COMMEMORATION 11 NOVEMBRE 2018
« Je veux offrir ces quelques rimes à tous ces hommes anonymes, tous ces héros sans patronyme, tous ceux qui n'auront jamais d'hymne... Ceux que l'Histoire a vu passer, que la mémoire a effacés... A tous ceux qui se damnent, à tous ceux qui se donnent, hommage aux femmes, hommage aux âmes, hommage aux hommes...» Patrick Bruel
Chers vous tous,
11 novembre 1918 11h – 11 novembre 2018 11h : 100 ans, le centenaire de la Grande Guerre, conflit au bilan humain terrible pour le monde entier : 12 millions de morts et la France quant à elle déplore 1 400 000 morts , 740 000 invalides, 3 000 000 de blessés, des centaines de milliers de veuves et d'orphelins.
100 ans, un centenaire, cela est synonyme d'événements plus symboliques, de commémorations plus fortes et d'une présence citoyenne plus importante. 100 ans, c'est tenter de rassembler encore plus largement que ce que les élus tentent de réunir dans les commémorations officielles. Je remercie aujourd'hui les instituteurs de l'école Jacqui Privat, Cathy Desplan et Eric Bastide d'avoir travaillé avec leurs élèves sur cet événement historique et d'avoir porté leurs voix en ce jour pour se souvenir.
Commémorer aujourd'hui ce centenaire a une portée très puissante mais aussi est synonyme d'éloignement, du temps qui passe et de la mémoire qui s'efface, de la mémoire qui ne devrait jamais s'effacer et pourtant qui s'efface et on le voit, inéluctablement à chaque nouvelle commémoration mais aussi à chaque terrible image de guerre (même si elles ne sont nullement celles des deux conflits mondiaux), qu'on voit aussi à chaque avènement de populisme dans les pays d'Europe et du Monde.
100 ans, cela fait énormément d'années. Cela fait de nombreuses années pour moi qui n'ai que 40 ans et je me dis qu'aujourd'hui, 1918 est tellement loin, loin pour vous, élèves de notre école primaire... Alors, il y a le devoir de mémoire, celui que chaque pédagogue tente de raviver, celui que chaque parent ou grand parent peut et veut faire perdurer et celui que chaque élu de la République, au niveau où il est, avec les moyens qu'il a, veut réactiver dans l'esprit et les valeurs de ces citoyens. Mais c'est compliqué, de plus en plus compliqué face aux difficultés quotidiennes vécues par tous. Alors, dans un monde où l'individualisme, malheureusement et on peut le regretter, a pris le pas sur le collectif, on pourrait penser que pour se souvenir, il suffit de se rappeler de notre histoire personnelle si l'Histoire avec un grand H est trop éloignée ou étrangère. J'ai fait ce petit retour en arrière et vous pourrez essayer de le faire pour en parler à ces enfants, à vos enfants et aux générations futures. Le 7 novembre dernier, le grand père de mon compagnon aurait eu 100 ans et le 3 mai 2018, ma grand mère paternelle aurait eu 100 ans aussi. Et je me suis alors rappelée que le 11 novembre 2008, je vous en avais déjà parlé et que justement, vu la chance de l'avoir à ce moment -là, encore à mes côtés, je lui avais exprimé mon étonnement de sa naissance et donc de sa conception dans ces terribles années. Elle m'avait répondu alors, attendrie et émue, « j'ai été l'espoir, l'espoir pour mon père de me voir grandir ». C'était la première fois que je parlais de cette période avec ma Mamé et elle m'a raconté qu'elle était née d'une période d'amour lors d'une permission, que son père, avant de repartir au front, avait dit à son aimée de donner un prénom à cet enfant qui arriverait et que ce prénom, il le choisirait ensemble et pouvant se donner autant à un garçon qu'à une fille. Comme cela si un drame arrivait, cet enfant aurait un prénom choisi par son père et sa mère. Ainsi, quand le père de ma grand mère a reçu le télégramme annonçant la naissance, il n'a pas eu à demander le prénom, il le savait déjà, c'était Andrée au féminin et quelques mois plus tard, sain et sauf, il a retrouvé son espoir, l'espoir qu'il gardait, au fond du cœur, dans les tranchées. Vous voyez, je me dis que dans chaque famille, même 100 ans après, il doit et il devrait perdurer des souvenirs comme celui que je viens de vous narrer alors n'hésitez pas, même 100 ans après, avec l'âge que vous avez soit de rappeler des souvenirs familiaux liés à la Grande Guerre soit de poser la question à vos parents, à vos grands parents ou même arrière grand parent. C'est cela le devoir de mémoire et c'est cela aussi l'itinérance mémorielle dont nous avons entendu parler toute cette semaine avec le Président de la République Emmanuel Macron, itinérance mémorielle de chacun d'entre nous, de chacune de notre histoire familiale, itinérance mémorielle par la lectures de textes et de poèmes par vous, jeunes citoyens en formation, Ycare, Tom, Zoé, Numa, Angie et Lou, Romane et Lilou, par les chants de jeunes enfants, Eva,ma filleule, Juliette, Clélia, Timoté et Sélène comme vous l'entendrez avec Bella Ciao à la fin de cette cérémonie.
