Alors, certains peuvent s'étonner que je parle de ce 28° Président des États Unis ainsi dans un discours. Or, aujourd'hui, dans le contexte mondial que nous vivons, il était nécessaire pour moi d'être dans le devoir de mémoire et d'indiquer ce qu'avait fait Thomas Wilson.

Thomas Wilson, Président des États Unis lors de la Première Guerre Mondiale, pacifiste a souhaité que les États-Unis restent neutres dans la guerre entre l’Allemagne et les autres puissances européennes Cependant, trois ans après le début du conflit, les États-Unis interviennent massivement dans la guerre. La mobilisation de l'économie et de l'industrie est totale et les volontaires s'engagent pour rejoindre les conscrits dans l'armée. Le bilan humain sera terrible pour ce pays.
En janvier 1918, le Président Wilson prononce un discours au Congrès donnant la liste des 14 points nécessaires à l’obtention de la paix. Ce discours prononcé au nom du droit des peuples à disposer d'eux mêmes réclame notamment la création d'une Société des Nations. Les autres points serviront de base au traité de Versailles de 1919. Le 11 novembre 1918, après la signature de l'Armistice, le gouvernement allemand accepte d’ouvrir les négociations de paix à partir des « 14 points » développés par le président Wilson. En décembre 1918, Wilson embarque pour la France afin d’assister à la Conférence de paix de Paris où il présentera la Charte de la Société des Nations. C'est la première fois qu'un président américain en exercice se rend dans un pays étranger durant son mandat. En 1919, Wilson va parcourir les États Unis pour défendre le Traité de Versailles et son idée de Société des Nations mais il sera incapable de les faire ratifier. Malade, il n'aura pas la force de continuer. En 1920, Wilson reçoit le Prix Nobel de la paix pour son action pendant la Première Guerre mondiale alors que sa popularité est pourtant au plus bas.
Le devoir de mémoire c'est se rappeler les événements positifs mais aussi négatifs donc je ne ferai pas abstraction du fait que Wilson est à l'origine de l'illégalité du Parti Communiste mais aussi qu'il possédait une idéologie ségrégationniste. A contrario, en 1916, il désigne à la Cour suprême des États-Unis (les juges sont nommés à vie), un juge appartenant à la minorité juive et il met en place le droit des femmes.
Les principes wilsoniens peuvent être résumés en trois termes : autodétermination des peuples, liberté et paix.
Vous devez vous demander pour quelle raison j'insiste aujourd'hui si fort sur le Président Wilson. En fait, quelque jours après l'élection présidentielle aux États Unis et son résultat complètement déroutant, j'avais besoin de parler d'un Président qui, dans une guerre terrible et meurtrière a toujours tenté d'être le médiateur voire le modérateur, d'un Président qui a toujours espéré modifier radicalement l'ordre mondial, promouvoir les démocraties et la paix.
L'histoire est complexe, elle restera complexe parce qu'elle touche à l'humain. Pour que l'histoire ne soit pas qu'une résurrection comme disait Michelet, ayons à l'esprit ces leçons du passé, ces parcours glorieux et exemplaires qui, dans l'épreuve, n'ont jamais flanché.
Comme le disait Jean Jaurès, « maintenir la tradition, c'est garder la flamme, non les cendres ». En France et plus particulièrement ici, à Massillargues-Atuech, nous devons travailler ensemble pour garder la Flamme et pour que le "plus jamais ça" puisse avoir un sens partagé et approprié par tous, un sens véritablement républicain.

En ce 11 novembre 2016, nous sommes réunis pour rendre un hommage appuyé aux hommes et aux femmes, tombés au champ d’honneur entre 1914 et 1918 et qui ont sacrifié leurs « 20 ans » pour que nous soyons libres aujourd’hui. C’était il y a un siècle, mais les images demeurent et doivent demeurer omniprésentes.
Avec la première guerre mondiale, la France, l'Europe ont basculé dans un autre monde dont l'héritage est encore vivace, ce monde ne s’est finalement jamais remis des atrocités des deux conflits mondiaux du XX° siècle.
65 millions d'hommes mobilisés. Des destins brisés: 8 millions et demi de morts. 21 millions de blessés, 4 millions de veuves, 8 millions d'orphelins. Voilà ce que fut le bilan de cette guerre abominable. Suite au 11 novembre 1918, les puissances qui venaient de mettre ce monde en charpie, se sont mis à parler de paix.
« Plus jamais ça ! » ont-ils crié… Mais la mémoire des Hommes est courte, laissant à nouveau libre cours à l’appétit du pouvoir et du gain. Laissant la place à des meneurs qui brillent bien moins par leur sagesse et leur empathie que par leur disposition à créer le conflit, à répandre la peur et la haine, les rumeurs et la propagande. Contrairement à une idée que certains propagent, une guerre est-elle vraiment nécessaire pour préserver la paix ? Face à de telles tragédies humaines, à l’image de la Première Guerre Mondiale, on est en droit de se le demander. Chaque arme produite a le pouvoir de se retourner contre son fabricant. Oui, la mémoire des Hommes est courte !
C’est pour cette raison essentielle et considérable, que la mémoire de ces événements est un devoir. Que le souvenir et l’Hommage qui est rendu envers les victimes de cette Grande Guerre, comme de toutes les guerres, qu’importent le camp et les origines, doivent être à la fois maintenus et reconnus.
En ce 11 novembre 2016, jour de l’armistice, dont la définition est un accord de suspension des hostilités entre deux armées, afin de préparer la paix, que ce jour soit un écho du passé, pour honorer la mémoire de nos « poilus », et placer leur espoir de paix parmi nos plus grandes aspirations et motivations.

Commémorer, c’est faire de l’éducation civique, de la pédagogie citoyenne. La France n’est rien sans ce que les Français ont en commun. L’histoire d’un pays, c’est le ciment de son unité. Et la première guerre mondiale est l’instant le plus fort de l’unité d’un peuple. Durant ces quatre années, les Français se sont appliqués à rester unis.
Le 11 Novembre, c’est le souvenir de l’immense souffrance de nos aïeuls qu’on a envoyés par milliers conquérir des morceaux de collines, des bouts de paysage, des lopins de terre éventrés. Pour pas grand-chose et parfois pour rien, au nom d’une gloire que chaque communiqué des états-majors se doit d’illustrer. Comment ne pas évoquer Verdun, bataille la plus gourmande en hommes de toutes celles de l’histoire ? Qu’est-ce qu’une victoire lorsqu’elle se solde par la mort de 360 000 de nos compatriotes ?
La Première Guerre mondiale, c’est l’histoire d’une des plus grandes souffrances humaines. Et c’est au nom de l’homme, de tous les hommes, qu’il s’agit, par simple amour de la vie, d’en garder la mémoire. Et tous les ans, un jour n’est pas de trop pour faire vivre un souvenir comme celui-là.

