« Les
Français parlent aux Français » « Les gorilles bananent
l'archevêque »
« Le Vatican doit faire avec et la
Valkyrie nous tamponne »
« La girafe est dans les
nuages les yeux brouillés par le carnage »
« Le
serpent nous tire les sonnettes » « Le facteur s'endort
sous nos fenêtres »
« Il pleut toujours sur
Bakerstreet Ce soir Sherlock aura la Fritz »
« Sur le
vélo de Tante Amélie C'est l'heure où l'angora ronronne »
Vous connaissez mon
plaisir et ma volonté à essayer de relayer le aujourd’hui avec le
passé et mon engagement à transmettre l’Histoire et la mémoire.
C’est dans ce sens et avec la nouvelle chanson d'Axel Bauer Radio
Londres que j’ai souhaité vous accueillir près du monument aux
morts de Massillargues Atuech et débuter mon discours. Comme je ne
voudrais pas que cette formidable œuvre reste peu connue et surtout
des habitants de Massillargues-Atuech, je l'ai utilisé aujourd'hui
car Axel Bauer parle à sa façon mais si bien, de cette période
difficile et complexe de la résistance. Grâce à lui et à cette
œuvre, en tant que Maman, j’ai eu l’occasion de parler de la
deuxième guerre Mondiale et de l'épisode de la Résistance avec mes
enfants.
Axel Bauer dit "Le plus important c'était... c'était Maurice Shumann, voilà" Maurice Schuman, a participé au premier plan à la résistance contre l'ennemi allemand et au cours des années de guerre, il a été la voix de la résistance de la France Libre, cette voix qui, chaque jour, s’adressait aux Français et aux combattants de l'ombre pour les encourager à poursuivre leur périlleux et courageux engagement. Les Français parlent aux Français... Comme de nombreux résistants, Maurice Schuman s'engage en politique après la Libération à laquelle il participera activement. Comme de nombreux résistants et compagnons de résistance, il verra dans le Général de Gaulle, l'homme de la Libération, de l'avenir et de la reconstruction à tous les niveaux. Il a joué un rôle important dans le relèvement de la France. Il n'était certes pas un combattant les armes à la main mais par sa rhétorique, il a su galvaniser par ses mots l'action des résistants sur le terrain, y compris dans la zone rattachée.
Axel Bauer qualifie Jacques Brunius et Pierre Bourdan, de personnes très importantes et les plus discrets et pourtant pas les moins importants Jacques Duchesnes, Pierre Bourdan, Jacques Brunius, Jean Marin et tous les autres. Mais les connaissez vous ces hommes-là?
Et
puis il y a ces résistants plus anonymes, peut être pas ici mais
par ailleurs comme permettez moi, Franou Genolher et de nombreux
autres, plus connus ici, sur le territoire d'Anduze, dans les
Cévennes, Ange Alvarez ou Francisco Larroy entre autres.
"La
grande arme secrète, ce n’étaient pas les V1, V2, c’était la
radio. Et ce sont les Anglais qui l’ont mise au point". Ainsi
s’exprimait Jean Galtier-Boissière, au sortir de la Seconde Guerre
mondiale, témoin de la violence d’une guerre des ondes qui s’est
jouée au quotidien entre trois radios majeures, Radio Paris, Radio
Vichy et la BBC.
Dès 1925, Hitler avait écrit dans son livre Mein Kampf : "En période de guerre, les mots sont des armes". Quinze ans plus tard, la radio allemande était devenue une arme redoutable "aussi efficace que des chars sur les champs de bataille", selon le ministre de la propagande allemand, Joseph Goebbels. La bataille des opinions était lancée et, dans ce jeu de séduction et de propagande, la BBC allait remporter une victoire sur les cœurs et les esprits, devenant le fer de lance d’une résistance civile sans précédent. Des lettres inédites retrouvées dans des cartons d’archives, en Angleterre, témoignent de cette relation unique tissée entre Radio Londres et ses auditeurs, et nous révèlent l’état de l’opinion publique de ces Français sous le joug allemand. Voici le témoignage d'une auditrice de Béziers le 20 juin 1940 : "Chers amis anglais, merci pour le réconfort qu’apportent vos émissions aux Français restés avides de liberté, aux Français qui n’acceptent pas d’être mangés à la sauce hitlérienne, à ceux qui gardent au cœur, avec la rage impuissante contre les mauvais bergers, l’espoir tenace d’un relèvement"
En France, un homme a compris la force de la radio et des mots sur le champ de bataille, un officier quasi inconnu, interviewé pour la première fois le 21 mai 1940, à Savigny-sur-Ardres en Champagne-Ardenne, le colonel Charles de Gaulle, commandant la 4e division cuirassée. Il refuse le défaitisme et prédit que, par la force mécanique, viendra la victoire. Le 18 juin, il lance son appel à la résistance, depuis un studio de la BBC à Londres. La guerre des ondes s’engage.
Face à Radio Paris, entièrement sous la botte allemande, avec un programme mêlant propagande, diatribes acérées, divertissement et musique, et à Radio Vichy, le poste du Maréchal, au ton d’abord modéré, mais qui va bientôt adopter un discours plus hostile aux Alliés et faire l’apologie de la collaboration, la BBC sera l’un des plus beaux instruments de cette bataille hertzienne.