Liste des MORTS POUR LA FRANCE de 14-18 + 39-45 + les 3 soldats décédés en opération en 2018
Aujourd'hui, en ce 11 novembre 2018, rappelons-nous combien il est important de nous souvenir. Cela sert à rappeler à chacun, aux plus jeunes en particulier, toute l'horreur de la guerre. Dans une guerre, au fond, il n'y a que des perdants.
Soyons conscients de la fragilité de notre société française, européennes et mondiale qui n'est jamais à l'abri d'un possible retour de la barbarie qui aujourd'hui prend la forme du racisme, de l'antisémitisme (plus de 69% d'augmentation d'actes antisémites sur les neuf premiers mois de l'année 2018, une honte!), de l'exclusion et du rejet de l'autre au prétexte qu'il est différent de nous.
L'actualité nous rappelle chaque jour, avec ses images tragiques, combien les armes, les conflits, les guerres n'ont jamais cessé de résonner, partout dans le monde.
Ce Monument aux Morts devant lequel nous nous inclinerons pour la minute de silence grave le souvenir de nos valeureux Aînés tombés. En mémoire de leurs épreuves et de leur glorieux comportement, conservons à cette commémoration du 11 novembre 1918, la réelle dimension que nul n'a le droit d'effacer, d'amoindrir ou d'ignorer. Ils se sont battus pour un idéal de paix, de liberté et de fraternité. Ils sont morts pour la France !
Liste des MORTS POUR LA FRANCE de 14-18 + 39-45 + les 3 soldats décédés en opération en 2018
Souvenons nous de ce 3 août 1914 et de ce tocsin qui retentit dans toutes les communes de France et de la mobilisation qu'il a entraîné...
Souvenons nous en tant qu'habitants d'une commune rurale du Sud de la France, de ces paysans, de nos paysans mobilisés et arrachés à la terre qui les avaient vus naître pour se retrouver dans la terre des tranchées dans le Nord de la France et du mal du pays qu'ils traînaient chaque jour, inlassablement en plus de la peur qui jaillissait des tranchées
Souvenons nous de ceux qui en ont échappés et de ceux qui y sont restés
Souvenons nous de ceux qui n'ont pu raconter, jamais, l'effroi et l'horreur d'une guerre
Aujourd'hui, il nous appartient à toutes et à tous de nous souvenir de ce 11 novembre 1918, de cette paix que chacun croyait alors éternelle, ce devait être la Der des Ders
Souvenons nous de tout cela et plus encore, souvenons nous afin de préserver la paix, cette paix que nos ancêtres ont obtenu au prix de leur vie, souvenons nous afin de défendre les fondements de notre République et de l'Europe
Souvenons nous tout simplement malgré le temps qui passe pour ne jamais reproduire les erreurs et les horreurs du passé
Souvenons nous pour accepter la diversité, pour comprendre les différences
Souvenons nous pour être tolérants, pour avoir du respect pour l'autre et le prendre tel qu'il est
Souvenons nous...