Je voudrais terminer mon discours sur les paroles traduites de la chanson « Fragiles » qui débutera le concert de Sting au Bataclan demain, un an après le drame dans la salle parisienne.
« Si le sang s'écoule quand la chair et l'acier ne font qu'un en séchant dans la couleur du crépuscule alors la pluie de demain lavera toutes les taches. Mais une chose restera toujours présente dans nos esprits, Peut-être que cette action finale était faite pour mettre fin à la dispute d'une vie entière... Mais rien ne naît de la violence et ne pourra jamais en naître pour tout ceux, nés sous une étoile en colère de peur que nous oublions à quel point nous sommes fragiles.
Sans relâche, la pluie tombera comme des larmes d'une étoile, comme des larmes d'une
étoile. Sans relâche, la pluie répétera à quel point nous sommes fragiles, oui à quel point nous sommes fragile.

Depuis quelques années, tous les « morts pour la France » hier dans la Grande Guerre, dans la Seconde Guerre Mondiale, dans les guerres de décolonisation, aujourd'hui, dans les opérations extérieures sont désormais réunis dans le souvenir et l'hommage de la Nation. Face à la montée des intolérances, la multiplication des actes racistes et antisémites en France, la menace terroriste qui est réelle, les défis sont absolument majeurs et nous devons, au-delà de nos différences cultuelles, culturelles, sociales et politiques, mettre toutes nos forces pour combattre la haine de l’autre.

En mémoire de nos morts pour la France, en mémoire de tous nos aïeuls, en mémoire de nos Poilus, en soutien à nos soldats en combat au moment où je parle, en mémoire des peuples opprimés à travers le monde et en France, en pensées émues aux citoyens de Syrie sous les coups, les bombes et l'horreur de tortionnaires, en mémoire aux victimes des attentats terroristes, je vous demande de respecter une minute de silence.

Sans relâche, la pluie tombera comme des larmes d'une étoile, comme des larmes d'une
étoile. Sans relâche, la pluie répétera à quel point nous sommes fragiles, oui à quel point nous sommes fragiles.



dimanche 16 octobre 2016

Mon éditorial de rentrée scolaire...

La cloche a sonné... Les vacances sont terminées... Tout le monde retrouve son quotidien plus ou moins agréable...

Chaque rentrée scolaire remémore des souvenirs, bons ou mauvais. Et vous, prenez un instant pour vous souvenir... Pour moi, je me rappelle du petit mal au ventre de veille de rentrée au moment d'aller me coucher en me demandant si mes copains seraient toujours mes copains, si le nouveau maître ou la nouvelle maîtresse serait gentil(le) et me donnerait des bons points, si le jeu de la marelle aurait été repeint durant l'été... Cette année, avec la rentrée de mon fils en petite section de maternelle tous ces souvenirs me sont revenus en mémoire encore plus fort qu’aux autres rentrées. Ces mêmes doutes, ces mêmes peurs, ces mêmes bonheurs étaient là avec une force différente car je me demandais si mon fils éprouvait ces mêmes émotions. 

Les rentrées scolaires sont synonymes de nouveauté. Quelle activité vais-je pratiquer cette année ? Quelles activités mes enfants vont vouloir expérimenter ? Est-ce que le planning va correspondre à celui de mon travail? Qui emmènera Timoté à la musique? Qui ira chercher Sélène au sport? Est-ce que j'aurai un peu de temps pour penser à moi? C'est ma vie mais je suis sûre que c'est un peu la vôtre aussi en ce début de rentrée scolaire! 

Les rentrées scolaires sont synonyme aussi de bonnes résolutions comme les débuts d'année civile, bonnes résolutions qui sont souvent malheureusement abandonnées. Et si seulement celles de la rentrée scolaire pouvaient être tenues...

Vous savez les bonnes résolutions du type :
  • Je n'irai pas trop vite en voiture ou en moto sur le chemin de la Fargèze, de la Draille ou de Bellevue entre autre car plutôt que de risquer un drame, il vaut mieux toujours partir 10 minutes plus tôt !
  • Je ne doublerai pas dans la traversée d'Atuech car il y a des passages piétons et s'il y a des passages piétons c'est qu'il y a... des piétons qui traversent !
  • Je marquerai bien le stop du chemin du bassin car s'il y a un stop c'est qu'il est sans doute nécessaire!
  • Je ne me garerai pas aux poubelles de ce même bassin pour aller jouer sur le plateau multisports car je gêne la visibilité ; or sachant que la distance du parking au plateau multisports est pratiquement la même et que ainsi, je vais faire peut être un peu de marche donc de sport et que cela ne me fera pas de mal…
  • J'irai moins vite sur la départementale aux abords de l'école et en particulier au virage vers le point d'apport volontaire au cas où un piéton sorte du parc de jeux ou qu'un enfant cherche à rattraper un ballon ayant « sauté » le grillage, ou qu'une personne redémarre après avoir déposé ses poubelles.
  • Je ne me garerai plus devant le portail pour les secours devant la place de la Mairie car ce n'est pas un endroit pour stationner vu que je suis sur la chaussée et que, en plus, il y a des places sur le parking... C’est bien le seul avantage d'avoir une classe en moins à l'école du village!
  • Si une poubelle est déjà pleine à déborder, je vais vérifier qu'il n'y en ait pas une de vide avant de mettre à côté et/ou de laisser le couvercle ouvert pour que les odeurs se dispersent mieux !!!

Avec toutes ces bonnes résolutions et toutes ces nouveautés, je vous souhaite à tous de passer une bonne année scolaire et de ne pas laisser tomber les bonnes résolutions dans deux mois car c'est cela qui fait que nous pouvons tous bien vivre ensemble au village en se respectant l'un l'autre...


Bonne rentrée !

lundi 18 juillet 2016

HOMMAGE...

