Bienvenue sur mon blog!

Élue maire depuis 2 ans le 14 mars 2010, j'ai eu envie de raconter cette aventure sur un blog.
Certains autres Maires ont leur blog alors je me suis dit: Pourquoi pas moi? Voilà, c'est fait: j'attends vos commentaires, vos impressions et tout et tout...

En effet, c'est une véritable aventure que je vis depuis 2008! Une aventure humaine incroyable et une aventure personnelle passionnante!

lundi 11 novembre 2024

Commémoration 11 novembre 2024

Chers vous tous,

En ce 11 novembre 2024, j'ai souhaité que nous arrivions devant le Monument aux Morts de Massillargues-Atuech avec cette chanson "La Promesse" de Jean-Jacques Goldman et Grégoire.

En ces temps bouleversés, rien que le titre m'a semblé devoir résonner ici et je l'espère plus loin: La Promesse "Oh vous mes compagnons, mes amis de jeunesse, quelques soient vos histoires, non n'oubliez jamais qu'un beau jour nous avions fait ensemble une promesse: S'il n'en reste qu'un nous serons ce dernier"

Au moment de commémorer la fin de la première Guerre Mondiale, cette guerre appelé eparfois Grande Guerre ou la Der des Der, triste nom quand on connaît la suite, j'ai souhaité aujourd'hui avec cette promesse vous faire redécouvrir ou découvrir certaines personnes de cette période, non pas des personnages, non pas des héros, ils ne voudraient surtout pas être appelés ainsi. Je souhaitais juste vous parler de femmes et d'hommes, de femmes et d'hommes comme il en existe tant dans tous les conflits, ces inconnus, ces quidam, ces personnes qui n'auraient jamais cru "entrer dans l'Histoire, dans la Grande Histoire mais qui, par la force des choses, par la force des événements, par l'atrocité de certains autres Hommes ont pris le parti de s'engager dans tous les sens du terme... S'engager, militer, croire en des valeurs, croire en la paix, croire en la vie à travers les peurs, à travers les morts, à travers la Mort, croire en la Vie avec un V, le V de la victoire le V de la Vie tout simplement...

"...On était quelques âmes, quelques hommes, quelques femmes rêvant de liberté. On n'était pas à vendre mais on pouvait revendre des montagnes d'amitié. Le cœur en bandoulière et les bras grands ouverts à tous les étrangers, on n'avait pas de peur. On sentait juste la chaleur qu'on savait se donner même au fin fond du désert, on aidait les plus faibles à ne jamais tomber. Même au milieu des chimères, on y croyait plus fort quand le courage manquait..."

A titre personnel et je vous prie dès à présent de m'en excuser, avant de vous présenter quelques uns de ces Hommes, je voudrais honorer la mémoire des miens. Mon grand-père Franou né le 28 mars 1915, en plein coeur de cette Guerre. Quand j'ai fait mes recherches pour ce discours, je me suis rendue compte que beaucoup de résistants de la deuxième guerre mondiale étaient nés en plein coeur de la première guerre mondiale. A l'école, les professeurs nous parlent souvent, très souvent d'esprit revanchard mais il est souvent oublié l'esprit de résistance des enfants de l'époque de 14-18. Ce n'est pas étranger au fait sans doute qu'ils aient fait de grands résistants ou maquisards, anonymes souvent mais si engagés et militants comme mon Papé... Ma grand mère Andrée, prénom éponyme mais comme je vous l'ai déjà raconté, pas par hasard quand son père repart à la guerre en septembre 1917 en disant à son épouse "Ainsi si je ne reviens pas, je serai au fond de mon coeur, que mon dernier enfant s'appellera André(e)..."

Comme mes grands parents paternels et ma grand mère maternelle Lucie, Madeleine Riffaud décédée mercredi dernier à l'âge de 100 ans, est née de parents engagés dans la première guerre mondiale, son père fut engagée volontaire, gravement blessé et a participé à une mutinerie face à ces atrocités. Engagée dès l'âge de 18 ans dans un groupe de francs-tireurs et partisans, elle sera arrêtée après avoir abattu un soldat allemand et sera torturée pendant de nombreuses semaines sans parler. Elle échappera à la déportation et combattra pour la Libération de Paris. 

Et puis relatons le parcours d'Edith Cavell, infirmière britannique exceptionnelle par son parcours, son dévouement et son courage. En 1914, après avoir fondé à Bruxelles l'école belge des infirmières diplômées, Edith Cavell en crée trois autres dans le royaume belge mais un événement marque alors son destin: l'invasion de la Belgique par l'armée allemande alors qu'elle est retournée en Angleterre rendre visite à sa famille. A son retour à Bruxelles, elle découvre que son hôpital est devenu un établissement de la Croix Rouge au service des Allemands. Fin 1914, un membre de la Résistance lui demande si elle peut cacher deux soldats britanniques blessés. Elle les cache alors à l'arrière de l'hôpital et au total, elle va aider plus de 200 soldats français, anglais, canadiens et belges à échapper à l'occupant. Malheureusement, son action sera découverte. Edith Cavell est arrêtée, emprisonnée, jugée pour trahison et condamnée à mort. Refusant qu'on lui bande les yeux ou lui lie les mains, elle fait face au peloton d'execution. Le récit ou la légende indique qu'Edith  se serait évanouie à la vue des fusils pointés sur elle. Elle gît à terre mais n'est pas touchée, aucun des huit soldats ne voulant être celui qui tire la balle mortelle eu égard aux actions promulguées par la victime. Un officier s'approche alors et l'abat froidement avant qu'elle ne reprenne ses esprits. A Londres, nous pouvons lire sur sa statue "Le patriotisme n'est pas assez. Je dois n'avoir aucune haine ou amertume envers qui que ce soit"

Autre femme et destin exceptionnels, celui d'Emilienne Moreau. Alors que le conflit mondial débute, elle est âgée de 16 ans et les onze mois d'occupation vont voir des malheurs familiaux s'abattre sur sa famille: son frère est tué au front, son père usé par les privations et l'inquiétude décède, Emilienne entreprend alors de s'occuper des enfants de son village. Sur la demande de l'autorité allemenade, elle crée une école dont elle devient institutrice à l'âge de 17 ans, son école compte 42 élèves. Son action courageuse et bienvaillante ira encore plus loin lors de la Grande Guerre. Elle apportera des informations sur les positions allemandes et les pièges mis en place. Lors de comabts, elle transportera les blessés dans sa maison et leur apportera les soins nécessaires. Elle lancera, entre autre, des grenades sur deux tireurs allemands embusqués afin de sauver un soldat anglais. Emilienne devient "l'Héroine de Loos-en-Gohelle et est citée à l'ordre de l'Armée par le Général Foch. Cet honneur sera très mal perçu par les Allemands et sa tête sera mise à prix fin de l'année 1915. A femme exceptionnelle, vie exceptionnelle, Emilienne sortira saine et sauve de cette Grande Guerre après avoir protégé et sauvé de très nombreux militaires. Elle continuera son métier d'institutrice la guerre achevée. Elle poursuivra alors son engagement politique au service de tous et elle s'engagera à nouveau comme résistante lors de la deuxième guerre mondiale. Le Général de Gaulle lui accordera le titre de Compagnon de la Libération symbolisant ainsi l'action sans faille d'Emilienne pour sa nation et la défense des droits des populations dont elle était très proche.

Vous allez me dire que des destins de femmes? Oui , et c'est un choix délibéré de ma part, parler des femmes, de ces femmes de l'ombre dans les conflits mondiaux. Je voudrais juste qu'on réalise aujourd'hui et peut être encore plus fort en ce jour du 11 novembre 2024, que dans chaque guerre, de par le Monde, il y a des hommes, des femmes et des enfants qui souffrent, qui meurent, qui s'engagement, qui militent au prix de leur vie, au prix de leur intégrité.

Et pour finir, je vais vous parler d'un homme, d'un Président des Etats Unis, oh non, n'ayez crainte, pas de celui dont on parle et râbache des propos irrespectueux voire orduriers... Encore que...

Je veux vous parler du Président Wilson, 28° Président des Etats Unis de 1913 à 1921. Le Président Wilson engagera son pays dans la première guerre mondiale en avril 1917 après 3 ans de neutralité et au sortir de la guerre, il oeuvrera à la réconciliation des pays européens ce qui lui vaudra le prix Nobel de la Paix en 1919. En effet, face à la reprise de la guerre sous marine à outrance et la découverte  du soutien de l'Allemagne au Mexique pour une reconquête des Etats au Sud, le Congrès autorise le 6 avril 1917 à déclarer la guerre à l'Allemagne. Le Président Wilson mènera alors une double politique: faire la guerre pour instaurer une paix durable, objectif exprimé officiellement dans son discours face au Sénat

Nous sommes entrés dans cette guerre parce que des violations du droit se sont produites qui nous touchaient au vif, et qui rendaient la vie de notre peuple impossible, à moins qu'elles ne fussent réparées, et que le monde ne fût une fois pour toutes assuré contre leur retour.