En mémoire de nos morts pour la France, en mémoire de tous nos ancêtres, des miens et des vôtres, en mémoire de ceux qui sont revenus sans jamais en parler et sans jamais oublier, en souvenir de ceux qui sont morts, en mémoire de nos soldats en combat au moment où je parle, en mémoire des peuples opprimés à travers le monde, je vous demande de respecter une minute de silence.
dimanche 11 novembre 2018
mardi 8 mai 2018
8 mai 2018
La
commune de Massillargues-Atuech vient de subir ces derniers temps des
décès de figures du village, des femmes et des hommes au destin
intéressant, des femmes et des hommes aux souvenirs incroyables et
des citoyennes et citoyens engagés présents aux événements sur la
commune et en particulier aux cérémonies commémoratives. Présence
sans doute accentuée et effective par rapport aux événements que
ces personnes ont dû vivre ou dont on leur parlait depuis leur
enfance, ils ont grandi avec les anecdotes du père ou de la mère
sur la Grande Guerre, ils avaient souvenance de leurs propres
anecdotes de la deuxième guerre mondiale et puis le temps avance...
Ceci me fait revenir sur le constat que je fais et que nombre d'entre
vous doivent faire aussi sur la présence peu importante d'enfants,
d'adolescents ou de jeunes adultes aux cérémonies commémoratives.
J'ai
donc voulu que mon discours de ce 8 mai 2018 ait pour fil conducteur
la transmission et le devoir de mémoire. Transmettre, c'est
raconter une histoire, c''est raconter l'Histoire. Je vais donc vous
raconter une histoire. Alors, j'aurais pu vous raconter l'histoire
d'un des 55
millions de morts, d'un des 3 millions de disparus, d'un blessé
parmi les 35 millions qu'a compté ce conflit meurtrier.
J'aurai pu vous narrer l'histoire de jeunes femmes Andrée et Lucie
lors de la deuxième guerre mondiale, Andrée et Lucie qui, chacune à
leur manière ont frôlé la mort au contact d'allemands, à
Massillargues-Atuech et à Euzet les Bains mais ces deux histoires,
je vous les ai déjà racontées. J'aurai pu vous parler de mes
parents nés quelques mois après la fin de la guerre 39-45, j'aurai
pu vous parler d'histoires de résistance comme celles que mon grand
père Franou me dévoiler à demi mots voilés ou par bribes dans nos
échanges, j'aurai pu vous parler du déroulement de la bataille de
la Madeleine comme Guy Pompairac peut m'en parler mais là, je vous
laisse le plaisir d'en discuter avec lui.
Je
vais juste vous narrer quelques instants de vie d'une enfant juive
sous l'occupation et qui deviendra une belle dame. Elle se prénomme
Mireille. L'histoire de Mireille est d'abord celle d'un grand nombre
d'enfants du quartier juif du Marais alors voué aux ateliers
textile. Cet enfant-là comme sans doute d'autres de cette époque ne
comprend pas bien pourquoi dans la cour de récréation, on lui
assène parfois des « sale juive », elle dont la religion
est discrète dans sa famille. Mireille a 9 ans et porte l'étoile
jaune le mercredi 15 juillet 1942 quand le secrétaire général de
la police du gouvernement de Vichy, René Bousquet lance la chasse
qui aboutira à l'arrestation de 13000 juifs, dont plus de 4000
enfants, qui seront rassemblés au vélodrome d'hiver puis envoyés
dans les camps de la mort.
Ce
mercredi 15 juillet 1942, c'est un matin d'été étonnamment froid :
Mireille et sa mère sont parties faire la queue devant les rares
magasins où elles ont encore le droit de s'approvisionner. Ce même
jour est publié le décret interdisant les lieux publics aux juifs.
Des voisins alertent Mireille et sa maman que des rafles sont en
cours. Lors de la tristement célèbre rafle du Vel d'Hiv, le papa de
Mireille n'échappera pas aux gendarmes de René Bousquet, il sera
déporté au Camp de Gurs dans les Pyrénées. Mireille et sa maman
réussiront à passer la ligne de démarcation. Des policiers les
arrêteront mais le passeport brésilien de la mère de Mireille les
sauvera, les policiers les laisseront passer. Ce même passeport
sauvera le papa de Mireille qui libéré, retrouvera son épouse et
ses enfants à Lisbonne. Après de nombreux déplacements, la famille
retrouvera Paris en juin 1947. Persuadés que la famille de Mireille
ne survivrait jamais à la guerre, les gardiens de l'immeuble avait
pris possession de leur appartement.