Chers vous tous,

Une nouvelle fois se réunir dans des circonstances aussi dramatiques est terrible pour le conseil municipal de Massillargues-Atuech et moi-même. Il était de notre devoir, de notre souffrance, de notre anéantissement de vous réunir, de nous réunir pour un temps de partage et de recueillement.
Une nouvelle fois, l’horreur a frappé, l'horreur a pris les traits d'un camion blanc comme si nous préférions avoir pour assassin un bien matériel plutôt qu'un homme. Et pourtant, on peut lui donner tous les noms que l'on souhaite, tous les noms que l'on éructe, tous les noms que l'on abjecte, tous les noms que l'on souhaite oublier, c'était un homme qui conduisait ce camion blanc, un homme emporté dans une folie pleine de sang et d'horreur mais un homme et c'est cela qui fait peur.

Alors, je pourrais vous dire aujourd'hui comme précédemment que c'est en continuant à vivre qu'on déjouera leurs horreurs, les horreurs de tous ces hommes de folie qui n'ont dans leur bouche et leurs gestes soi disant qu'un dieu ou qu'un prophète. Mais ne nous trompons pas, jamais aucun dieu, jamais aucun prophète, n'a ordonné de tels gestes d'horreur et ceux qui le disent ne sont que des menteurs, des barbares et des monstres!
Alors oui je pourrais vous dire que c'est en continuant à vivre qu'on déjouera leurs horreurs, j'ai envie de le croire mais aujourd'hui, j'ai aussi envie de vous dire que j'ai peur comme vous avez, vous aussi peut être peur. Oui, j'ai peur, j'ai peur de vivre en état d'urgence permanent, j'ai peur des grands rassemblements, j'ai peur pour mes enfants, pour ma famille, pour mes amis à Paris, à Marseille, à Montpellier et même ailleurs, j'ai peur, j'ai peur de me méfier alors qu'il y a plus d'un an et demi, je ne me serais jamais méfié. Alors oui, comme vous peut être, j'ai peur mais j'ai aussi l'espoir que tous ensemble, par les valeurs qui sont les nôtres, on arrivera à combattre cette horreur et ceux qui ont fait une horreur et un drame d'un feu d'artifice.

C'est pourquoi j'ai souhaité pour conclure ce discours vous lire les paroles de la chanson de Calogero « Les feux d'artifices »

J'étais hissé sur des épaules sous ces galaxies gigantesques, je rêvais en tendant les paumes de pouvoir les effleurer presque. Ça explosait en fleurs superbes en arabesques sidérales pour faire des bouquets d'univers... Et moi, je voulais cueillir ces étoiles

On allait aux feux d'artifice voir ces étoiles de pas longtemps qui naissent, qui brillent et puis qui glissent en retombant vers l'océan et ça fait des étoiles de mer et ça met dans les yeux des enfants des constellations éphémères et on s'en souvient quand on est grand.

Dans le ciel vibrant de musique, je voyais naître des planètes , jaillir des lumières fantastiques et tomber des pluies de comètes. Je m'imaginais amiral regardant voler mes flottilles, j'ai fait des rêves admirables sous ces fusées de pacotille.

On allait aux feux d'artifice voir ces étoiles de pas longtemps qui naissent, qui brillent et puis qui glissent en retombant vers l'océan et ça fait des étoiles de mer et ça met dans les yeux des enfants des constellations éphémères et on s'en souvient quand on est grand.

Puis sous les cieux incandescents quelqu'un refaisait mes lacets je voyais des adolescents au loin, là-bas, qui s'enlaçaient. Ça laissait dans mes yeux longtemps des traînées de rose et de vert, je voyais dans mon lit d'enfant des univers sur mes paupières.

Nous sommes comme les feux d'artifice, vu qu'on est là pour pas longtemps faisons en sorte, tant qu'on existe de briller dans les yeux des gens et de leur offrir de la lumière comme un météore en passant... Car, même si tout est éphémère, on s'en souvient pendant longtemps.

Alors, oui, comme vous peut être, j'ai peur mais comme le dit Calogero, j'ai envie aussi « de faire en sorte, tant qu'on existe de briller dans les yeux des gens et de leur offrir de la lumière comme un météore en passant car même si tout est éphémère, on s'en souvient pendant longtemps »

En hommage aux 84 lumières qui se sont éteintes le 14 juillet 2016 sur la promenade des Anglais à Nice, en hommage aux personnes se battant pour la lumière, se battant pour la vie, par respect et remerciements éternels au personnel soignant, aux pompiers, aux gendarmes, aux policiers, aux différents experts sur les lieux du drame, aux forces de l'ordre en général, aux citoyens ayant ouvert tout simplement leurs portes le soir de l'horreur, je vous demande de respecter une minute de silence.

Liberté, Égalité, Fraternité, Vive la Paix, vive la République, vive la France !

dimanche 8 mai 2016

Mon discours du 8 mai 2016

Une fois n'est pas coutume, j'ai envie d'exprimer en ce 8 mai 2016, ma fibre féministe issue des formidables femmes de ma vie et de la vie en général, ces femmes qui sont des exemples pour des femmes d'aujourd'hui, en France, en Europe et dans le Monde.

Je voudrais qu'on pense à toutes ces femmes qui ont connu la deuxième guerre mondiale directement ou indirectement, celles qui étaient en plein cœur de ces atrocités, celles qui attendaient ou qui attendraient toujours, éternellement un enfant, un amour qui ne reviendrait jamais.

Je voudrais penser à celles qui ont fait des actions qu'elles regretteront à jamais mais qu'elles étaient obligées de faire pour vivre, juste pour vivre.

Je voudrais avoir une pensée pour ces femmes rusant pour obtenir des bons alimentaires pour leurs enfants ou leurs aînés.

Je voudrais penser à ces images de femmes juives tondues juste parce que leur religion ne convenait pas à certains

Je voudrais penser à ces femmes ou ses filles emportées dans des trains de nuit, wagons de l’horreur vers des camps de concentration qui seraient leur dernier lieu de vie et les plus grandes victimes ce sont ces mères juives contraintes d'assister dans les camps de la mort, à la torture et à l’assassinat de leurs jeunes enfants

Je voudrais me souvenir de ces jeunes femmes sélectionnées sur des critères raciaux précis (les cheveux blonds et les yeux bleus) entraînaient dans des centres de reproduction forcée et donnant naissance à des bébés qui seraient par la suite envoyés dans des familles allemandes ou des centres de contrôle aux conditions d'éducation strictes et orientés.