Ce que nous exigeons dans cette guerre n'est donc rien de particulier pour nous-mêmes. Ce que nous voulons, c'est que le monde devienne un lieu sûr où tous puissent vivre, un lieu possible spécialement pour toute nation  éprise de la paix, comme la nôtre, pour toute nation qui désire vivre librement de sa vie propre, décider de ses propres institutions, et être sûre d'être traitée en toute justice et loyauté par les autres nations, au lieu d'être exposée à la violence et aux agressions égoïstes de jadis. Tous les peuples du monde sont en effet solidaires dans cet intérêt suprême, et en ce qui nous concerne, nous voyons très clairement qu'à moins que justice ne soit rendue aux autres, elle ne nous sera pas rendue à nous-mêmes."

Un petit tour dans cette période de 1914 à 1918, un petit tour dans cette Histoire avec un grand H, avec vous vous en doutez un peu de lumière sur ce que nous vivons aujourd'hui... Quelles sont les causes de la Guerre? Les enseignants, les professeurs d'Histoire, quotidiennement, tentent d' apporter quelques éclaircissements aux élèves devant eux et làà pour apprendre mais est ce seulement le travail des enseignants et des professeurs? Je ne le crois pas et c'est pour cela que, de ma petite place d'élue locale, Maire de Massillargues-Atuech, je tente dans chacun de mes discours de commémorations, dans chacune de mes expressions d'ouvrir l'esprit, de créer un petit espace, parfois long je le sais, mais un petit espace utile me semble t-il..., louable et tentant, à ma humble hauteur d'oeuvrer vers un nécessaire devoir de mémoire de chacun pour tous... 

Oui, les instants que nous vivons aujourd'hui sont lourds à gérer, oui le contexte géopolitique mondial est anxiogène, oui les relations humaines sont difficiles mais le repli sur soi et la peur de l'Autre ne sont jamais la réponse à tous les maux...

Qu'Emilienne, Edith, Madeleine, mes aïeux, nos aïeux nous permettent de suivre un chemin plus ouvert, plus lumineux, plus inspirant et empreint des valeurs de notre République: Liberté, Egalité, Fraternité pour la défense et le respect de notre démocratie.

En souvenir de ces Femmes, de ces Hommes, en hommage aux opprimés, à ceux obligés de quitter un pays parce que la Vie n'y est plus supportable, à nos Morts pour la France sur ce Monument aux Morts de Massillargues-Atuech et d'ailleurs, je vous demande de respecter une minute de silence.


mercredi 8 mai 2024

Commémoration du 8 mai

Chers vous tous,

Rita Mitsouko pour vous accueillir, ici, au pied du Monument aux Morts de Massillargues-Atuech, dans le cimetière communal. Pour les habitués des commémorations et de mes discours, je ne pense pas qu'il y ait trop d’étonnement. Pour les autres, sans doute un peu plus.

Je peux entendre et je peux comprendre sans doute les réactions : quelle honte ? Quelle étrangeté ? Quelle audace ? J'espère qu'à l'issue de mon discours, vous adopterez la dernière expression : l'audace. Je ne vais pas dire qu'à l'écriture de ce discours, depuis quelques jours, je n'ai pas eu des doutes à écrire et à vous dire aujourd'hui, ici, ces mots, mes mots. Cependant, vu le contexte actuel, ici, à Massillargues-Atuech, en France, en Europe et dans le Monde, vues les échéances des élections européennes du 9 juin prochain et aujourd'hui particulièrement, symboliquement ce 8 mai, veille du 9 mai décrété jour de l'Europe j'ai souhaité m'adresser plus solennellement à vous tous, en souvenir de nos morts pour la France mais aussi en tant qu'élue républicaine, au nom de nous tous, Citoyens du Monde.


Dernièrement, en tant qu'élue régionale, laïque, j'ai inauguré la rénovation de fresques murales dans l'église d'Orthoux, près de Quissac, rénovation que j'avais défendu auprès de la Région comme symbole d'un patrimoine certes cultuel mais aussi culturel et historique. Quel plus fort symbole qu'une élue régionale, descendante d'une famille de protestants participent à cette transmission de patrimoine dans un lieu incendié par les bandes de Rolland et Cavalier en novembre 1702, pendant la guerre des Camisards. Il y a plus de 320 ans, déjà, une guerre entre deux religions...

Lors de cette cérémonie religieuse, l’évêque présent a insisté, par cette rénovation de fresques murales, certes sur la transmission d'un patrimoine mais sur une transmission autrement plus forte et riche qui est celle de la transmission des valeurs humaines, la transmission du respect et de la bienveillance. Il a énoncé ce précepte « Je vous ai transmis ce que moi-même j'ai reçu »

Ces mots dits dans un lieu religieux n'enlèvent aucunement leur portée symbolique et l'émotion qu'ils m'ont donnée et que j'ai souhaité partager avec vous.


La veille de ce jour-là , je recevais de jeunes lycées qui me posaient tout naïvement mais intensément la question de savoir si la démocratie et la République étaient en danger ? Quelle question et surtout quelle réponse apporter à ces jeunes, quand on souhaite rester positive? Alors, j'ai répondu oui, pour moi, face à tous les événements dans le monde, face à toutes les réactions des Hommes avec un grand H, face à notre manque de curiosité, face à notre manque d' exigence de devoir de mémoire, face à cette vie, faites de rapides assimilations, de fake news et d’horribles news, face à des propos mensongers et que nous n'allons pas analyser, oui la démocratie et la République sont en danger ? Elles sont en danger par nous-même car nous n'avons pas su, car nous n'avons pas assez réussi à la protéger, parce que nous avons laissé certains, nous monter les uns contre les autres.


Demain, 9 mai, c'est la journée de l'Europe ! Combien d'entre nous s'en souviennent ? La journée du 9 mai commémore la déclaration de Robert Schuman marquant le début de la construction communautaire. Des événements sont organisés dans toute l'Europe. Les écoles et les établissements scolaires européens sont invités à fêter cette journée qui étend les célébrations du 9 mai à l’ensemble du mois à travers le Joli mois de l’Europe. Et demain, pour nous, la majorité des enfants interrogés nous répondront que c'est un jour férié !

La Journée de l'Europe a été instaurée par les dirigeants européens à l'occasion du Conseil européen de Milan en juin 1985. Fêtée la première fois en 1986, depuis, elle rend hommage à ce moment fondateur qu'a été le 9 mai 1950 lorsque Robert Schuman, Ministre français des Affaires Étrangères, propose la création d'une organisation européennes chargée de mettre en commun les productions françaises et allemandes de charbon et d'acier, industries indispensables à l'armement . Le but était de construire entre les Européens des liens économiques et sociaux tellement étroits que la guerre soit impossible. Cette journée du 9 mai est un des cinq symboles de l'Europe avec la monnaie unique, l'Euro, le drapeau étoilé symbolisant les idéaux d'unité, de solidarité et d'harmonie entre les peuples d'Europe , l'hymne « Ode à la joie » et la devise moins connue « Unie dans la diversité ».


Avec tous ces éléments-là, j'ai souhaité vous accueillir aujourd'hui pour cette commémoration du 8 mai avec les Rita Mitsouko et « Le Petit Train » pour transmettre un patrimoine, pour transmettre des valeurs humaines, pour transmettre une Histoire, notre Histoire et pour se souvenir. Pour que chacun de notre place, nous repartions d'ici, en partageant, en transmettant les mots écrits par Marc Fontenoy dans les années 50 et remis en actualité par les Rita Mitsouko.


Le petit train s'en va dans la campagne, va et vient, poursuit son chemin : Serpentin de bois et de ferraille rouille et vert de gris, sous la pluie...

Il est beau quand le soleil l'enflamme au couchant, à travers champs.

Les chapeaux des paysannes ondulent sous le vent. Elles rient parfois jusqu'aux larmes en rêvant à leurs amants...

L'avoine est déjà germée, as-tu rentré le blé?

Cette année les vaches ont fait des hectolitres de lait !

Petit train, où t'en vas-tu?

Train de la mort, mais que fais-tu?

Le referas-tu encore?

