Il y a parfois des moments où il est
difficile de trouver l'inspiration. On réfléchit, on tourne, on
vire et puis le blanc total. Souvent, cela vient du fait qu'on est
pris par autre chose, par d'autres événements.
Et puis, hop, l'inspiration arrive par
une image, par un souvenir, par un manque, par une absence.
Ce n'est pas la première fois que
l'inspiration ne me vient pas facilement mais jusqu'alors, j'avais
une petite voix qui me rassurait: « Ne t'inquiète pas,
Aurélie, tu vas trouver l'idée... Dis, tu me feras lire après? »
Aujourd'hui, cette petite voix n'est plus là et l’inspiration est
restée muette plus longtemps que d'habitude...
En quelques semaines, j'ai accompagné
à leur dernière demeure des personnes qui symbolisaient mon
enfance. Tout d'abord, une amie d'enfance et d'adolescence qui avait
mon âge et qui a été emportée subitement laissant un mari et un
fils esseulés. Et puis dernièrement ma grand mère. Vous savez, une
grand mère, celle à qui on ose tout dire sans crainte de
représailles, celle qu'on fait tourner en bourrique pour qu'elle
fasse ce que vous avez décidé de faire. Moi, en plus de tout ce que
symbolise une grand mère, la mienne était aussi une seconde Maman
avec laquelle j'avais grandi jour après jour, une seconde Maman qui
me soutenait quand mes premiers pas étaient encore fragiles, une
seconde Maman qui calmait mes angoisses et mes peurs, une seconde
Maman qui était là tout simplement.
Aujourd'hui, ces deux absences me font
réaliser que mon enfance s'envole, que les souvenirs d'insouciance
de cette époque se dissipent.
Alors, je ne vais pas être
nostalgique juste, peut être un peu philosophique.
J'ai envie dans cette édito en
m'appuyant sur ces pertes et ces absences m'exprimer pour les enfants
et pour les jeunes :
- en leur disant de ne pas vouloir grandir trop vite comme on peut en avoir envie dans ces années-là,
- en les invitant à profiter de chacun des instants de ces périodes même s'ils ont la sensation que tous les adultes ne les comprennent pas et même s'ils pensent être plus forts que tout
- en leur proposant de défendre leurs idées, de décider de leur avenir, d'oser et de parfois prendre des risques
En fait je voulais m'adresser aux
enfants et aux jeunes mais je me rends compte que ces préceptes
peuvent être appliqués à tous les âges.
Alors, moi, c'est décidé pour faire
honneur à mes grands parents qui ont vécu des moments douloureux,
atroces dans certaines périodes de l'Histoire, je vais avancer, oser
et parfois prendre des risques pour défendre les idées et les
valeurs qu'ils m'ont transmises.
Il ne faut rien regretter et tout
tenter !
Au revoir mon enfance...
Vive la vie, vive la résistance, vive l'amour des autres aussi !
RépondreSupprimerChère Aurélie, quel beau texte, plein de sensibilité et de retenue. C'est un bien bel hommage à ceux qui nous ont précédés et construits. C'est aussi un message d'espoir adressé à la génération future. Avec toute mon affection. Bernard DELHOUME
RépondreSupprimer