Je voudrais avoir une pensée pour Edmonde Charles Roux, décédée le 20 janvier dernier et qui, au cours de la Seconde Guerre mondiale, fut infirmière ambulancière volontaire dans une unité de la Légion étrangère. En 1940, pendant l’invasion de la France, elle est blessée à Verdun en portant secours à un légionnaire. Ensuite, elle intègre la Résistance, toujours comme infirmière. Après le débarquement de Provence d’août 1944, elle est rattachée à la 5e division blindée où elle exerce encore comme infirmière mais aussi comme assistante sociale divisionnaire. Elle a sous sa tutelle le 1er régiment étranger de cavalerie et le régiment de marche de la Légion étrangère. Décorée de la Croix de Guerre, avec plusieurs citations, elle est faite chevalier de la Légion d'honneur en 1945.

Je voudrais me souvenir, plus personnellement de deux des femmes de ma vie qui, chacune ont vécu, à quelques kilomètres de distance, des moments difficiles lors de la seconde guerre mondiale.

Andrée Genolher, 21 ans au début de cette guerre, était placée dans une demeure d'Atuech qui fut réquisitionnée par les Allemands. Quand elle me parlait rarement de cette période, c'était toujours en discrétion, à voix basse de peur que des voisins ou mon grand-père n'entendent et revivent ces mauvais souvenirs. Elle me disait toujours, sans doute pour me rassurer qu'ils, sans jamais les nommer, qu'ils avaient été gentils avec elle et toujours elle me parlait d'un soldat allemand qui, un jour, avait sorti une photo pour lui montrer sa femme et son enfant dont il n'avait pas de nouvelles. C'était un peu comme si ma grand mère voulait me dire que tout le monde avait été malheureux dans cette guerre, c'était comme si, comme à son habitude, elle pensait aux autres avant de penser à elle et à ce qu'elle avait pu vivre.

Lucie Estienne, 23 ans, le jour où elle a croisé l'horreur. Ce drame se situe au lieu dit Bézut, vers Euzet les Bains. Le mercredi 23 août 1944, vers midi, le village d’ Euzet les Bains est en liesse car il reçoit un groupe de maquisards qui sentant une victoire proche pavoisent d’un drapeau tricolore le premier étage de la mairie. La joie est générale, c’est la fin de l’occupation, de la guerre et des privations.
Hélas, le rêve passe très vite, vers 15h, un détachement de cyclistes allemands est signalé vers Montaren se dirigeant vers Euzet les bains. Les maquisards et quelques Euzétiens se portent aux limites ouest de la commune, s’embusquent et livrent un court combat. Il y a des pertes chez l’ennemi surpris, mais le docteur Chabaud, le chef des camisards est blessé et deux résistants sont tués.
60 ans plus tard, je conduisais ma grand mère vers Uzès et tout naturellement, les yeux dans le vague, elle m'a déclaré : « j'ai failli mourir ici le 23 août 1944 » Et elle m'a raconté en quelques mots sa version de l'Histoire. Elle était en vélo et a croisé le détachement de cyclistes allemands qui lui ont dit poliment « Bonjour Mademoiselle » Elle leur a répondu poliment aussi mais avec un cœur battant à 200 à l'heure. Les jambes flageolant, elle était décidée à aller prévenir les habitants d'Euzet, elle n'a pas eu le temps c'est alors qu'elle a entendu les coups de fusil cinq minutes après avoir croisé les Allemands.

Comment s'imaginer que les personnes qu'on aime du fond du cœur et qui sont, là, juste à côté de soi, puissent avoir vécu ces horreurs ?
Voilà, pourquoi il est essentiel de se souvenir, de raviver ses souvenirs quand on sent que c'est le moment et surtout de transmettre cette mémoire, la mémoire de ceux qui ont vécu et qui ne sont plus là, transmettre pour ne pas reproduire...

Aujourd'hui, 71 ans après, j'ai souhaité raviver un peu le souvenir de toutes ces femmes, celles que j'ai citées et toutes les autres, non pas pour vous montrer l'émotion qui est la mienne mais juste pour se remémorer ces atrocités, ces horreurs mais aussi ces magnifiques élans de solidarité, de respect, de tolérance et de fraternité.

Pour conclure, je voudrais penser à une autre grande résistante, Lucie Aubrac qui, à la libération, créa la revue féministe « La Femme » dans lequel figure entre autre un reportage sur le camp des femmes de Ravensbrück, reportage écrit par Simone Saint Clair également déportée dans ce camp. C'est sans doute l'un des tout premiers témoignages parus sur les camps de concentration. Elle inséra dans sa revue cette conclusion : « Cette paix sanglante et heureuse comme une nouvelle accouchée, nous allons bien la soigner, la fortifier et l'aimer. Tellement l'aimer avec notre labeur et nos désirs joyeux que jamais les petits enfants de Londres, Rouen, Berlin, Leningrad ou Shangaï ou même Massillargues-Atuech ne reconnaîtront l'horreur des caves sous les bombardements, les parents assassinées, la faim, la saleté, toute la fureur guerrière et imbécile du fascisme »
J'avais besoin en ce 8 mai 2016 de vous exprimer tout cela et de terminer sur ces paroles de Simone Saint Clair : «  cette paix sanglante et heureuse... nous allons bien la soigner, la fortifier et l'aimer. » En effet, j'ai l'impression que dans les jours que nous vivons de nombreux pans de notre Histoire avec un grand H s'oublient, il me semble que cette paix nous ne la soignons pas suffisamment, que nous oublions dans nos rapports avec l'Autre de la fortifier et malheureusement le fait d'oublier notre mémoire collective, notre mémoire individuelle engendre que nous n'aimons plus cette paix et surtout que nous ne l'aimons plus suffisamment pour la rendre moins fragile et moins délicate.

En mémoire à toutes les femmes d'ici et d'ailleurs, à celles d'aujourd'hui, à celles d'hier qui se sont battus et se battent pour notre liberté à nous tous, femmes et hommes, êtres humains
En mémoires aux victimes du terrorisme, aux victimes des attentats en Belgique, en mémoire aux malheureux et aux morts en Syrie, en soutien aux migrants qui vivent des moments tragiques qui font résonance à des situations de la 2° guerre mondiale, en soutien à eux qui sont appelés migrants juste car ils ont dû quitter leur pays car ils étaient poursuivis, exterminés et qu'ils n'avaient plus de liberté ;
A la mémoire de nos résistants, à la mémoire de nos soldats de la guerre 1939-1945, à la mémoire de nos morts pour la France, à la mémoire de ceux qui sont morts et meurent encore aujourd'hui sous les coups de l'intolérance, de la folie, à la mémoire de tous ceux qui se sont engagés et qui s'engagent de nos jours pour notre liberté, je vous demande de respecter une minute de silence.



vendredi 18 mars 2016

Edito du Maire de Mars 2016...