Personne ne sait ce qui s'y fait, personne ne croit, il faut qu'il voie, mais moi je suis quand même là !

Le petit train dans la campagne, et les enfants?

Le petit train dans la montagne les grands-parents

Petit train, conduis-les aux flammes à travers champs

Le petit train s'en va dans la campagne, va et vient, poursuit son chemin : Serpentin de bois et de ferraille marron et gris, sous la pluie...


Reverra-t-on une autre fois passer des trains comme autre fois?

C'est pas moi qui répondra

Personne ne sait ce qui s'y fait. Personne en croit , il faut qu'il voit

Mais moi je suis quand même là !

 

Quand pour ma part, j'entends des paroles comme « on pourrait essayer ? » « On n'a jamais essayé ? » Moi, je me rappelle juste des gravures vues dans mes manuels d'histoire géo, j'entends juste mes aïeuls me parlaient de rafles et d'étoiles jaunes et aujourd'hui, je vous transmets dans un exigent devoir de mémoire ces paroles rechantées par les Rita Mitsouko... Et j'ai envie de crier que si, c'est moi, c'est vous , c'est nous tous qui doivent et qui devront répondre à la question :

Petit train, où t'en vas-tu?

Train de la mort, mais que fais-tu?

Le referas-tu encore?

Reverra-t-on une autre fois passer des trains comme celui-là?...


En souvenir « des hommes et des femmes qui ont refusé d'abandonner la Patrie à ceux qui l'avaient occupé et à ceux qui l'avaient trahis, en mémoire aux résistants, engagés sans calcul, sans garantie, seulement résolus à vivre libre ou à mourir, en souvenir aux combattants des Forces Françaises Libres, venant de France, d'Afrique, d'Outre Mer et d'ailleurs, débarqués en France, guidés par la liberté, qu'ils aimaient plus que leur propre vie, en mémoire à l'ensemble des victimes civiles qui payèrent un immense tribut, en souvenir aux victimes de la déportation politique et raciale, dans les camps de concentration et dans les camps de la mort, en souvenir aux juifs, tziganes, homosexuels, handicapés physiques ou mentaux, haïs et assassinés simplement parce qu'un jour ils étaient nés, »

Aujourd'hui, je pense à tous ceux brimés en France pour leur couleur de peau, leur appartenance religieuse, je pense à toutes ces femmes et tous hommes qui se font la guerre, emportés par des fous et des sanguinaires, aujourd'hui, plus qu'aucun autre 8 mai, je vous demande pour tous nos Morts pour la France, pour tous nos Morts pour la Liberté, de respecter une minute de silence et de vous souvenir que ce sera à nous de répondre aux questions...


Merci...



samedi 11 novembre 2023

COMMEMORATION U 11 NOVEMBRE 2023

 Chers vous tous,

Dans le contexte actuel, face aux événements tragiques en France, en Europe et dans le Monde, j'ai souhaité axer mon discours de ce jour sur l'espoir.

Vous savez que j'essaie de personnaliser au maximum l'ensemble de mes discours qu'ils soient festifs, solennels ou commémoratifs. Cette année, pris dans le tourbillon de l'actualité, écrasante, tragique et empreinte de réflexion, je ne savais plus comment aborder ce discours, comment vous parler d'une guerre, d'une armistice qui s'est déroulée il y a maintenant 105 années. Si loin et si près à la fois avec ces conflits dramatiques à nos portes...

Et puis, la veille des vacances, ma fille est arrivée avec la Marseillaise à apprendre. Elle m'a précisé que c'étaient les premiers couplets car les autres étaient plus difficiles comme l'avait dit sa maîtresse. Alors, je me suis replongée dans ce texte, dans son histoire et dans son symbole.

Je me suis alors étonnée de n'avoir jamais entonné et fait entonné La Marseillaise, ici, devant le monument aux Morts de Massillargues-Atuech. Sans doute, parce qu'il y a quelques temps encore, je trouvais moi aussi ces paroles difficiles : « Contre nous de la tyrannie, L'étendard sanglant est levé, Entendez-vous dans les campagnes Mugir ces féroces soldats ? Ils viennent jusque dans vos bras Égorger vos fils, vos compagnes » Pour des enfants d'aujourd'hui, est ce que ces paroles sont toujours aussi difficiles, aussi violentes face à toutes les images qu'ils voient, face à toutes les paroles qu'ils entendent et face à toutes les réactions qui leur parviennent en pleine figure...?! Je ne sais pas, je ne sais plus et j'ose espérer que, partout en France, en Europe, il existe des instituteurs comme ceux de Massillargues-Atuech pour leur expliquer, leur faire découvrir et les accompagner autour de l'esprit Républicain, autour des valeurs qui font notre République, une et indivisible avec sa devise Liberté Égalité Fraternité, Laïcité

Être Maire, officier d’État Civil c'est à la fois, célébrer des mariages et c'est cette mission que l'on connaît le plus mais c'est aussi célébrer des parrainages civils, des actes de naturalisations, des décès et c'est aussi et particulièrement en ce jour du 11 novembre, commémorer des événements qui ont fait la France, qui ont donné la liberté à La France et aux Français, une période de notre Histoire de la France et de l'Europe. Cette fonction de Maire est symboliquement, pour moi et d'autres collègues, la mission la plus riche, la plus passionnée et la plus importante c'est pourquoi, je ne vous lis pas un discours envoyé par le Gouvernement mais je souhaite utiliser mes mots, les souvenirs qui m'ont élevée, les lectures que j'ai pu appréhender pour vous parler simplement mais directement, avec mon cœur et mon âme et faire de ce temps de recueillement, de commémoration un temps de mémoire, un travail de mémoire pour nous tous. Parfois, lors de soirées électorales, vous pouvez voir certains de vos élus, ici ou ailleurs être touchés par le score de partis extrémistes. Ce n'est pas étranger à ce que je viens de vous dire. Être Maire, c'est transmettre cette mémoire, l'histoire de La France mais n'oubliez jamais, qu'aujourd'hui encore, malgré les travaux, les recherches d'historiens, certains nient encore le rôle sanguinaire de certains... Non, Mr Zemmour vous ne referez pas l'Histoire ! Non Mr Bardela vous ne pouvait pas un jour nier l’antisémitisme de Jean Mairie Le Pen et revenir dessus trois jours après, les Français ne sont pas dupes...

Devoir de mémoire, un belle mission... La deuxième Guerre Mondiale s'est construite sur les cendres de la guerre 14-18 et de l'esprit revanchard de certains protagonistes. Le conflit en Ukraine s'est développé sur des idées de revanche et de déni de l'Histoire. L'horreur du Hamas est née aussi des idées nauséabondes de tyrans sanguinaires. Dans une guerre, il n'y a pas de bons et de méchants, il y a des femmes et des hommes opprimés, montés les uns contre les autres sur des préjugés, des pans de l'Histoire ré écrites, fantasmés pour certains et oubliés pour d'autres.

Derrière les images en boucle de certains médias, restons réalistes, concrets, replongeons nous dans l'Histoire pour analyser, même si cela n'est pas simple, les périodes de l'Histoire et les événements qui ont abouti aux horreurs et aux crimes que l'on voit aujourd'hui... N'oublions jamais qu'il n'y a pas de bons et de méchants, qu'il n'y a pas de bons croyants et de mauvais croyants, qu'il n'y pas d'un côté des Palestiniens et de l'autre des Israéliens, il y a des femmes et des hommes, des êtres humains. Au centre, malheureusement, il y a souvent des fous qui s’immiscent dans l'esprit de certains et leur instillent la peur de l'Autre, la peur de celui qui n'a pas la même couleur de peau, la crainte de celui qui n'a pas la même pensée, la crainte de celui qui n'a pas la même religion et parfois même ce tyran-là arrive de manière démocratique au pouvoir...

Jean-Jacques Goldman disait dans une de ses chansons : « Et si j’étais né en 17 à Leidenstadt sur les ruines d’un champ de bataille, Aurais-je été meilleur ou pire que ces gens Si j’avais été allemand ?Bercé d’humiliation, de haine et d’ignorance, nourri de rêves de revanche, Aurais-je été de ces improbables consciences, Larmes au milieu d’un torrent. Si j’avais grandi dans les docklands de Belfast, Soldat d’une foi, d’une caste, Aurais-je eu la force envers et contre les miens De trahir : tendre une main. Si j’étais née blanche et riche à Johannesburg, entre le pouvoir et la peur, Aurais-je entendu ces cris portés par le vent, Rien ne sera comme avant !