En juin 1940, avec ses six bulletins quotidiens d’informations, les services français de la radio de Londres sont encore balbutiants. Mais la défaite des troupes françaises et la mainmise des Allemands sur les médias nationaux précipitent la transformation de l’offre outre-Manche.
Le 19 juin, une nouvelle émission, Ici la France, voit le jour d’abord avec le journaliste Jean Masson, puis, à partir du 24 juin, avec Pierre Bourdan, journaliste de l’Agence Havas à Londres, qui reprend un temps l’émission.
Mais les Anglais entendent offrir aux auditeurs français un vrai rendez-vous, créatif, sans propagande affichée, avec la volonté d’informer, de soutenir le moral, de dire la vérité et de redonner l’espoir.
Le 7 juillet, le metteur en scène Jacques Duchesne, est désigné pour constituer une équipe totalement française avec ses programmes et ses aspirations nationales. Il va grouper autour de lui des hommes et femmes d’horizons divers, notamment Pierre Bourdan, chargé des commentaires de nouvelles, Jean Marin, mobilisé à la mission franco-anglaise d’information le 2 septembre 1939 et présent à la BBC depuis juin 1940, Jean Oberlé, ancien correspondant du quotidien Le Journal, Pierre Lefèvre, le plus jeune de la troupe, le poète et homme de cinéma Jacques Brunius, le dessinateur et antiquaire Maurice Van Moppès que Duchesne transformera en chansonnier, sans oublier la belle Geneviève Brissot. À la fin de l’année 1943, Pierre Dac complétera l’équipe. Sous le même intitulé Ici la France, l’équipe débute ses émissions le 14 juillet 1940, et prend le titre "Les Français parlent aux Français" le 6 septembre. En dénonçant l’occupation et les méfaits de la collaboration avec l’ennemi, l’émission sera une fenêtre sur le monde libre, une bouffée d’oxygène et d’espoir dans ce temps difficile.
De son côté, à partir du 18 juillet, la France libre dispose de cinq minutes d’antenne, sous le titre Honneur et Patrie, animées par Maurice Schumann, porte-parole du général de Gaulle . un rendez-vous rediffusé, dès le 9 décembre, dans le bulletin d’information de midi. Conscient de la force de cet outil moderne, de Gaulle sait que la BBC lui permettra de garder le contact avec les Français et d’insuffler l’esprit de la résistance.
Il y a quelques jours, j'ai eu la chance de séjourner en Corse avec mes enfants et en particulier dans l'Alta Rocca où se trouve des hauts lieux de la Résistance et même un musée dédié à celle-ci.
Les
drapeaux français claquent, les cloches à toute volée chantent la
victoire. Dans l'Alta Rocca, Quenza, Zonza, Lévie seront les
premiers villages libérés en France , quelques heures après la
ville d'Ajaccio.
En tant que touristes, en tant que curieux, les
échanges sur l'Histoire avec un grand H apprennent beaucoup d'un
peuple, de ses valeurs et de ses mentalités. Faisant fi des
préjugés, mes enfants et moi, simples touristes mais touristes
curieux et passionnés de l'Autre, avons beaucoup appris de ce pan de
l'Histoire, de la résistance en Corse et de ce qu'elle porte dans le
sang de ce peuple. Une envie d'engagement, une envie de liberté, un
envie d'indépendance, voici ce que cette partie d'Histoire a sans
doute mis dans les veines du peuple corse... Bien entendu, rien
n'autorise la violence pour l'indépendance...
A l'occasion de ces vacances, j'ai pu me rendre compte comme nos institutrices et instituteurs pouvaient parler de ces périodes et comme cela pouvait intéresser les enfants. Je le savais déjà mais mise en situation, cela a eu un impact encore plus fort pour moi et alors, j'ai pensé, sans trop divaguer, aux récentes suppressions de références à Kiev et à l'Ukraine dans certains manuels scolaires russes mais aussi à Alexeï Moskaliov, un père russe condamné à deux ans de prison pour avoir « discrédité l'armée russe » après un dessin contre la guerre en Ukraine réalisé par sa fille de 13 ans et qui a été extradé de Biélorussie vers la Russie. Enfin, je pense à Cécile Kohler, institutrice, Syndiquée Force Ouvrière et son compagnon, arrêtés alors qu'ils faisaient du tourisme en Iran, Téhéran les accusant d'être des espions.
Transmettre,
partager, échanger, pratiquer le travail de mémoire pour ne pas
reproduire l'inacceptable, chacun de notre place avons ce rôle à
tenir pour nos enfants et pour les générations futures. Et sans
doute que, lorsque nous sommes élu.es de la République, élu.es de
la République, portant fièrement les valeurs de la République:
Liberté, égalité, fraternité, laïcité, chaque jour, dans
chacune de nos décisions quotidiennes, nous devons être dans cette
transmission et encore plus, lors des commémorations officielles...
“On n'est pas homme si on n'est pas libre et pas libre
si on ne jouit pas de sa liberté, si on ne s'en sert pas, pour
décider, se constituer, puis lutter pour se garder et pour
grandir.”
Réjean Ducharme
En soutien à Cécile
Kohler , Alexeï Moskaliov, en pensée à tous les peuples opprimés
à travers le monde, à travers l'Europe, à nos portes, en mémoire
à tous les résistants pour la République d'hier, d'aujourd'hui et
de demain, en mémoire à nos Morts pour la France, à ceux d'ici et
à ceux d'ailleurs, je vous demande de respecter une minute de
silence.