Mireille
est donc une survivante tout comme celui qui deviendra son époux en
1951, Kurt, rescapé d'Auschwitz. Mireille sera toute sa vie une
voyageuse, elle voudra faire découvrir tous les pays à ses enfants
en leur inculquant l'amour des différentes cultures. Mireille était
ouverte, encore plus tolérante, elle parlait allemand, yiddish,
anglais. Elle avait horreur d'un monde reclus sur soi. Elle voulait
transmettre la générosité, la bienveillance, l'amour des autres et
tant encore. Mireille était une épicurienne, bonne vivante,
romantique, amoureuse. Dans son appartement parisien, elle aimait
écouter la voix chaude de Mike Brant, son idole, la gouaille d'Edith
Piaf et les mélodies de Cloclo. Mireille continue sa vie jusqu'à ce
23 mars 2018 où un petit garçon qu'elle connaît depuis l'âge de 7
ans devenu grand et pas très recommandable éteindra sa vie. Sans
doute, par à rapport à son histoire, à ses souvenirs, Mireille ne
supportait pas la violence, elle la comprenait encore moins. Elle
n'était pas méfiante et les épreuves de la vie ne lui avaient pas
enlevé le goût du bonheur jusqu'à ce terrible jour. Tout cela,
tous ces événements, toutes ces valeurs, Mireille les a transmis à
ses enfants et petits enfants. Pour en témoigner, pour son dernier
Adieu, ses enfants avaient invités toutes les religions avec ces
mots « si nos amis chrétiens, musulmans, noirs, protestants,
si tout le monde vient, ce sera montrer qu'on n'est pas prêts à se
résigner » et c'est ainsi que le 28 mars 2018, le peuple
français était réuni main dans la main pour exprimer son émotion
lors de la marche blanche hommage rendue à Mireille Knoll. Mireille
Knoll, cette dame tuée chez elle quelques heures après l'attaque
terroriste de Carcassonne et de Trèbes.
Mireille
Knoll était de ces passeuses de mémoire, de ces citoyens anonymes
qui racontaient les épreuves du passé, dures, éprouvantes et
tristes, qui racontaient pour tenter de comprendre
l'incompréhensible, pour tenter d'affronter les causes de ces drames
et surtout pour tenter d'expliquer l'inexplicable pour qu'il ne se
reproduise jamais.
« Je
connais par bonheur un passeur de lumière amoureux des étoiles et
curieux de la Terre...
Ça
m'a fait tant de bien de savoir qu'il existe des hommes tels que lui
qui souffrent et qui résistent.
Son regard bleu s'éclaire de sage et de marin posé sur l'univers, il m'a montré le chemin, sa passion pour hier mais à croire en demain... Défricheur de l'azur, l’œil toujours en alerte il marche à l'aventure, part à la découverte devant l'immensité qu'il nous reste à connaître.
A quoi sert de rêver si ce n'est pour transmettre. Lorsque l'élève est prêt arrive alors le maître...
Son regard bleu s'éclaire de sage et de marin posé sur l'univers, il m'a montré le chemin, sa passion pour hier mais à croire en demain... Défricheur de l'azur, l’œil toujours en alerte il marche à l'aventure, part à la découverte devant l'immensité qu'il nous reste à connaître.
A quoi sert de rêver si ce n'est pour transmettre. Lorsque l'élève est prêt arrive alors le maître...
A
travers sa mémoire il m'a ouvert les cieux et m'a confié un soir :
quand je serai trop vieux un jour j'y verrai moins et tu seras mes
yeux. Jamais il ne s'endort sans saluer la nuit. Je bénis ce trésor
partager avec lui mon passeur de lumière. Il éclaire ma vie »
Passeurs
de lumière comme l'écrit si bien Yves Duteil, passeurs de
mémoire... Je souhaite aux enfants, aux adolescents et aux jeunes
adultes d'aujourd'hui, de croiser des passeurs de lumières, des
passeurs de mémoire, à vous tous aussi, à nous tous, je nous
invite à être à l'écoute de ces passeurs de mémoire pour ne pas
reproduire les erreurs et les tragédies du passé. Passeurs de
mémoire, c'est aussi ne pas banaliser le rejet de l'Autre, c'est
stopper les blagues à la limite du supportable, c'est dire NON à
des propos racistes, extrémistes dans des lieux qu'ils soient privés
et encore plus publics, c'est ne pas accepter qu'un Président, fusse
t-il, celui de la première puissance mondiale déborde par ses
paroles, ses tweets ou ses gestes, c'est condamner fermement les
propos racistes d'un chef d'escadron, c'est oser s'élever contre des
cris d'animaux et des sifflets dans un stade de football et c'est
tant d'autres gestes, mots et horreurs que l'on vit aujourd'hui
malheureusement quotidiennement.