On saura jamais c’qu’on a vraiment dans nos ventres, Cachés derrière nos apparences, L’âme d'un brave ou de complice ou d’un bourreau ? Ou le pire ou plus beau ? Serions-nous de ceux qui résistent ou bien les moutons d’un troupeau, S’il fallait plus que des mots ? »

Je n'oublie mon axe majeur aujourd'hui, l'espoir face à tout ce que nous vivons, face à tous les événements, vous, les enfants que vous vivez, gardez l'espoir, cet espoir que chaque adulte responsable devrait vous construire et préserver. Le 11 novembre 1918, la France et l'Allemagne signent la fin des combats tandis qu'Henri Barbusse écrit les dernières phrases du Feu : « Et tandis que nous nous apprêtons à rejoindre les autres, pour recommencer la guerre, le ciel noir, bouché d'orage, s'ouvre doucement au dessus de nos têtes. Entre deux masses de nuées ténébreuses, un éclair tranquille en sort, et cette ligne de lumière, si resserrée, si endeuillée, si pauvre, qu’elle a l'air pensante, apporte tout de même la preuve que le soleil existe. » Oui le soleil existe, chers enfants, chers vous tous... Gardons l'espoir !

En mémoire de nos morts pour la France inscrits sur ce monument de Massillargues-Atuech, en mémoire et respect aux soldats morts pour la France : Baptiste GAUCHOT, 27 ans, Sergent Chef ATP au 19° régiment du Génie à Besançon mort pour la France le 18 août 2023 en Irak, Nicolas LATOURTE, 29 ans, Adjudant-chef ATP au 16° régiment du Génie à Angers mort pour la France le 20 août 2023 en Irak, Nicolas MAZIER, 32 ans, Sergent Chef ATP au CPA n°10 – BA 123 Orléans-Bricy mort pour la France le 29 août 2023 en IrakEn mémoire à tous les peuples opprimés à travers le Monde, en pensée à Louis Arnaud « otage d’État » en Iran,En souvenir de ces enfants, de ces femmes, de ces hommes, qui ont payé de leur vie, notre liberté d'aujourd'hui et de demain, je vous demande de respecter une minute de silence...



lundi 8 mai 2023

Commémoration du 8 mai 2023

 

« Les Français parlent aux Français » « Les gorilles bananent l'archevêque »
« Le Vatican doit faire avec et la Valkyrie nous tamponne »
« La girafe est dans les nuages les yeux brouillés par le carnage »
« Le serpent nous tire les sonnettes » « Le facteur s'endort sous nos fenêtres »
« Il pleut toujours sur Bakerstreet Ce soir Sherlock aura la Fritz »
« Sur le vélo de Tante Amélie C'est l'heure où l'angora ronronne »


    Vous connaissez mon plaisir et ma volonté à essayer de relayer le aujourd’hui avec le passé et mon engagement à transmettre l’Histoire et la mémoire. C’est dans ce sens et avec la nouvelle chanson d'Axel Bauer Radio Londres que j’ai souhaité vous accueillir près du monument aux morts de Massillargues Atuech et débuter mon discours. Comme je ne voudrais pas que cette formidable œuvre reste peu connue et surtout des habitants de Massillargues-Atuech, je l'ai utilisé aujourd'hui car Axel Bauer parle à sa façon mais si bien, de cette période difficile et complexe de la résistance. Grâce à lui et à cette œuvre, en tant que Maman, j’ai eu l’occasion de parler de la deuxième guerre Mondiale et de l'épisode de la Résistance avec mes enfants.

 Axel Bauer dit "Le plus important c'était... c'était Maurice Shumann, voilà" Maurice Schuman, a participé au premier plan à la résistance contre l'ennemi allemand et au cours des années de guerre, il a été la voix de la résistance de la France Libre, cette voix qui, chaque jour, s’adressait aux Français et aux combattants de l'ombre pour les encourager à poursuivre leur périlleux et courageux engagement. Les Français parlent aux Français... Comme de nombreux résistants, Maurice Schuman s'engage en politique après la Libération à laquelle il participera activement. Comme de nombreux résistants et compagnons de résistance, il verra dans le Général de Gaulle, l'homme de la Libération, de l'avenir et de la reconstruction à tous les niveaux. Il a joué un rôle important dans le relèvement de la France. Il n'était certes pas un combattant les armes à la main mais par sa rhétorique, il a su galvaniser par ses mots l'action des résistants sur le terrain, y compris dans la zone rattachée. 

Axel Bauer qualifie Jacques Brunius et Pierre Bourdan, de personnes très importantes et les plus discrets et pourtant pas les moins importants Jacques Duchesnes, Pierre Bourdan, Jacques Brunius, Jean Marin et tous les autres. Mais les connaissez vous ces hommes-là?

Et puis il y a ces résistants plus anonymes, peut être pas ici mais par ailleurs comme permettez moi, Franou Genolher et de nombreux autres, plus connus ici, sur le territoire d'Anduze, dans les Cévennes, Ange Alvarez ou Francisco Larroy entre autres.

"La grande arme secrète, ce n’étaient pas les V1, V2, c’était la radio. Et ce sont les Anglais qui l’ont mise au point". Ainsi s’exprimait Jean Galtier-Boissière, au sortir de la Seconde Guerre mondiale, témoin de la violence d’une guerre des ondes qui s’est jouée au quotidien entre trois radios majeures, Radio Paris, Radio Vichy et la BBC.

Dès 1925, Hitler avait écrit dans son livre Mein Kampf : "En période de guerre, les mots sont des armes". Quinze ans plus tard, la radio allemande était devenue une arme redoutable "aussi efficace que des chars sur les champs de bataille", selon le ministre de la propagande allemand, Joseph Goebbels. La bataille des opinions était lancée et, dans ce jeu de séduction et de propagande, la BBC allait remporter une victoire sur les cœurs et les esprits, devenant le fer de lance d’une résistance civile sans précédent. Des lettres inédites retrouvées dans des cartons d’archives, en Angleterre, témoignent de cette relation unique tissée entre Radio Londres et ses auditeurs, et nous révèlent l’état de l’opinion publique de ces Français sous le joug allemand. Voici le témoignage d'une auditrice de Béziers le 20 juin 1940 : "Chers amis anglais, merci pour le réconfort qu’apportent vos émissions aux Français restés avides de liberté, aux Français qui n’acceptent pas d’être mangés à la sauce hitlérienne, à ceux qui gardent au cœur, avec la rage impuissante contre les mauvais bergers, l’espoir tenace d’un relèvement"

En France, un homme a compris la force de la radio et des mots sur le champ de bataille, un officier quasi inconnu, interviewé pour la première fois le 21 mai 1940, à Savigny-sur-Ardres en Champagne-Ardenne, le colonel Charles de Gaulle, commandant la 4e division cuirassée. Il refuse le défaitisme et prédit que, par la force mécanique, viendra la victoire. Le 18 juin, il lance son appel à la résistance, depuis un studio de la BBC à Londres. La guerre des ondes s’engage.

Face à Radio Paris, entièrement sous la botte allemande, avec un programme mêlant propagande, diatribes acérées, divertissement et musique, et à Radio Vichy, le poste du Maréchal, au ton d’abord modéré, mais qui va bientôt adopter un discours plus hostile aux Alliés et faire l’apologie de la collaboration, la BBC sera l’un des plus beaux instruments de cette bataille hertzienne.

En juin 1940, avec ses six bulletins quotidiens d’informations, les services français de la radio de Londres sont encore balbutiants. Mais la défaite des troupes françaises et la mainmise des Allemands sur les médias nationaux précipitent la transformation de l’offre outre-Manche.

Le 19 juin, une nouvelle émission, Ici la France, voit le jour d’abord avec le journaliste Jean Masson, puis, à partir du 24 juin, avec Pierre Bourdan, journaliste de l’Agence Havas à Londres, qui reprend un temps l’émission.

Mais les Anglais entendent offrir aux auditeurs français un vrai rendez-vous, créatif, sans propagande affichée, avec la volonté d’informer, de soutenir le moral, de dire la vérité et de redonner l’espoir.