Lettre à Massillargues-Atuech et à ses habitants

Certains l'écrivent à Élise, d'autres à leur France ou à la jeunesse, pour ma part, à ces quelques jours de Printemps, j'ai envie d’écrire une lettre à Massillargues-Atuech et à ses habitants, tous ses habitants sans aucune exception.
Il est parfois important, dans la vie, de se poser et d'écrire ses pensées. C'est ce que j'ai envie de faire aujourd'hui.
Envie d'écrire l'amour qui est le mien pour ce village, Massillargues-Atuech, un village qui représente tellement de belles choses pour moi : des souvenirs d'enfance, d'adolescence et puis des anecdotes de femme et d'élue!
Massillargues-Atuech, un village traversé par certains en vitesse, parfois même très importante la vitesse !
Massillargues-Atuech, un village qui peut sembler si simple, si classique si on ne se perd pas dans ses rues et ses recoins !
Massillargues-Atuech, avec ses grands pans d'histoire détenus par certains et emportés dans la tombe par d'autres !
Massillargues-Atuech, avec ses acteurs économiques, associatifs qui font briller son nom très haut voire très loin pour certains !
Massillargues-Atuech, avec son petit temple, seul édifice religieux, perdu au milieu de nulle part et qui symbolise, juste par sa présence, la notion de résistance et de lutte pour la liberté !
Massillargues-Atuech, avec son plan d'eau sauvage qui réunit des usages et des publics divers !
Massillargues-Atuech, avec ses habitants, tous divers mais qui font simplement la richesse d'un village auquel chacun tient comme un peu de sa famille !

Aujourd'hui, j'ai eu envie d'écrire cela, juste pour affirmer, à ceux qui pourraient penser le contraire, que chaque jour, je suis fière de me lever dans mon village de Massillargues-Atuech et que même, quand je pars loin - pas non plus très loin!- j'ai toujours une pensée ou une histoire à raconter sur mon village.

Mon village, sans ses habitants, il ne serait rien ! Alors cette lettre est aussi pour vous, pour vous dire, peut être solennellement et parce que je n'en ai pas eu forcément la possibilité ces derniers mois, vous dire que les choix que j'ai pris, que je prendrai, sont toujours dictés par l'amour et l'intérêt pour mon village et ses habitants. Rester liée voire reliée à sa terre, à son village, c'est mon objectif personnel primordial. Démontrer que toute politique ne peut être pertinente que si elle est comprise par les citoyens et facilement mise en application sur le territoire est mon ambition pour chacun. Alors, non, je ne fais pas d'électoralisme, je fais juste de la franchise, la franchise qui est en moi depuis toujours et qui ne changera jamais. Ainsi, que je sois, à Toulouse, à Montpellier, à Alès ou dans les rues ou les chemins de Massillargues-Atuech, je suis la même, je porte toujours les convictions qui sont les miennes et que vous me connaissez ou même que vous me reconnaissez pour certains.

Comme au mois de janvier, vous avez reçu plein de bons vœux (même les miens pour ceux qui étaient présents le 8 janvier) et parce qu'il vaut mieux tard que jamais, je viens vous souhaiter une bonne et heureuse année 2016 riche d'humanité, riche de cohérence, riche d'engagements à tous niveaux, riche de respect envers les autres, riche de choix qu'il faut assumer, riches de reconnaissance, riches d'un simple merci, riche d'un simple je t'aime, riche de petits riens et de grands touts, riche de nous tous et riches de petits plaisirs, riche de la vie quoi !
Je voudrais avoir une pensée pour les habitants de Massillargues-Atuech qui vivent des moments difficiles et en particulier à ceux qui, malgré la douleur, ont été et sont présents pour l'intérêt général.

Pour conclure, bises à toi, mon village et bises à tous ses habitants...