Soyez
vous mêmes, par votre histoire, par votre patrimoine, par vos
souvenirs, par vos aïeuls, par votre humanité, par votre solidarité
des passeurs de lumières, des passeurs de mémoires pour nos
générations futures.
En
mémoire de nos morts pour la France, en mémoire de tous nos
ancêtres, en mémoire de nos passeurs de lumière, en mémoire de
ceux qui sont revenus sans jamais en parler et sans jamais oublier,
en souvenir de ceux qui sont morts, en mémoire de nos soldats en
combat au moment où je parle, en mémoire des peuples opprimés à
travers le monde, en mémoire des victimes de l'antisémitisme, du
racisme et du terrorisme en France et dans le monde entier, en
mémoire de Jean Mazières, Christian Medves, Hervé Sosna, Arnaud
Beltrame, Mireille Knoll mais aussi Sarah Halimi, Brahim Bouarram et
trop d'autres, je vous demande de respecter une minute de silence.
samedi 6 janvier 2018
Mon discours pour les voeux de l'année 2018
Dans
les discours de vœux, je me pose toujours la question de savoir si
un discours pour une telle occasion doit être politique ou pas. Mon
discours ce soir parlera de vous, de nous, de notre commune, de notre
cité, en ce sens il sera politique. Il ne parlera nullement
d'élections présidentielles ou législatives, elles ont eu lieu en
2017 et elles ont donné le résultat que l'on connaît. Mon discours
parlera juste de la vie, de votre vie, de notre vie, de la vie d'un
conseil municipal, de la vie d'un Maire de petite commune et non pas
de la vie d'une petite élue, fusse t-elle pas bien grande. Je sais
que chacun d'entre vous comprend bien là, la différence et la
signification entre ces deux expressions contrairement peut être à
des personnes haut placées dans certains ministères comme celui de
la cohésion des territoires par exemple, magnifique terme dont on
discutera plus tard autour d'un verre de vin !
La
seule parenthèse un peu plus politique que je vais me permettre est
pour vous dire le désarroi, l'inquiétude et la colère des élus
locaux et ces sentiments-là ne seront pas atténuées par une
annonce de hausse d'indemnités de fonction pour les élus des
communes de plus de 100 000 habitants, hausse qui, d'ailleurs n'est
pas un cadeau de l’État mais est, tout simplement une hausse des
dépenses de fonctionnement dans les budgets communaux au moment où
l’État, le même qui annonce, demande de réduire ses dépenses !
Les
élus locaux sont désespérés quand ils voient ce qui leur retombe
dessus sans contrepartie de l’État. Pour exemple, depuis le 1°
novembre 2017, la Mairie est en charge de procéder à
l'enregistrement des PACS. Certes, un bel acte dont j'aurais le
plaisir de m'acquitter mais qui engendrera un coût pour la commune
avec la réactualisation du logiciel d'acte d'état civil. Certes, il
n'y aura pas beaucoup de PACS sur la commune de M-A mais le prix du
logiciel, lui, ne sera pas proportionnel ! Alors, oui, les élus
locaux sont désespérés, sont inquiets surtout à l'approche du
vote du budget où d'un côté, le gouvernement annonce une stabilité
des dotations de l’État (j'attends de voir pour vous dire) et d'un
autre annonce la suppression de la taxe d'habitation avec l'annonce
aussi d'une contrepartie à l'euro près. Alors, oui, tout cela est
fait d'annonces mais il faut comprendre qu'à quelques semaines de
voter les budgets communaux, cela n'aide guère à la sérénité, à
la zénitude face à des budgets déjà très contraints pour des
communes rurales. Alors, si Monsieur le Représentant du Député
Olivier Gaillard, mon ami défenseur des communes rurales et des élus
locaux depuis très longtemps peut être le porteur de ses
inquiétudes auprès de l’État ce serait déjà une bonne chose
pour l'année 2018 qui s'ouvre à nous. Les annonces ne peuvent pas
être faites sans savoir en amont, pertinemment et de façon réaliste
comment elles vont se décliner sur les territoires et dans les
budgets des communes.