Le 7 juillet, le metteur en scène Jacques Duchesne, est désigné pour constituer une équipe totalement française avec ses programmes et ses aspirations nationales. Il va grouper autour de lui des hommes et femmes d’horizons divers, notamment Pierre Bourdan, chargé des commentaires de nouvelles, Jean Marin, mobilisé à la mission franco-anglaise d’information le 2 septembre 1939 et présent à la BBC depuis juin 1940, Jean Oberlé, ancien correspondant du quotidien Le Journal, Pierre Lefèvre, le plus jeune de la troupe, le poète et homme de cinéma Jacques Brunius, le dessinateur et antiquaire Maurice Van Moppès que Duchesne transformera en chansonnier, sans oublier la belle Geneviève Brissot. À la fin de l’année 1943, Pierre Dac complétera l’équipe. Sous le même intitulé Ici la France, l’équipe débute ses émissions le 14 juillet 1940, et prend le titre "Les Français parlent aux Français" le 6 septembre. En dénonçant l’occupation et les méfaits de la collaboration avec l’ennemi, l’émission sera une fenêtre sur le monde libre, une bouffée d’oxygène et d’espoir dans ce temps difficile.

De son côté, à partir du 18 juillet, la France libre dispose de cinq minutes d’antenne, sous le titre Honneur et Patrie, animées par Maurice Schumann, porte-parole du général de Gaulle . un rendez-vous rediffusé, dès le 9 décembre, dans le bulletin d’information de midi. Conscient de la force de cet outil moderne, de Gaulle sait que la BBC lui permettra de garder le contact avec les Français et d’insuffler l’esprit de la résistance.

Il y a quelques jours, j'ai eu la chance de séjourner en Corse avec mes enfants et en particulier dans l'Alta Rocca où se trouve des hauts lieux de la Résistance et même un musée dédié à celle-ci.

Les drapeaux français claquent, les cloches à toute volée chantent la victoire. Dans l'Alta Rocca, Quenza, Zonza, Lévie seront les premiers villages libérés en France , quelques heures après la ville d'Ajaccio.
En tant que touristes, en tant que curieux, les échanges sur l'Histoire avec un grand H apprennent beaucoup d'un peuple, de ses valeurs et de ses mentalités. Faisant fi des préjugés, mes enfants et moi, simples touristes mais touristes curieux et passionnés de l'Autre, avons beaucoup appris de ce pan de l'Histoire, de la résistance en Corse et de ce qu'elle porte dans le sang de ce peuple. Une envie d'engagement, une envie de liberté, un envie d'indépendance, voici ce que cette partie d'Histoire a sans doute mis dans les veines du peuple corse... Bien entendu, rien n'autorise la violence pour l'indépendance...

A l'occasion de ces vacances, j'ai pu me rendre compte comme nos institutrices et instituteurs pouvaient parler de ces périodes et comme cela pouvait intéresser les enfants. Je le savais déjà mais mise en situation, cela a eu un impact encore plus fort pour moi et alors, j'ai pensé, sans trop divaguer, aux récentes suppressions de références à Kiev et à l'Ukraine dans certains manuels scolaires russes mais aussi à Alexeï Moskaliov, un père russe condamné à deux ans de prison pour avoir « discrédité l'armée russe » après un dessin contre la guerre en Ukraine réalisé par sa fille de 13 ans et qui a été extradé de Biélorussie vers la Russie. Enfin, je pense à Cécile Kohler, institutrice, Syndiquée Force Ouvrière et son compagnon, arrêtés alors qu'ils faisaient du tourisme en Iran, Téhéran les accusant d'être des espions.

Transmettre, partager, échanger, pratiquer le travail de mémoire pour ne pas reproduire l'inacceptable, chacun de notre place avons ce rôle à tenir pour nos enfants et pour les générations futures. Et sans doute que, lorsque nous sommes élu.es de la République, élu.es de la République, portant fièrement les valeurs de la République: Liberté, égalité, fraternité, laïcité, chaque jour, dans chacune de nos décisions quotidiennes, nous devons être dans cette transmission et encore plus, lors des commémorations officielles...

On n'est pas homme si on n'est pas libre et pas libre si on ne jouit pas de sa liberté, si on ne s'en sert pas, pour décider, se constituer, puis lutter pour se garder et pour grandir.”
Réjean Ducharme

En soutien à Cécile Kohler , Alexeï Moskaliov, en pensée à tous les peuples opprimés à travers le monde, à travers l'Europe, à nos portes, en mémoire à tous les résistants pour la République d'hier, d'aujourd'hui et de demain, en mémoire à nos Morts pour la France, à ceux d'ici et à ceux d'ailleurs, je vous demande de respecter une minute de silence.











samedi 7 janvier 2023

Bonne et heureuse année 2023!

 

Chers vous tous,

Tout d'abord, je pense fort à ceux qui n'ont pu se déplacer mais je suis ravie de nous voir tous réunis, ici, ce soir, après deux années terribles, séparantes, difficiles, isolées et isolantes et deux années durant lesquelles il a fallu s'adapter. S'adapter pour survivre, s'adapter pour se surpasser, s'adapter face à des situations compliquées car certains et ne nous dédouanons pas, nous les avons rendus compliquées. Nous les avons rendus compliquées par les conséquences de nos actes et d'autres en situation de gouvernance, les ont rendu compliquées par des décisions prises sans en mesurer les conséquences qu'elles auraient plus tard.

En tout cas, face à ces deux années terribles, je tiens à mon humble niveau et celui des citoyens et élus de Massillargues-Atuech, saluer et remercier l'engagement des acteurs de notre quotidien de ces deux années : en première ligne le personnel soignant qui a tout donné, à la limite de leur propre vie en tout cas de leur propre santé ! Merci aussi aux aidants du quotidien de nos aînés : intervenants des associations sociales Présence 30, ADMR, les infirmières libérales et les médecins, les agents des services publics, les éboueurs plus directement, les gendarmes, les pompiers et tous les élus en particulier ceux des communes rurales qui ont tout assumé et assuré, la protection civile, la protection sociale, les aides aux courses, les applications des plans sanitaires changeants tous les deux jours qu'ils soient à l'école, à la Mairie, à la vie associative... MERCI !

Un article récent de Midi Libre s'appuyait sur les données de l'INSEE pour présenter les perspectives d'évolution des communes françaises. Massillargues-Atuech gagnait 2 habitants, 2 habitants qu'est ce que 2 habitants ? Ayant reçu les nouveaux habitants récemment en Mairie pour leur souhaiter la bienvenue, ils étaient plus de 2!!! Je tiens à nouveau à leur souhaiter la bienvenue et les féliciter d'avoir choisi M-A pour se poser. J'en profite pour souhaiter la bienvenue aux nouveaux petits citoyens, nouveaux nés sur la commune. Bonne évolution dans ce cadre de vie qu'on tente de faire le plus joli possible ! Et je profite de ce moment pour souhaiter la bienvenue aux nouveaux acteurs économiques, aux nouveaux salariés des entreprises du village qui, malgré la période compliquée ont tenu bon face aux tourmentes. Je suis ravie de vous annoncer qu'après, de nombreuses années de combats, une évolution sur la zone artisanale va sans doute pouvoir avoir lieu et croyez bien que les élus, le défendent au quotidien contre vents et marées et par débordement ou ruissellement ; Private joke comme on a l’habitude de dire !!! Une bienvenue particulière aussi à l'association La Miséricorde, à l'équipe et aux résidents du lieu de vie « L'Oasis » ! Bienvenue à notre nouvelle directrice Elsa Mocquet et à Valentin Lanziani, agent technique recruté en 2022 en remplacement de Philippe Passitchouc qui a souhaité évoluer professionnellement dans une collectivité plus importante que M-A. J'en profite pour remercier vivement l'ensemble du personnel communal pour la période que nous venons de vivre et que nous continuons de vivre, à toutes les personnes qui viennent remplacer, souvent voire toujours dans l'urgence et au pied levé les absences du personnel permanent et ceux qui assurent des missions qui ne sont pas dans leurs missions traditionnelles ! Merci aux collaborateurs bénévoles en général et Miguel Marlier en particulier !

Alors comme nous avons gagné plus de deux habitants, cela signifie que nous avons vu disparaître des habitants et pour certains des engagées pour la vie de notre commune et son rayonnement. Même sans le vouloir, je sais avoir heurté à certaines disparitions, des personnes qui sont, pour certaines, dans l'assistance. Je m'en excuse ce soir publiquement et j'excuse aussi la peine que j'ai pu vous causer encore plus. Parfois, dans la vie, malgré toute sa bonne volonté, on ne parvient pas à faire ou à dire ce que l'Autre dans la peine attend. Je ne veux pas citer tous nos disparus de peur d'en oublier, je veux que nous puissions dans nos discussions et nos échanges de toute à l'heure parler d'eux, de leurs réalisations, de leurs exploits, de leurs drames et de leur vie... Nous souvenir d'eux, ce sera, je le crois, la plus belle preuve de mémoire et de respect. Je souhaite juste si vous me le permettez car ce soir, je ne serai pas là devant vous si cette personne-là n'avait pas été sur mon chemin... Bises et mémoire à toi, Monique, mon amie, ma confidente, mon élue préférée et si engagée.