Votre Aurélie... tout simplement


mardi 12 janvier 2016

Discours des voeux pour l'année 2016

Chers vous tous,
Je tiens à honorer les victimes d'actes terroristes qui  ont perdu la vie en 2015. Je tiens à saluer plus personnellement les belles personnes en particulier de Massillargues-Atuech et de Tornac qui nous ont quitté dans l'année 2015 pour certaines très récemment, jeunes et moins jeunes, la perte d'un être cher est toujours difficile à surmonter et je tiens à assurer leurs familles du soutien chaleureux et continu de la commune de Massillargues-Atuech.
« Nous devons apprendre à vivre comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots. » Ce sont par ces paroles de Martin Luther King que j'ai souhaité vous inviter à cette cérémonie des vœux s'ouvrant sur l'année 2016. Martin Luther King avait dit ces mots dans un contexte différent de celui que nous vivons aujourd'hui, différent et finalement si proche. Je vais vous dire un secret, je n'ai jamais eu autant de difficulté à écrire un discours de vœux. L'an dernier, pour ce même événement, l'écriture de mon discours avait été délicate et je ne pensais pas revivre cette situation difficile. Je vous ai dit cela aussi pour le dernier édito du bulletin municipal alors je me dis qu'il faut se reprendre car je n'ai pas fini d'écrire des discours ! Avant de trouver les mots pour remplir cette page blanche, j'ai réfléchi aux pourquoi d'une telle difficulté et j'ai trouvé deux raisons. La première est sans doute que j'ai trop de choses à vous dire, trop d'éléments à partager avec vous. La seconde est que cette année 2015 a été éprouvante localement, nationalement, européennement, mondialement et pour ma part elle a été éprouvante personnellement mais ponctuée de quelques satisfactions et réussites. Alors, je me suis dit comme le chanteur Cali que j'apprécie beaucoup le dit : « c'est la vie quoi » « Il faut me dire / On doit se dire /Tu dois me dire /Est-ce que tu es heureux ? / Il faut me dire / On doit se dire / Tu dois me dire / Allez fais moi rêver / Il faut me dire / On va se dire / Dis moi / Parle moi d’amour / La vie quoi ! » Alors oui, l'année 2015 c'est la vie quoi ! Et c'est cela qui m'a permis de dérouler le fil du discours que je vais vous énoncer ce soir autour de 4 mots. Le premier de ces mots sera la cohérence. Dernièrement, je suis tombée sur une interview vidéo de janvier 2012 et je l'ai comparé à mes paroles d'aujourd'hui et surtout à la situation vécue aujourd'hui. Se rassembler autour de valeurs, rassembler des personnes diverses avec du caractère, défendre ce que l'on pense, respecter ses engagements tout en respectant l'autre. Que pourrais je rajouter ou supprimer aujourd'hui ? Être respectueux du citoyen, écouter ce qu'il a à dire, exprimer qu'un citoyen en assez d'être considéré comme un simple électeur qui met ou pas un bulletin de vote dans l'urne. Est ce que je pourrais dire autre chose aujourd'hui ? La cohérence, voici un mot qui a tout un sens dans la période vécue. Dans les deux campagnes électorales qui viennent de se dérouler, ce sont ces mots que j'ai souhaité mettre en avant : la cohérence et la transparence. A mon avis, les élus politiques nationaux ne doivent pas être aujourd'hui étonnés de certains scores élevés qu'ils soient dans l'abstention ou dans l'extrême droite, quand ils n'ont pas été capables de prendre en compte l'appel à l'aide de certains, quand ils n'ont pas été capables de réfléchir en commun avec des élus locaux sur l'aménagement de leur territoire en lien avec les populations qui y vivent, quand ils n'ont pas été cohérents dans leurs choix politiques délaissant d'éducation, de culture, de services publics, de vie associative des quartiers populaires et des territoires ruraux créant par là même des inégalités de territoire qu'il faut aujourd'hui et demain, sans tarder et en urgence rééquilibrer.  La cohérence c'est ce qui a guidé le conseil municipal à la majorité pour rejeter le projet préfectoral de passage d'Alès Agglomération de 50 communes à 75. Comme en 2011, l’État n'a donné aucune donnée fiscale, financière, budgétaire et de gouvernance pour un tel projet et de plus, comme en 2011, le coup de crayon s'est fait dans des bureaux préfectoraux sans lien avec le territoire et les populations. Cohérence, j'en ai fait preuve quand j'ai décidé, après avoir consulté ma famille et mon équipe municipale, de me présenter aux élections départementales en mars 2015 et aux élections régionales en décembre 2015. Penser local et agir global : ma devise dans ma fonction d'élue. Partir des initiatives citoyennes et/ou des expériences locales pour les reproduire à une échelle plus générale, voici l'objectif qui a été le mien pour ces deux élections relié toujours à l'idée qu'aucun territoire ne doit être laissé pour compte.  Engagement J'ai été élevée dans une famille où les valeurs républicaines « Liberté, Égalité, Fraternité » étaient omniprésentes. J'ai grandi dans une famille où la tolérance, l'aide et l'engagement envers les autres n'étaient pas des vains mots. Alors, la vie vous donne des coups parfois, souvent mais quand ces valeurs sont là, bien accrochées en soi, elles guident chaque jour, au quotidien vos choix et vos engagements et j'en suis fière. Alors, comme ce soir, j'aurai pu vous parler des réalisations de l'équipe municipale dans l'année 2015, j'aurai pu vous parler du formidable spectacle du CirkVost, j'aurai pu vous parler de la disparition de notre Poisson symbolisant tant de choses du passé, j'aurais pu vous parler de la baisse des dotations de l’État et des répercussions sur les finances locales, j'aurais pu vous parler des difficultés vécues dans une vaste communauté d'agglomération, j'aurais pu vous montrer le poste « charges de personnel » pour vous dire l'importance et la qualité du travail effectuée par les agents communaux, j'aurais pu vous parler d'évacuation de camping en pleine nuit, j'aurais pu vous parler des très belles expositions et réalisations des enfants dans le cadre des Temps d'Activités Périscolaires et de la garderie Périscolaire, j'aurais pu vous parler des inondations de 2014 pour lesquelles nous n'avons toujours pas perçu les subventions définitives, j'aurais pu vous parler des rumeurs sur la gestion municipale alors que parfois, c'est si simple de venir au secrétariat de Mairie ouvert 26h par semaine au public (et même parfois plus!) juste pour avoir la réalité des faits, j'aurais pu vous parler du départ à la retraite de notre secrétaire de Mairie Florence Julian (bonne retraite!) et de son remplacement par Brigitte Vauthier,  (bienvenue), j'aurais pu vous parler des excellents repas en filière courte, à majorité bio dégustés avec plaisir par les enfants, j'aurais pu vous parler des retards de paiement d'Ales Agglomération envers nos petits producteurs locaux approvisionnant cette même cantine où Serge et Danielle préparent ces excellents repas, j'aurais pu vous parler des jolis mariages célébrés en 2015, j'aurais pu vous parler du Cross Country et du formidable championnat de France de Cross Sport Adapté autour du plan d'eau d'Atuech qui donne