Chaque
année, je fais un sondage auprès des adjoints et des secrétaires
de Mairie pour trouver la citation qui vous invitera à la
traditionnelle cérémonie des vœux. Cette année, le choix a été
très serré et comme il a été difficile aussi pour moi de
départager, je vais tenter d'incorporer les citations candidates
tout au long de mon discours.
"Penser,
écouter, agir,... Libre." Hubert Mouly, Maire de Narbonne de
1971 à 1999. Voici la citation par excellence d'un élu local.
Parfois voire souvent, les habitants d'une commune, pensent que les
actions de leurs élus peuvent être mauvaises, injustes,
incompréhensibles et pourtant quand elles sont régies par l'intérêt
général, elles sont indiscutables. Voici le sens qui me guide, qui
nous guident, élus municipaux de M-A dans nos décisions et en
particulier dans l'élaboration du PLU, ce document à construire
dans un cadre très limité, strict, discutable parfois et pourtant
légal donc pour nous forcément applicable, ce document à
construire avec un timing serré. Comme nous avons eu l'occasion de
le rappeler publiquement à plusieurs reprises, nous avons contesté
certaines règles qu'on nous impose car pour nous, ces règles sont
incompréhensibles voire contradictoires avec la réalité. Alors,
certes, à force d'insistance, de travail, de contre proposition,
toujours argumentées, nous avons gagné certains arbitrages et
malgré tout, nous en avons perdu d'autres. C'est la règle d'une
loi. Ici, dans cette commune, depuis de nombreuses années et
mandats municipaux, les élus ne sont pas forcément reconnus pour
leur docilité. Par contre, ils sont connus et reconnus pour leur
consistance et leur respect de la démocratie et des règles de la
République. Quand la Loi est votée, elle est votée et elle doit
être respectée ! J'ai souhaité débuter mon discours par ce
thème-là car je sais, car j'entends que c'est un thème fort,
complexe et majeur de cette mandature municipale. Je ne suis pas du
genre, vous le savez, à me dérober, il en est de même pour les
élus municipaux, nos choix, comme tous les autres que nous avons eus
à faire, que nous aurons à faire d'ici 3 ans, nous vous les
présenterons, nous vous les expliquerons, plusieurs fois, même s'il
le faut et il le faudra mais au final, nous les assumerons car être
élu, c'est aussi çà, assumer, en toute transparence mais assumer.
"Penser, écouter, agir,... Libre."
Shimon
Pères disait "Je ne regrette aucun de mes rêves, mon seul
regret est de ne pas avoir rêvé davantage." Cette
citation arrive à ce moment de mon discours pour vous parler d'un
ancien Maire de la commune, Claude Foubert. En effet, alors que peu
de personnes le soutenaient, alors que la question d'environnement
n'était pas autant présente et appréhendable qu'aujourd'hui, il a
eu un rêve et ne l'a jamais lâché, celui de créer un plan d'eau à
Atuech, près du Gardon. Projet devenu réalité, avec le succès que
l'on n'y connaît. Ce plan d'eau, nous en fêterons en 2018 les 25
ans de création. Durant toute l'année 2018, cette structure sera
fêtée comme il se doit, par l'ensemble de ses usagers, autour
d'événements festifs, culturels, pédagogiques, sportifs et plus
encore. Cette série de manifestations a débuté fin 2017 autour de
la Ste Catherine avec la plantation d'arbres au plan d'eau par
l'association Soroptimist que je profite pour remercier à nouveau et
débutera en 2018 avec le championnat du Gard de cross dimanche
prochain au plan d'eau organisé par l'ACNA. Je vous invite à suivre
l'affichage et les diverses annonces de ces beaux moments qui vont
constituer La Fête du Lac !
L'écrivain
Paolo Coelho méditait ainsi "Personne ne doit avoir
peur de l'inconnu parce que tout Homme est capable de conquérir ce
qu'il veut et qui lui est nécessaire"
A notre plus petite échelle, je prends cette citation comme le fait
de penser qu'en persévérant, avec beaucoup de volonté et malgré
de nombreuses embûches, on arrivera au but que l'on s'était fixé,
au projet que l'on imaginait.