L'année 2023 s'ouvre sur de nombreux questionnements pour toutes les communes en général et pour les communes rurales en particulier. Avec la pandémie, tout le monde même nos gouvernants ont découvert ou redécouvert l'importance des communes, échelon de proximité comme le disent les médias ou les élus politiques souhaitant brosser dans le sens du poil ! Aujourd'hui, avec les années terribles que nous venons de vivre, avec les mentalités qui ont évolué, le contexte de peur du lendemain, le conflit ukrainien à nos portes, la folie de certains comme Poutine me font craindre la force que représentait pour moi la commune comme lien de proximité. Aujourd'hui, les élus sont en effet au plus proches des citoyens, parfois on peut se douter de certains problèmes dans la sphère familiale ou autre mais quel pouvoir, quelle compétence a t-on en notre possession si ce n'est notre caractère personnel, nos valeurs individuelles et nos capacités de neutralité, de respect et de bienveillance... ? De grandes questions pour cette année qui s'ouvre.... Après les années de confinement, la question de l'avenir des communes même des plus rurales ne se pose plus mais celle qui va se poser pour les élus est celle de savoir si la commune doit être un sas de respiration entre l’État et le citoyen français ? Est ce que la commune doit être le lieu de réponses directes en instantané aux questions d'envergure nationale que se posent les citoyens français ? Est ce que la commune et de fait ses élus doivent être les putching ball des décisions indépendantes d’eux-mêmes ? Est ce que la commune doit assumer des décisions qui sont incohérentes avec la réalité, avec le concret du terrain ? Comment la commune va t-elle pouvoir répondre à la hausse des coûts de l'énergie, à la hausse des coûts de l'alimentation ? Comment la commune va pouvoir répondre à certains transferts de compétences sans transfert de moyens financiers ? Alors, ne vous inquiétez pas, on va répondre, nous allons répondre à toutes ces questions, à toutes vos questions, avec respect, avec parfois autorité parce que quand on est un élu, une élue locale, on doit parfois répondre avec autorité, on doit parfois dire, redire ce que la personne en face ne veut pas entendre, ne peut pas entendre car c'est la Loi, car c'est la règle, que cette loi ou cette règle plaise ou ne plaise pas au questionneur voire parfois au répondant élue ! Nous allons répondre à nos craintes et à vos craintes sur les hausses de tous les coûts. Nous allons y répondre avec les moyens que nous avons aujourd'hui, que nous tentons d'optimiser depuis plusieurs mois maintenant, que nous essayons de partager avec tous les services municipaux. Nous allons y répondre de la manière la plus efficiente possible si parfois cela ne pourra pas être le plus efficacement possible. Mais nous allons garder au cœur et au corps la défense de nos services publics et surtout la défense et la richesse que représente chaque commune française pour protéger chaque citoyen...


Vous connaissez mon plaisir des mots et de la musique et puis aussi de mon envie de sortir de l'ordinaire. Une cérémonie de vœux c'est toujours classique... On regarde ou pas des photos défiler, on écoute un discours plus ou moins long (je sais pour moi souvent long!!!, c'est pour cela que vous m'aimez aussi ou pas ! ), on écoute ou pas des discours ennuyeux ou pas et puis on formule des vœux, on trinque ou pas, on mange, on boit etc... Eh bien oui, vous avez vu changement ce soir ! Les adjoints en premier aux manettes pour décliner l'année 2022 pour que je sois moins longue (j'entends déjà certains dans vos têtes dire mais elle est longue quand même...

Et puis de la musique... et surtout des paroles … Animaux fragiles ! Beau titre non pour ouvrir cette nouvelle année ? Animaux fragiles mais au final si forts face à l'adversité.. ? « Toi et moi, des animaux fragiles / Et cette planète n'est qu'une île / Elle-même perdue dans les étoiles / Mais on s'imagine une vie facile / Et puis qu'on vivra vieux / Regarde le soleil brille, on est tranquille / Ma main dans tes cheveux / Entre les rires et la tristesse / Cette vie nous aura à l'usure / Faut profiter de sa jeunesse / Sans jamais détruire son futur / On me dit de bien me tenir / Que c'est une question d'équilibre / Pourquoi j'ai pas le souvenir / Un jour d'avoir été libre »

Après la terrible pandémie que nous venons de vivre, beaucoup de choses ont évolué, des positives et d'autres un peu moins, des regards qui se détournent, des rumeurs infondées c'est le lot des rumeur paraît-il ! Par exemple, deux rumeurs, enfin deux rumeurs que je lierai bien l'une à l'autre, j'en rigole aujourd'hui car cela fait plusieurs années en particulier pour une que je l'entends, environ 15 années, çà fait beaucoup d'années d'entendre la rumeur et çà fait beaucoup où je suis Maire d'où peut être la rumeur !!! Alors, une des rumeurs est que je serai une tyran ou une tyranne, je ne sais pas si le féminim existe ? Enfin une tyran qui décide tout, toute seule ! C'est bien connu, d'ailleurs pour le confirmer demandez juste tout à l'heure autour d'un verre, le nombre de mails que je peux envoyer dans une semaine aux élus du Conseil Municipal... Alors, pour remédier concrètement, ce soir à cette rumeur, j'ai pensé faire travailler mes adjoints, pas habitués au travail puisque je décide tout toute seule !!! Et ils le font !!! et bien fait !!! Je n'en doutais pas ! Je voulais les mettre en lumière, les adjoints et tous les élus municipaux présents à mes cotés pour une très grande majorité tous les lundis soir dans le cadre des bureaux municipaux que j'ai souhaité élargis !! Bravo à vous, merci à vous, merci de me soutenir, de me supporter. Dernièrement un adjoint me disait que j'étais complexe ? Cela m'a fait réfléchir et puis dit de sa bouche, j'en ai mesuré personnellement la définition que cela représentait... Merci de votre engagement !!!

Et ensuite, une autre rumeur liée à la mise en lumière de tout à l'heure. Celle la de rumeur, je sais qu'elle va faire sourire Pierre Dumesnil, Gérard Bournonville, Thierry Lecouvreur et Jacky Rodière qui était la plus grande victime de cette rumeur jusqu'à ce mandat-là où, malheureusement, je crois Jacky que tu es détrôné !!! Désolée... Alors, vous attendez cette rumeur, un adjoint voudrait prendre ma place de Maire !!! Tat ta ta !!! Ce qui me fait le plus mal, c'est de me dire que cette rumeur existe peut être parce que je suis encore jeune (çà cela pourrait faire plaisir!) ou pire parce que je suis une femme (là cà fait plus mal à moi et à toutes les femmes en politique, spéciale dédicace à mes amies Françoise et Carole!!!) Et puis une contradiction n'allant pas sans l'autre, on me traite de tyran et en même temps on me dit que je délègue trop. Et c'est bien connu on délègue parce qu'on n'est pas compétent ? Et encore plus pour une femme et encore jeune de surcroît !!! Alors, j'adore Iznogoud, j'adore la bande dessinée, dédicace à toi Monique et au festival de la BD « Des Bulles dans la Cartagène « que nous avons crée sur M-A il y a 20 ans !!! Être vizir à la place du vizir ?! Je ne répondrai pas, mon discours démontre à ma manière ma réponse à toutes ces rumeurs ! Je laisse tout le monde libre de penser, de dire ce qu'il a envie. Le seul élément sur lequel je pourrai insister c'est celui de la limite du respect. Croyez moi, comme j'ai pu l'exprimer dans d'autres lieux, il n'est pas facile d'être une femme en Politique. Je ne me plains, il y a des situations plus difficiles et plus graves mais être femme en Politique, c'est travailler dix fois plus, c'est réfléchir dix fois plus, c'est anticiper dix fois plus pour tenter d'éviter le mauvais pas ou l'erreur de jugement ou de décision car à ce moment-là, rien n’est laissé passé à une femme en Politique et sa compétence est forcément mise en jeu ! Mise au clair terminée !


Enfin, je vais terminer en revenant vers le traditionnel et en vous adressant mes vœux à vous tous, citoyens, chefs d'entreprises, artisans, artistes, paysans, agents communaux, enseignants, animateurs Petite enfance, Enfance, Jeunesse, gendarmes, pompiers, dirigeants et bénévoles des associations et à vous tous liés de près ou de loin au rayonnement, au destin et à l’avenir de Massillargues-Atuech, cette commune si importante pour moi, pour nous et pour vous !


