L'instant présent est impalpable,
il est léger insaisissable, suspendu dans l'air et le temps, il ne
dispose simplement que d'un très court moment sur terre.
L'instant présent a des œillères.
L'instant présent est si fragile qu'il ne peut rester immobile sans
une plainte sans un cri. A peine arrivé qu'il s'enfuit avant que
d'entrer dans l'histoire.
L'instant présent n'a pas de
gloire, il ne peut durant ce passage que mener une vie très sage car
déjà prés de lui se tient le suivant qu'en fera ni moins ni
davantage.
L'instant présent n'a pas de trêve,
à peine arrivé qu'il s'achève. Il est sauvage, il est craintif, il
est sans force, il est captif. De la seconde qui va naître,
l'instant présent va disparaître...
L'instant présent il faut le
prendre avec des gestes et des mots tendres. Lui faire un futur, un
passé dans nos cœurs et dans nos pensées et lui bâtir une
existence.
L'instant présent est notre chance.
L'instant présent ne se repose pas en chemin, il se propose.
Pour le saisir, il faut vouloir et
tu vois, il est déjà trop tard ! Prends le chemin il passe
ensuite... L'instant présent disparaît vite !...
C'est par ces
quelques paroles de Charles Aznavour empruntées à la chanson
« l'instant présent » que j'ai souhaité débuter cet
édito. J'ai sélectionné ces mots parce qu'ils ont une symbolique
et une signification très importante par rapport au moment où
j'écris cet édito.
En effet, la vie
est tellement éphémère. L'instant d'avant, on sourit et l'instant,
on pleure. Et au milieu, l'instant présent, celui dont parle si bien
Charles Aznavour. Cet instant qu'on devrait vivre, vraiment,
purement, simplement, en savourant chaque petit instant mais qu'au
final, on ne vit pas totalement soit parce qu'on vit dans le passé
dans ce qu'on a vécu soit parce qu'on anticipe trop l'avenir. On vit
à toute allure, sans forcément regarder l'Autre, l'entendre et
surtout l'écouter et le comprendre. On veut tellement aller vite,
vivre vite que parfois, on croit avoir entendu , écouté et compris
l'Autre alors qu'au final, on a juste voulu passer rapidement sur
l'instant présent.
Et puis, BANG !
Le clash, la coupure, l'arrêt, la disparition, l'absence et parfois
le regret ou pire le remords quand l'instant présent n'a pas été
vécu pleinement.
Cet été, pour ma
part, j'ai eu cette sensation avec le départ de Gérard
Bournonville. Pas de regret ni de remords car j'ai vécu avec lui,
pleinement, les instants présents. Lors de ces instants présents,
j'ai souri avec lui, j'ai pleuré avec lui, j'ai discuté avec lui,
j'ai tenté parfois de le ramener à l'instant présent mais je me
suis quand même posé la question de savoir si tous les instants
présents, je les avais vécu assez pleinement et si lui, avaient
profité aussi de tous ses instants présents. C'est sans doute, le
manque qui vous pousse à ces interrogations-là.
Alors, dans cet édito d'automne, en
ce début d'année scolaire, je ne peux vous souhaiter qu'une chose,
c'est de savoir profiter de l'instant présent, sans regarder dans le
rétroviseur ou sans réfléchir à ce qui se passera demain juste
savourer ce qui se déroule aujourd'hui devant vos yeux, auquel vous
pouvez participez ou simplement interagir. Choisir la bonne activité
associative qui vous fera du bien à la tête ou au corps, chercher
le bel événement culturel qui vous égaiera votre automne,
feuilleter le livre qui vous emportera dans un autre instant présent,
profiter des menus plaisirs de la vie et surtout « l'instant
présent il faut le prendre avec des gestes et des mots tendres. Lui
faire un futur, un passé dans nos cœurs et dans nos pensées et lui
bâtir une existence.
L'instant présent est notre chance.
L'instant présent ne se repose pas en chemin, il se propose.
Pour le saisir, il faut vouloir et
tu vois, il est déjà trop tard ! Prends le chemin il passe
ensuite... L'instant présent disparaît vite !... »
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