La
fonction d'élu et plus particulièrement celle d'élu local est
parfaitement symbolisé par cette citation.
Sans
commune mesure mais parce que c'est un projet qui nous tient à cœur,
malgré sa thématique, nous avons fait nôtre cette citation dans la
mise en place de l'extension du cimetière en cimetière paysager qui
sera enfin mis en action en 2018 suite à l'obtention de subventions
que nous sommes allés chercher à la force de nos convictions et ce
ne fut pas facile. Combien de portes de financeurs fermées parce
qu'on demandait des subventions pour un cimetière ? C'est sûr,
c'est moins glamour qu'une école qu'on a déjà, qu'une salle
polyvalente qu'on a déjà, qu'une Mairie qu'on a déjà, il nous
fallait un cimetière, c'est tout ! Alors, on a étoffé le
projet, on a rebaptisé certaines lignes budgétaires pour au final
obtenir des subventions d'Alès Agglomération, du Département du
Gard et dernièrement, gagnée de haute lutte, une subvention de la
Région Occitanie. Ce projet pilote dans le département est en
cohérence totale avec les valeurs des équipes municipales
successives de M-A et avec l'obtention du label Terre Saine, plus
haute distinction environnementale sur les espaces publics. La vie
d'une petite commune, c'est aussi cela, de beaux projets qui mettent
du temps à se réaliser car très souvent, il faut du temps mais il
faut aussi de l'argent et il faut du liant entre les éléments et
entre les personnes.
Pour
certains habitants, les actions ne vont peut être pas assez vite
mais il est nécessaire que tous les éléments soient en place pour
que le projet fonctionne ! Le temps dans notre société
contemporaine est une notion très discutable mais tellement
précieuse.
Quelqu'un
a dit « Oublie
ton passé, qu'il soit simple ou composé,
participe au
présent et ton futur sera plus-que-parfait !" Cette
citation anonyme déclinée sur le carton d'invitation de cette
soirée prend tout son sens à M-A. Il n'y a qu'un terme que j'aurai
changé dans cette citation choisie à la majorité, c'est « oublie
ton passé » Pour ma part, je reste persuadée qu'il ne faut
jamais oublier son passé, il faut s'appuyer sur ce passé qui n'a
certainement pas été simple et en tirer le meilleur parti pour
participer et agir au présent pour notre avenir. J'en profite pour
avoir une pensée pour les habitants et les personnes qui ont marqué
le village et qui nous ont quitté en 2017. Je pense à leurs
familles, à leurs proches. Je sais la peine et la douleur qui est
les leurs dans de telle épreuve malgré le nombre des années,
malgré la maladie ou la souffrance. L'absence est toujours difficile
à combler.
Avant
de terminer, je ne peux pas éluder le drame qui a eu lieu sur la
commune de Reines-marguerites en début d'année 2017. Je ne peux pas
l'éluder car cela fut une épreuve pour certains habitants voisins
du drame et cela fut une épreuve aussi titre personnel. Je vous
remercie d'avoir été autant respectueux du travail d'enquête et de
ne pas avoir mis de l'huile sur le feu malgré la présence de
nombreux médias, prêts à nous faire dire tout, même ce que l'on
n'avait pas dit. Pour ma part, je remercie très chaleureusement les
pompiers, les gendarmes, les inspecteurs de police et les policiers
scientifiques pour leur soutien total et chaleureux envers une élue
pas du tout préparée à un tel drame.
Je
vous le dis souvent et je le pense réellement très fort, la
fonction de Maire est une formidable expérience enrichissante mais
c'est aussi parfois une terrible épreuve et heureusement qu'il y a
des professionnels comme ceux que j'ai eu la chance de côtoyer pour
vous aider mais aussi des habitants, des agents communaux, des amis
et ma famille. Merci.
Pour
présenter mes vœux, je voudrais m'adresser en premier à la
formidable équipe d'agents communaux que nous avons la chance de
compter sur la commune de M-A, à ceux qui sont là, à ceux qui ont
été retenus, à ceux qui ont été de passage et qui ont laissé de
très belles traces, je tiens à vous souhaiter une année autant
prolifique que 2017 au service des citoyens, au quotidien et dans
l'intérêt général. Souvent, les humoristiques, c'est logique
c'est leur art, parfois ce sont des personnes plus sérieuses, là,
c'est plus grave, critiquent les fonctionnaires et tirent à boulée
rouge sur eux. A leur fiel, je ne réponds qu'une chose, qu'ils
viennent dans nos communes rurales voir le travail et l'engagement de
ces personnels. Merci à vous.