A titre personnel, je vais profiter de ce moment officiel pour m'adresser à mes enfants, à ma famille présente ce soir et aux autres et à mes proches, ils se reconnaîtront qui m'ont accompagné dans l'année qui vient de s'écouler. Je veux vous dire simplement MERCI, merci d'être là. Tout va bien, ensemble tout va bien ! Belle année lumineuse à vous et croyez moi je vais tout faire pour vous la rendre lumineuse !!!

En tant que Maman, en tant que fille, en tant que femme publique et privée, je me permets de prendre à moi les paroles de Romy Schneider et de vous les adresser à tous... "Je vis chaque instant. Je ne vis pas le passé, je ne vis pas le futur. Je vis, chaque jour, chaque instant le présent... Tout, tout, les petites choses, les choses de la Vie..."

Alors, vous tous, vivez, vivez chaque instant de la Vie. Gardez en vous les blessures et les joies du passé qui ne deviennent que force au présent ! Vivez, vivez pleinement cette année 2023 avec tous ceux qui comptent pour vous... Animaux fragiles...

vendredi 11 novembre 2022

Mon discours du 11 novembre: Guerre et révolution? Révolution et guerre?

 

En ce 11 novembre 2022, je vous remercie d’être présent pour cette commémoration de la guerre 1914-1918 qui, depuis le 8 février 2012 est devenue une cérémonie hommage à tous les morts pour la France, quel que soit le conflit.

Je tiens ici à vous rappeler le bilan dramatique qu'a été ce traumatisme mondial: 10 millions de soldats morts, 3 millions de veuves et 6 millions d'orphelins. Les morts sont presque aussi nombreux parmi les civils.

Pour ceux qui me connaissent, vous savez mon amour des mots, de la langue française, des poèmes et des chansons et surtout de leur lien, de leur force par rapport aux événements majeurs et dramatiques de notre Histoire.

Ainsi, Georges Moustaki et Cali vous ont accueilli au pied du monument aux morts de la France de Massillargues-Atuech avec la chanson « Sans la nommer ».

Pourquoi ce texte révolutionnaire et pacifique en ce jour? Il y a quelques jours j’ai entendu cette chanson à la radio et j’ai été émue, vraiment émue. J’ai tout de suite arrêté ce que je faisais pour ne me concentrer que sur les mots.

Atteinte en plein cœur, il m'est revenue en parallèle deux textes celui de « Sans la nommer » : «   Je voudrais, sans la nommer / Vous parler d'elle / Comme d'une bien-aimée, / D'une infidèle, / Une fille bien vivante / Qui se réveille / A des lendemains qui chantent / Sous le soleil. / C'est elle que l'on matraque, / Que l'on poursuit que l'on traque. / C'est elle qui se soulève, / Qui souffre et se met en grève. / C'est elle qu'on emprisonne, / Qu'on trahit qu'on abandonne, / Qui nous donne envie de vivre, / Qui donne envie de la suivre / Jusqu'au bout, jusqu'au bout. / Je voudrais, sans la nommer, / Lui rendre hommage, / Jolie fleur du mois de mai / Ou fruit sauvage, / Une plante bien plantée / Sur ses deux jambes / Et qui trame en liberté / Ou bon lui semble. / Je voudrais, sans la nommer, / Vous parler d'elle. / Bien-aimée ou mal aimée, / Elle est fidèle / Et si vous voulez / Que je vous la présente, / On l'appelle / Révolution permanente » et en parallèle les vers d'Arthur Rimbaud " C’est un trou de verdure où chante une rivière / Accrochant follement aux herbes des haillons / D’argent ; où le soleil, de la montagne fière / Luit : c’est un petit val qui mousse de rayons... / Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue, / Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu, / Dort ; il est étendu dans l’herbe, sous la nue, / Pâle dans son lit vert où la lumière pleut. / Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme / Sourirait un enfant malade, il fait un somme : / Nature, berce-le chaudement : il a froid. / Les parfums ne font pas frissonner sa narine ; / Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine, / Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit. »

A l'approche de cette date de commémoration , je me suis mise à rechercher les événements ayant engendré cette terrible guerre et les conséquences de ce conflit mondial, de cette "Der des Der" soi disant !

La révolution et la guerre, deux thèmes, deux sujets que nous pourrions dire si éloignés. Mais après tout, est ce que la guerre n'engendre pas la révolution et est ce qu'une révolution n'engendre pas parfois la guerre? Terribles questionnements et pourtant si réels, si concrets dans le contexte que nous vivons aujourd'hui, ici, en Europe et dans le Monde.

Est ce que les commémorations que nous célébrons en France ne devraient pas être l'occasion de réfléchir au passé pour appréhender notre présent et surtout apaiser notre avenir...? Je le crois si fort et encore plus aujourd'hui avec les actes de Vladimir Poutine, l'accession au pouvoir de Georgia Méloni, le retour des frasques de Donald Trump,...

«La guerre est le plus beau cadeau fait à la révolution.»  Parole cynique et prophétique. Lénine voyait clair lorsqu’il prononça ses mots, en 1914 : la révolution de Février a emporté le tsar. Les nouveaux maîtres du pays ont poursuivi le combat et c’est leur erreur. En effet, le peuple est las et les bolcheviks l’ont compris. Ils favorisent un nouveau soulèvement. Octobre sera rouge.

Une paix sans annexion ni indemnités, voilà ce qu’espèrent les Russes ; mais ils sont bien les seuls. Les Allemands occupent un large territoire, et ils comptent en profiter. Au front, les soldats n’obéissent plus aux officiers.  Ils ont même formé des comités et fraternisent avec l’ennemi. Les déserteurs sont légion. Kerenski, l’homme fort du régime, part en tournée et exhorte les troupes à reprendre leurs fusils. L’offensive tourne au fiasco. Les chefs bolcheviks sont divisés. Lénine prêche une nouvelle révolution et l’emporte avec le soutien de Trotski. Brillant orateur, celui-ci électrice ouvriers et soldats. La lutte s’engage avec Kerenski. Lénine doit s’enfuir, mais Kerenski est assis sur un baril de poudre. Des généraux se rebellent, et marchent sur la capitale. Les milices bolcheviks sont réarmées et sauvent Pétrograd. Le combat est évité.

Dans la foulée, les Bolcheviks gagneront les élections.Le soviet de Pétrograd est à eux. Ils vont plus loin. C’est la révolution, sans coup de feu, ou presque. Quelques morts sont dénombrés. Les soldats réclament l’armistice. « Quand la terre appartiendra aux paysans, et les usines aux travailleurs, nous saurons que nous aurons quelque chose à défendre…» clame l’un d’entre eux. Russes et Allemands signeront la paix en mars 1918.

Guerre et révolution ? Révolution et guerre ? Et aujourd'hui, que dire de ses femmes iraniennes qui s'élèvent chaque jour, à chaque acte, à chaque mèche de cheveux? Que leur dire, que leur crier face à leur révolution quotidienne? Chapeau Bas mesdames Grandes Dames...

Alors, oui, chacun à notre place, chacun avec notre histoire, avec nos valeurs, ne devons nous pas mener notre propre révolution pacifique et permanente comme l'a clamé Georges Moustaki dans cette chanson "Sans la nommer", révolution permanente qui a été le fil conducteur de l’œuvre de ce grand poète.

Alors oui, avec respect de l'Autre, mettons en route cette révolution permanente pour éviter les atrocités et des drames !

Élevons nous contre des actes inhumains tels que ceux des derniers jours avec l'Ocean Viking"!

N'acceptons pas des propos racistes, xénophobes ou antisémites prononcés dans des services publics, dans des stades, dans des manifestations et le summum de tout, dans une chambre du Parlement telle que l'Assemblée Nationale!


En mémoire d'Adrien QUELIN, 29 ans, Maréchal des Logis-Chef du 4° Régiment de Chasseurs décédé le 12/10/2021 au Mali, mort pour la France

En mémoire d'Alexandre MARTIN, 24 ans, Brigadier Chef du 54° Régiment d'Artillerie décédé le 22/01/2022 au Mali, mort pour la France

En mémoire de nos morts pour la France à Massillargues-Atuech particulièrement et dans le pays généralement, en mémoire des civils victimes et épargnés de la première guerre mondiale et de tous les autres conflits, je vous demande de respecter une minute de silence.



dimanche 8 mai 2022

Discours du 8 mai 2022... Je n'y suis pour rien?...