une vraie leçon de vie, j'aurais pu vous parler du Festival de BD et de son public toujours présent, j'aurais pu vous parler de la fête du 13 juillet, j'aurais pu vous parler de cette salle occupée tous les soirs par des activités associatives, j'aurais pu vous parler de tant de choses (et j'ai dû en oublier) mais en fait j'ai juste envie de vous parler d'engagement, de l'engagement associatif qui permet à notre commune d'être dynamique et reconnue,  de l'engagement du service public de nos fonctionnaires territoriaux, de l'engagement professionnel des acteurs économiques de notre commune, de l'engagement citoyen de tous, et plus particulièrement j'ai envie de remercier l'engagement de votre conseil municipal, de vos élus qui, au quotidien, n'ont qu'un objectif celui de rendre meilleur la vie à M-A. Alors, parfois, le temps est long pour que les projets deviennent réalité, c'est vrai mais souvent c'est parce que les procédures et les normes pour une collectivité locale ne sont pas les mêmes que celles pour les particuliers. Alors parfois, aussi, il y a des erreurs  mais qui ne fait jamais d'erreurs, celui qui ne fait rien et celui qui ne fait rien n'est pas un conseiller municipal. Là aussi, la chance dans notre village est d'avoir des élus voisins, des copains, bon parfois des ennemis mais on est quand même capable de se parler. Alors, là aussi rien de plus simple, rien de plus net que d'aller discuter, échanger en positif ou en négatif (n'oubliez jamais quand même que rien n'est totalement négatif, il y a quand même un peu de positif et il faut parfois le dire!!!), vous verrez que la vie en communauté avec des échanges respectueux c'est la vie quoi !  Je voudrais donc ici saluer l'ensemble des élus municipaux et les remercier chaleureusement ainsi que leur conjoints, leurs enfants et leurs familles car l'engagement citoyen d'un élu c'est l'engagement citoyen de toute une famille. Merci à vous ! Pour ma part, cette année, au gré des campagnes électorales, j'ai croisé et rencontré de nombreuses personnes qui ont appuyé et réaffirmé l'engagement qui est le mien pour l'intérêt général et le service aux autres. Ce sont ces yeux pleins d'espoir, ce sont ces paroles de perte de repères, de peur mais d'envie de surmonter cette peur, ce sont ces poignées de mains chaleureuses, ces bises enthousiasmantes qui m'ont aidé à affronter des moments difficiles, des moments délicats, des moments de doute. Je salue donc tous ces visages de Beaucaire, de St Gilles, du Cailar, en passant par Nîmes, par Pont St Esprit, par la Bastide d'Engras et en remontant par Chamborigaud, Génolhac, Colognac, Lasalle, Cros et en descendant sur Alès, St Jean du Pin, St Christol les Ales.... et M-A ! Merci à vous tous, anonymes, militants et amis !
Autre mot, le territoire. Alors, là toute une histoire ! Un territoire, çà bouge mais nous, M-A, on peut dire que çà bouge vraiment ! Au 1° janvier 2013, fusionnée de force dans Ales Agglomération (AA) car c'était notre bassin de vie ! Et au 1° janvier 2015, intégrée dans un canton avec pour chef de lieu Quissac car c'était notre bassin de vie ! Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes ! Et puis, on nous annonce un nouveau Schéma Départementale de Coopération Intercommunal qui ferait passer AA de 50 à 75 communes avec en surplus, la compétence Éducation prise par AA au 1° janvier 2015, tu parles que j'avais de nombreuses choses à dire ce soir ! Sur ce point, je n'en dirai pas plus, m'étant exprimé à plusieurs reprises sur cette prise de compétences dénudant un peu plus la commune. Dans l'interview vidéo auquel je faisais référence dans mon chapitre cohérence, j'indiquais qu'avec la réforme territoriale, à la fin, je cite « nous aurions juste le rôle de pouvoir changer une vitre à l'école. » Et bien, je vous dirais ce soir, qu'au final nous n'avons même plus cette possibilité-là ! Alors quand on a dit çà, qu'est ce qu'on fait ? On reste ainsi à ruminer, à se poser des questions, à douter ou vu qu'on n'en a la possibilité, on réfléchit et on travaille sur ce qui existe à côté. C'est ainsi que le conseil municipal de M-A avec celui de Tornac, dans le même positionnement que nous aujourd'hui, nous avons décidé de rencontrer nos partenaires, ceux d'AA car même si nous ne sommes forcément en accord sur tout, on sait travailler en intelligence, et ceux de Piémont Cévenol ainsi que le représentant de l’État. Nous avons mis cartes sur table, en expliquant que nous avions la possibilité, dans le cadre de cette réforme territoriale de réfléchir avec nos populations à l'avenir de nos communes. Je dis bien avec nos populations car nous restons cohérents, ce que nous avons défendu en 2010 était une concertation des populations, en 2016, il est pour nous évident que les populations doivent être informées et concertées. Après avoir pris les informations de toutes parts, nous vous proposons de vous les apporter et d'échanger ensemble sur cette décision à prendre collectivement. Une réunion publique aura lieu sur M-A le 16 janvier à 10h30 et sur Tornac le 22 janvier. A l'issue des retours de ces rencontres et des compléments d'informations dont vous auriez besoin, nous vous proposerons de répondre à la possibilité de sortir d'Alès Agglomération pour intégrer la Communauté de Communes Piémont Cévenol sous contrôle d'huissier. Je tiens à insister sur le fait que nous souhaitons vous apporter des informations et des réponses à vos questions objectives. J'ai pu dans ce discours parler de situations concrètes vécues aujourd'hui à AA, j'en fais une totale abstraction dans la décision qui sera la nôtre prochainement car nous connaissons réellement un fonctionnement, nous ne connaissons pas de la même manière celui de Piémont Cévenol. Nous ne pouvons pas comparer du réel à du théorique. Les Conseils Municipaux ont besoin de vous comme d'aide à la décision et je souhaite vivement que vous soyez des acteurs de l'aménagement de votre territoire.  Poursuivant sur ce point-là, acteur de l'aménagement du territoire, vous l'êtes aussi dans l'élaboration du PLU Gard Durable. Depuis le début de l'année 2015, des ateliers élus et citoyens ont eu lieu. Une réunion publique aura lieu ce mardi à 18h30 sur le diagnostic de la commune.
Sur ces deux questions en particulier, des choix vont et devront être faits. Choisir n'est jamais facile à faire « choisir c'est renoncer » c'est pourquoi pour ma part, je tente au maximum d'avoir des éléments concrets, des réponses à des problématiques au maximum cohérentes les unes avec les autres.