Au
conseil municipal de M-A, tout simplement merci d'être là, présents
dans les bons et les mauvais moments, merci de me lire tardivement
quand certains événements sont trop lourds à porter et que j'ai
besoin de vous les écrire ou de vous les dire. Bonne année à vous
et à vos proches qui supportent votre engagement total et
indéfectible à la commune !
Aux
dirigeants d'entreprises, petites ou plus grandes, aux dirigeants et
bénévoles d'associations, aux artistes et artisans pour l'année
2018, continuez à faire rayonner notre commune, ses valeurs, ses
richesses, ses talents et son état d'esprit par delà les frontières
communales, départementales et régionales.
Pour
conclure, je vais m'adresse à vous tous et à chacun d'entre vous.
Noël 1980, je vais avoir trois ans et sous le sapin, je trouve un
magnifique jouet dans un carton. Je vais alors m'amuser qu'avec ce
carton qui, à tour de rôle, devient ma voiture, mon tracteur ou mon
camion. Noël 1980, à l'autre bout de la France, un petit garçon va
avoir trois ans et reçoit comme cadeau une navette en carton. Avec
ce cadeau, ses rêves vont commencer et vont l'emmener jusqu'en 2017
à bord de la Station Spatiale Internationale. Ce petit garçon qui a
travaillé pour réaliser ses rêves, il s'appelait Thomas Pesquet.
Alors, ce soir, pour terminer mon discours, je vais vous demander de
travailler et de réfléchir à vous, à votre Noël de vos trois ans
(c'était le cas de ma fille cette année) et aux rêves que vous
aviez à ce moment-là... Pour cette année 2018, je vais vous
souhaiter de continuer à travailler pour vos rêves, de vivre chaque
instant de bonheur à fond tout en les savourant, de montrer à vos
proches combien ils comptent pour vous et ce qu'ils vous apportent
chaque jour. Que votre année soit remplie de bonheur, de santé, de
tas de projets qui aident à s'exprimer, de petits tout et de grands
riens qui font l'équilibre d'un être ! Heureuse année 2018 et
vivez, revivez, partagez et exprimez vos rêves pour que votre futur
soit plus-que-parfait... Quoi
qu'il
arrive,
croyez en la vie, croyez en demain, croyez en ce que vous faites,
mais surtout, croyez en vous...
Merci...
mardi 2 janvier 2018
Mes voeux
" Il faut être toujours ivre, tout est là ; c'est l'unique question.
Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du temps qui brise vos épaules et
vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve.
Mais de quoi? De vin, de poésie, ou de vertu à votre guise, mais enivrez-vous!
Et si quelquefois, sur les marches d'un palais, sur l'herbe verte d'un fossé, vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l'étoile, à l'oiseau, à l'horloge; à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est. Et le vent, la vague, l'étoile, l'oiseau, l'horloge, vous répondront, il est l'heure de s'enivrer ; pour ne pas être les esclaves martyrisés du temps, enivrez-vous, enivrez-vous sans cesse de vin, de poésie, de vertu, à votre guise." Charles Baudelaire
Mais de quoi? De vin, de poésie, ou de vertu à votre guise, mais enivrez-vous!
Et si quelquefois, sur les marches d'un palais, sur l'herbe verte d'un fossé, vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l'étoile, à l'oiseau, à l'horloge; à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est. Et le vent, la vague, l'étoile, l'oiseau, l'horloge, vous répondront, il est l'heure de s'enivrer ; pour ne pas être les esclaves martyrisés du temps, enivrez-vous, enivrez-vous sans cesse de vin, de poésie, de vertu, à votre guise." Charles Baudelaire
Alors, enivrez-vous de plaisir, de bonheur, d'amour, de santé, de joie,
d'amitié, de petits tout et de grands riens, de paysages, de
rencontres, d'envie, de frissons, de baisers, de caresses, de
tumultes... et d'un bon verre de vin bio aussi!
BONNE ET HEUREUSE ANNÉE 2018!!!
BONNE ET HEUREUSE ANNÉE 2018!!!
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