 

Chers vous tous,


En ce 8 mai 2022, 2 mois et demi après le début de la guerre en Ukraine, déclenché par un fou dont je ne citerai pas le nom aujourd'hui, il est déjà trop cité par ailleurs, j'ai souhaité débuter cette commémoration avec la chanson « Shcho Ty Sobi Dumaiesh » du groupe Dakh Daughters. Dakh Daughters est un groupe féminin formé en 2012 à Kiev très réputé en Ukraine. Les filles de Dakh est un collectif qui fait partie du théâtre underground de Dakh, d’où vient leur nom.

Sept voix de femmes engagées qui mélangent les mélodies traditionnelles ukrainiennes et la musique actuelle, dans une authentique ambiance cabaret.

Contrebasse, violoncelle, piano, maracas, guitare, violon, batterie, xylophone, accordéon, harmonica, tambourin; le groupe joue jusqu’à 15 instruments et chante dans plusieurs langues: anglais, français, russe, allemand et dialectes ukrainiens.

Cette chanson extraite de l’album Air des Dakh Daughters, sorti en 2019, est lourde de sens dans le contexte actuel et je ne vais vous en délivrer que quelques mots qui j'espère resteront dans vos esprits longtemps et que vous partagerez au gré de vos rencontres avec l'Autre...


«On respire le même air, on est vivant, on devrait ressentir le rythme de l’amour »


Récemment, une des artistes Ruslana Khazipova réfugiée, à Liev après avoir fui Kiev, dans une interview aux Inrockuptibles, interrompue par le son des sirènes et des bombardements confiait .

On résiste toutes, comme on peut, avec humour. C’est l’une de nos armes” mais “Nous ne pouvons pas lutter sans votre aide


8 mai 1945, 8 mai 2022 : 77 années nous séparent. Période si lointaine et pourtant si proche depuis le 24 février dernier quand la Russie d'un dictateur a attaqué l'Ukraine. Conflit si loin et si proche, aux portes de l'Europe, de cette Europe si décriée par certains, bien entendu pas parfaite, à retravailler tous ensemble mais si précieuse quand même...

Dans les livres d'Histoire, il est courant de lire que l'année 1942 marque un tournant décisif dans le déroulement de la Seconde Guerre mondiale. Avec l’entrée en guerre de l’Union Soviétique, des États-Unis, du Japon en 1941, le conflit est désormais mondial. Les offensives de l’Axe sont stoppées, mais l’issue des combats reste encore bien incertaine. Dans le même temps, cette année 1942 est celle de la mise en œuvre de la « solution finale de la question juive », entendue comme l’éradication des Juifs d’Europe. Au cours de cette seule année, plus de deux millions et demi de Juifs d’Europe sont assassinés.

Souvent, peut être trop souvent et depuis le deuxième tour des élections présidentielles, je me dis qu'au final non, pas si souvent, je vous rappelle qu'Hitler est devenu chancelier démocratiquement. Dernièrement, un choix était à faire dans l'urne. Ne nous trompons pas de figure, certains peuvent aimer les chats et jeter l'Autre dehors parce qu'il n'a pas la même couleur de peau ou la même nationalité. Par ma fonction d'élue régionale, couleurs que j'ai souhaité arborer ce matin avec les couleurs tricolores, je croise certains élus démocratiquement par des électeurs en demande de réponse, certains élus démocratiquement qui ne votent par exemple que des aides à la construction de logements sociaux dans des communes gérées par des équipes municipales amies ou encore certains élus qui sont fiers de voter contre une subvention à SOS Méditerranée pour l'achat de canots de survie ! Alors, oui, il y a parfois des instants, tournants de l'Histoire où chacun doit prendre ses responsabilités et parler ouvertement et aujourd'hui, en ce 8 mai 2022, je voulais prendre les miennes.

Parce que ma responsabilité et mon engagement d'élue républicaine est aussi de vous remémorer le passé, comme nos anciens ont pu le faire, comme mon Papé, mon Coco adoré a pu me l'insuffler, je vais vous parler de Jeanine Messerli Morisse dite Niquou, figure toulousaine de la Résistance décédée dans l'anonymat à l'âge de 100 ans le 11 septembre dernier. Jeanine Messerli, est née en 1921 à Auch. Elle devient résistante très tôt, le 18 juin 1940, jour de l’appel du général de Gaulle, sous le nom de "Niquou". Devenue membre du réseau Prunus, la jeune femme devient alors agent de liaison entre le lieutenant anglais Marcus Bloom, un opérateur radio, et son chef de réseau. Sa première mission consiste à apporter un poste émetteur caché dans une valise au lieutenant Marcus Bloom. Malheureusement, elle est lâchement dénoncée en 1943. Elle est forcée à se cacher successivement dans plusieurs petits villages du Gers, jusqu’à son arrestation par la Gestapo. Niquou est alors emprisonnée dans la prison de Furgole à Toulouse puis conduite dans la prison de Fresnes le 28 mai 1943. Le 31 janvier 1944, elle part en train depuis la gare de l'Est pour être déportée. Après un voyage dans un wagon à bestiaux,  dans des conditions que je vous laisse imaginer, elle arrive le 3 février 1944 au camp de Ravensbrück, elle a 22 ans et devient le matricule 15100. Elle en sera libérée fin avril 1945 par l'armée Russe. Pendant de nombreuses années, Jeanine Messerli n'a eu de cesse que d'apporter son témoignage. Elle s'est adressée en particulier aux élèves dans de nombreux établissements scolaires.  En 2008, dans son livre «Là d’où je viens», elle écrira notamment : «Je ne pourrais jamais dire ce qui se passa en nous en franchissant cette porte, cette voûte. Nous avions l'impression de vivre un cauchemar, de laisser le monde des humains pour entrer dans un monde de terreur» 

    Et puis, permettez moi de vous parler aussi de Roger Mazet, dernier Résistant du Maquis d'Ols et ancien parachutiste décédé à 95 ans en décembre dernier.

A 16 ans il s'engage auprès du commandant Marc dans la Résistance, pour combattre les fascistes et les nazis, pour que notre pays la France puisse redevenir libre. Avec le maquis d'Ols, il participe aux combats de Carmaux. Puis, en septembre 1944, il s'engage comme volontaire jusqu'au 8 mai 1945. Il traverse le Rhin avec le premier Bataillon de l'Aveyron, faisant partie de la 1re Armée française de De Lattre de Tassigny, il a traversé un camp de concentration vide en Allemagne, une horreur sans nom dont il n'a jamais réussi à parler.

Après la guerre, il s'est ré engagé pour 18 mois chez les parachutistes, parti en mission en Afrique du Nord, puis direction Madagascar. Il termine sa carrière militaire en mai 1948. Il obtient plusieurs distinctions, dont la Croix du combattant et la Croix de guerre, ainsi qu'une citation à Madagascar pour avoir refoulé une contre-offensive ennemie et dernièrement, la médaille de reconnaissance de la Nation.

Revenu à Decazeville, il fonde sa famille et vit de ses passions, la pêche à la truite et le rugby sans jamais oublier ses compagnons de route qui ont été tués au combat. C'est la première commémoration aujourd'hui où il ne sera pas aux côté de son fils, son devoir était d'être toujours présent pour se souvenir et pour souvenir aux autres. A la fin de sa vie, il répétait souvent "je n'ai pas peur de mourir, la mort je l'ai vu de près trop souvent".


Une femme, un homme, pour se souvenir de ces horreurs. Une femme, un homme, comme vous, comme moi, des citoyens qui n'aspiraient qu'à la liberté, qu'à la vie et qui, un jour se sont engagés pour leur pays. Pour eux, pour les dizaines de millions de morts, de blessés et de pertes civiles innombrables dans les bombardements, pour les victimes des génocides, n'oublions jamais !


Pour terminer, je veux juste partager avec vous ces mots du poème « j'y suis pour rien » de Gauvain Sers. Au final, chacun de notre place, y sommes nous vraiment pour rien ?...



En soutien au peuple Ukrainien, en défense de leur liberté, terré dans des caves dans des villes bombardées et pour certaines détruites entièrement,

En soutien à tous les citoyens d'Europe, à toutes les victimes de propos racistes, antisémites, xénophobes,

En souvenir de Jeanine Messerli et Roger Mazet et de tous leurs compagnons de route,

En mémoire à tous nos résistants, en mémoire aux soldats de la guerre 1939-1945, en mémoire aux victimes des attentats, en mémoire et soutien aux victimes des régimes totalitaires, fascistes et inhumains, en mémoire à ceux qui se sont engagés et qui s'engagent de nos jours, en mémoire à ceux qui sont morts et meurent encore aujourd'hui sous les coups de l'intolérance et de la folie, je vous demande de respecter une minute de silence.