Aujourd'hui,
réunis devant la Mairie au fronton de laquelle est inscrit
« Liberté, Egalité, Fraternité », je vais emprunter
les mots d'un inconnu, Kamil Abderrahman, pour honorer les inconnus
qui ont perdu la vie, qui ont été blessés et les famille
endeuillées et perdues au moment où je vous parle :
Bonsoir
a toi le "terroriste",
À
toi l'homme mort déchiqueté par l'action de ton propre pouce et qui
nous laisse tous orphelin ce soir.. Orphelin de toutes ces personnes
qui sont mortes hier, orphelin de ceux qui vont mourir demain à
cause de tes frères d'ignorance. Orphelin de ma religion, que tu
nous voles un peu plus chaque jour, en introduisant par la terreur,
une image négative de l'islam dans les consciences des gens à
travers le monde. Orphelins de certains de mes amis que tu as réussi
à convertir au racisme, par tes actes barbares que tu justifies par
ton amour pour dieu, mon Dieu !
N'y
a t-il rien qui t'interpelle? Ton cerveau serait-il devenu si vide
aujourd'hui pour que tu traduises cet amour en assassinant des
innocents?
Que
se passe-t-il?
Il
y a encore peu de temps, tu étais ce petit enfant en lequel sa maman
croyait et rêvait de voir avec une robe d'avocat ou une blouse de
médecin pour la sortir du quartier et de la misère dans laquelle
elle vit. Ce soir, tu as détruis les rêves de ta mère et tu
détruis chaque jour un peu plus les miens et ceux de tous les
musulmans qui peuplent cette terre. N'aimes tu donc plus ta mère?
Tu
détournes égoïstement les principes de ma religion, en pensant que
rejoindre un groupe terroriste en Syrie te laverait de tous tes
péchés d'adolescent dealer et ignare qui cherche un sens à sa vie.
Penses
tu vraiment que Dieu t'attende les bras grands ouverts avec des
centaines de vierges dans des jardins plus que tout ce qui existe sur
terre pour t'être fait exploser au milieu de ces innocents?
Qu'ont-ils à voir avec tout cela? Qui es-tu vraiment?
Dans
quel verset Dieu t'appelle-t-il à devenir lâche et endosser les
cornes du diable pour féliciter ta reconversion facile de petit
délinquant rebelle en découpeur de tête?
Enfin
ce soir, je suis aussi Orphelin du mot "Djihad", qui à la
base parle de bataille contre soi-même pour devenir un homme
meilleur. Ce noble mot que tu as réussi à t'accaparer au su et à
la vue de tous et qui doit sûrement t'aider à te persuader que dans
le fond tu es vraiment un musulman en croisade vu qu'aujourd'hui la
terre entière te nomme de la sorte..
Finalement
je suis aussi triste pour toi ce soir, triste que tu n'aies jamais
vraiment lu le coran, que tu n'aies jamais su que le suicide ou le
fait de tuer des gens sont des actes plus que prohibés dans la
religion et que le mot "Islam" lui-même, vient de
l'étymologie du mot "Salaam" qui signifie "paix"
alors comment as-tu fait pour faire de la fin de ta vie un cocktail
de ces deux horribles mots pour devenir un kamikaze ?
Enfin
je sais qu'en ce moment même tu es en train de payer pour tes
innommables péchés. Pour ton ignorance et ton ego surdimensionné
qui t'ont laissé croire que tu pouvais te prendre pour dieu le temps
d'un soir, juger à sa place, décider de qui avait le droit de vivre
ou non ce vendredi 13 novembre 2015 à Paris et pire que tout,
justifier tes meurtres en son nom..
J'aurais
aimé te poser toutes ces questions avant que tu ne deviennes
l'horreur humaine incarné mais ce soir je ne te souhaite que le plus
sombre des enfers.
Un
stade, le Stade de France, une salle de spectacle, le Bataclan et puis
la rue, des rues comme celles qu'on a l'habitude d'emprunter.
Les
personnes qui ont perdu la vie vendredi soir étaient dans des lieux
de vie, de convivialité, de distraction, des lieux du vivre
ensemble. Alors, oui, il y a le moment du choc, du désappointement,
des larmes et puis de la peur. E c'est normal d'avoir peur mais après
il faut dépasser la peur, certains y arrivent plus facilement que
d'autres mais il faut dépasser la peur pour avancer, rester debout.
Il y a le temps du recueillement et nous le vivons aujourd'hui, il y
a le temps du deuil, un deuil national décrété par Le Président
de la République jusqu'à mardi inclus et puis il y a le temps de
repartir. Repartir sans oublier bien sûr mais repartir pour montrer
qu'on est là, debout. Reprendre les activités, celles du vivre
ensemble. Ne pas rester dans la peur, ne pas rester dans la peur de
vivre, dans la peur des autres, dans la peur de l'Autre. Ne pas
stigmatiser comme certains souhaiteraient que cela se produise.
Aujourd'hui, l'ensemble de la Terre est touché, peu importe sa
religion et peu importe sa nationalité.
J'ai
tenu à ce que les symboles de la République soient présents, la
devise républicaine « Liberté, Égalité, Fraternité »,
le drapeau en berne et la Marianne qui, exceptionnellement
aujourd'hui, est sortie des murs de la Mairie et puis une simple
lumière, la lumière de l'espoir, la lumière de la vie.
En
hommage aux 132 morts dernier bilan, en hommage aux victimes se
battant pour la vie sur des lits d'hôpital, en hommage aux victimes
dans leur corps et dans leur cœur, en soutien aux familles
endeuillées, anéanties, en remerciement aux policiers, aux
pompiers, aux hospitaliers, à tous ceux qui ont mis leur vie et leur
abnégation au service de tous, je vous demande de respecter une
minute de silence
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