Pour terminer, mon discours va prendre une tournure plus personnelle, plus individuelle (moi qui défend le collectif) mais il semble important de le faire et je me dis que vous êtes aussi un peu là pour çà. Tout à l'heure, je vous parler de ma famille et vous savez tous l'importance que celle-ci a pour moi. Je vous disais que j'avais été élevée dans les valeurs de la République, de la laïcité et de la mixité sociale. Je viens et là aussi c'est important pour moi de le dire de l’Éducation Populaire. En 2015, nous avons vécu de terribles événements, il me semble que la communication autour de ces événements n'a pas été faite à sa juste hauteur. Voir en boucle sur les chaînes d'information en continu des images choquantes sans réelle analyse journalistique car il ne peut pas y en avoir dans des situations d'une telle ampleur. On veut toujours que tout aille vite, on voudrait connaître l'identité des coupables tout de suite mais il faut du temps. Il en est de même pour les réactions face à ces événements. Décréter un deuil national et un état d'urgence rapidement, cela est logique. Par contre, il faut faire attention de ne pas être en état d'urgence éternellement. Voter par exemple en état d'urgence et donner aux Maires les responsabilités pour gérer cette situation-là me semble dangereux. Il en de même sur le fait de faire valider le principe de déchéance de nationalité pour les coupables d'actes terroristes alors que tout le monde sait que ceci n'aura aucune conséquence sur la gestion des terroristes. C'est faire jeter de l'huile sur le feu là où on voit qu'il n'est pas nécessaire d'en jeter. Je suis consciente que la situation actuelle de la France est extrêmement délicate à gérer mais je comprends aussi qu'il n'est pas nécessaire, à cette période charnière, d'envenimer les situations et les relations humaines et politiques. Plus localement, je veux, à ce moment-là, faire une mise au point sur la situation que j'ai vécu lors du drame sur Massillargues. Je remercie les journalistiques qui ont fait leur boulot de journalistique, qui ont travaillé de concert avec les inspecteurs. Je défends et je défendrai toujours la liberté d'expression par contre, je dis que ce n'est pas beau, les rumeurs, les paroles dites ici et là, sur les réseaux sociaux par exemple mais qu'on laisse travailler les policiers, les gendarmes. Vouloir être forcément le premier qui dira ce qui s'est passé sans jamais savoir ce qui s'est réellement passé. Et là aussi, je dis peu importe les causes et les événements, la mort de cet adolescent de 14 ans est un drame et restera un drame.
Ensuite je voudrais remercier chaleureusement les électeurs qui m'ont fait confiance lors du 1° tour des élections départementales et ceux qui m'ont renouvelé leur confiance lors des élections régionales en votant pour les listes sur lesquelles j'étais candidate. Merci à vous ! A l'issue du 1° tour des élections départementales, avec ma suppléante, dans un communiqué de presse, nous avions indiqué que lors de cette campagne, grâce à notre présence sur le terrain et aux échanges avec les citoyens, nous avions entendu de la colère, de la détresse mais aussi de l'espoir. Il y a un temps pour réfléchir sur les échanges entendus lors de la campagne électorale, il y a un temps pour analyser les résultats et surtout les causes ayant engendré le très fort score du FN sur le canton de Quissac. Nous insistions sur l'obligation de cette analyse et notre présence pour le faire dès le lendemain du 2° tour. Rien n'a été fait et nous avons eu le résultat que nous pouvions prévoir lors des élections régionales sur le Gard. Pour ma part, je ne jette la pierre à personne, chacun assume les choix qu'il fait. Je dis juste que je ne comprends pas. Ce que je peux comprendre c'est le désespoir, la détresse. Après mettre un bulletin de vote d'extrême droite dans une urne, je ne le comprends pas. Je connais le discours « on a tout essayé alors pourquoi pas ? » et là, je réponds que c'est aux élus politiques de vous démontrer qu'on peut faire de la politique autrement avec humanité, avec respect en partenariat avec les populations et en toute transparence et moi, c'est l'objectif que je me suis donnée pour ce mandat régional. Pour conclure définitivement ce discours et pour les 15 ans de mon entrée de ma vie publique (çà fait beaucoup!!),  je voudrais exprimer ma reconnaissance à toutes les personnes rencontrées au gré de mes aventures, à celles qui m'ont propulsé sur le devant de la scène publique, à celles avec qui nous avons, nous allons continuer à réfléchir, à travailler, à agir dans l’intérêt général, à celles qui ont fait des choix différents des miens et des choix que sans aucune animosité aujourd'hui je respecte. Je ne vais pas toutes les citer car je suis certaine que je pourrai en oublier, il y en a certaines et beaucoup dans la salle, soutiens de la première heure, il y en a qui n'ont pas pu être présentes ce soir et il y en a là-haut aussi penchées sur leur nuage et qui doivent bien sourire du chemin parcouru de la petite Aurélie dans son landau. Je ne renierai rien ni personne, je ne renierai jamais ces personnes qui m'ont permis d'accéder à cette noble fonction de Maire et qui m'ont permis lundi dernier de m'asseoir pour la première fois dans un fauteuil du Conseil Régional LRMP. Merci à elles.
Tout d'abord, je souhaite une bonne et heureuse année à vous ma famille, Timoté, Sélène, Clélia, mon chéri, mes parents, merci d'avoir été là dans cette éprouvante année et d'avoir su supporter jusqu'à aujourd'hui une épuisante Aurélie qui a des projets plein la tête et qui tente de les mener à bien jusqu'au bout. A vous tous, à vos familles et à ceux qui vous sont chers, au personnel et au conseil municipal de Massillargues-Atuech et plus généralement à notre commune, à ses acteurs associatifs et économiques, je souhaite une année 2016 riche d'humanité, riche de cohérence, riche d'engagements à tous niveaux, riche de respect envers les autres,  riche de choix qu'il faut assumer, riches de reconnaissance, riches d'un simple merci, riche d'un simple je t'aime, riche de petits riens et de grands touts, riche de nous tous et riches de petits plaisirs, riche de la vie quoi !
Il y en a qui disent Vive la France, vive la République pour clôturer leur discours, pour ma part, j'ai juste envie de lire ces belles paroles de Jean Ferrat : « De plaines en forêts de vallons en collines / Du printemps qui va naître à tes mortes saisons / De ce que j'ai vécu à ce que j'imagine / Je n'en finirai pas d'écrire ta chanson... Ma France. Cet air de liberté au-delà des frontières / Aux peuples étrangers qui donnaient le vertige / Et dont vous usurpez aujourd'hui le prestige / Elle répond toujours du nom de Robespierre... Ma France. Picasso tient le monde au bout de sa palette / Des lèvres d'Éluard s'envolent des colombes / Ils n'en finissent pas tes artistes prophètes / De dire qu'il est temps que le malheur succombe... Ma France. Leurs voix se multiplient à n'en plus faire qu'une / Celle qui paie toujours vos crimes vos erreurs / En remplissant l'histoire et ses fosses communes / Que je chante à jamais celle des travailleurs... Ma France. Celle qui ne possède en or que ses nuits blanches / Pour la lutte obstiné de ce temps quotidien / Du journal que l'on vend le matin d'un dimanche / A l'affiche qu'on colle au mur du lendemain... Ma France. Qu'elle monte des mines descende des collines / Celle qui chante en moi la belle la rebelle / Elle tient l'avenir, serré dans ses mains fines / Celle de trente-six à soixante-huit chandelles et même 2016... Ma France »
Je vous invite à lever le verre de l'amitié pour l'avenir positif de notre commune et de ses habitants...