Très beau discours de notre Président... de la Communauté de Communes Autour d'Anduze

"Madame la Conseillère Générale,
Monsieur le Conseiller Général,
Mesdames et messieurs mes collègues maires et élus,
Messieurs les représentant des cultes,
Mesdames et messieurs les adjoints et conseillers municipaux,
Mesdames et messieurs les présidents et responsables d’associations,
Mesdames, Messieurs, chers citoyens, chers amis,

Je tiens, tout d’abord à excuser le Sénateur Simon Sutour ainsi que le lieutenant Graille, Chef de la brigade de gendarmerie d’Anduze.

C’est avec beaucoup de plaisir que le conseil communautaire et moi-même, nous vous accueillons ce soir, pour cette traditionnelle cérémonie des vœux.

Mes souhaits de bonne année, de bonne santé, de réussite dans vos projets vont à chacun de vous, à vos familles, à vos entreprises ainsi qu’à l’ensemble de nos amis réunis ce soir.

Après une année 2009 mouvementée, la communauté de communes s’est remise très vite en ordre de marche.
L’organisation interne a été modifiée tant au niveau des services qu’au niveau des élus qui se sont tous vu confier par délégation de réelles responsabilités et des objectifs a atteindre.
2010 a donc été une année dynamique, de réflexion et d’action, de travail intense dans tous les domaines de nos compétences.
Nous avons réalisé en quelques mois les travaux de voirie programmés en 2009 et 2010 pour un montant total de plus de 720 000 €. Ces travaux se poursuivront en début d’année, pour ce qui concerne le programme 2011 avec notamment un gros chantier qui est déjà en cours, l’aménagement d’une place traversante au centre de Générargues en vue d’améliorer fortement la sécurité au carrefour entre la RD 50 et la RD 129.
Nous réaliserons également dans la foulée la remise en état du réseau routier mis à mal par les inondations de 2010 sur le territoire des communes (Ribaute les Tavernes, Cardet, Lézan, Massillargues Atuech) qui viennent d’obtenir la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle.
Avec l’ouverture de la micro crèche de Lézan, notre communauté a achevé en 2010 son équipement pour l’accueil des jeunes enfants pour le plus grand bonheur des familles confrontées a des problèmes de garde. Les travaux d’agrandissement des locaux du jardin d’enfants de Massillargues Atuech seront réalisés dès les premier mois de 2011.
Notre office de tourisme intercommunal a été doté de moyens supplémentaires et le recrutement d’un directeur est venu concrétiser notre volonté de professionnaliser la gestion du tourisme, atout majeur de notre territoire. Il est aujourd’hui l’office de tourisme le mieux doté, en terme de budget de tout l’arrondissement d’Alès et, avec 72 000 visiteurs en 2009 le 3ème du département en terme de fréquentation après celui de Nîmes et celui du Grau du roi. Aujourd’hui sous l’impulsion du pôle tourisme et sous la marque « Anduze tourisme » c’est un véritable plan de développement touristique qui se met en place pour accompagner les professionnels de notre territoire.
L’évènement « Poterie d’Anduze – Des siècles de légende » qui a débuté cet été et qui se poursuivra jusqu’à l’été prochain est un véritable succès. Les manifestations proposées attirent un public considérable et les presses locales et nationales saluent à juste titre l’évènement en faisant la promotion du vase d’Anduze, de la poterie et de la céramique, saluant au passage le savoir faire local et la qualité des produits proposés par nos artistes et artisans.
Grâce à un travail intense et hautement démocratique avec l’ensemble des citoyens, notre communauté s’est doté en 2010 d’un projet de territoire qui anticipe le développement de notre intercommunalité et fixe des objectifs pour les 15 ans à venir. Les différents services de la communauté et les pôles de compétences animés par les vice-présidents intègrent désormais dans leurs actions les volontés citoyennes qui se sont exprimées lors des assemblées de territoire.
Notre volonté est d’avancer vers l’avenir en fonction de nos moyens et de notre capacité à les mobiliser. Certaines actions proposées par les assemblées de territoire ont déjà été mise en place, d’autre sont déjà sur les rails. Bien sur, tout ne se fera pas en quelques mois ni en quelques années. Il revient aux élus de fixer les priorités, aux citoyens et aux associations de prendre des initiatives, avec pour objectif la cohérence d’une politique ambitieuse pour notre territoire. Nous entendons les demandes de nos citoyens pour bien vivre ensemble avec une réelle qualité de vie à défendre, une qualité de vie dont nous portons la responsabilité. Préservons là pour nous même, un peu égoïstement, mais surtout pour nos enfants et ceux qui nous succèderont.
Notre communauté a montré, plus que jamais, en 2010 la volonté qui nous anime d’avancer vers plus d’intégration, vers plus de solidarité entre nos communes. Notre territoire est à la pointe des intercommunalités gardoises dans la mise en œuvre de ses compétences.
Avec une crèche pour 2000 habitants, nous sommes en première position en ce qui concerne la petite enfance. Nous sommes la seule communauté du Gard à avoir mutualisé les travaux de voirie. Je voudrais simplement rappeler qu’avant ce transfert de compétence certaines de nos communes arrivaient difficilement à réaliser 10 ou 20 000 francs de travaux de voirie. Aujourd’hui, grâce à l’intercommunalité c’est 35 000 €, c'est-à-dire 8, 10, 15 fois plus d’investissement que nous pouvons réaliser chaque année sur nos routes grâce à la mutualisation.

L’école de musique d’Anduze a été créée voici 18 ans. A cette époque seuls le piano et la guitare étaient enseignés à la cinquantaine d’élèves qui fréquentaient l’établissement. Sa survie était menacée par des problèmes financiers car son budget de 38 000 € ne pouvait plus être assumé par la commune d’Anduze.
Aujourd’hui le piano et la guitare sont toujours enseignés mais aussi le saxophone, le violon, l'accordéon, la batterie, la trompette, la harpe et même l’orgue. Menacée de disparition à la fin des années 1990 notre école dispose aujourd’hui d’un budget de 340 000 € et accueille près de 300 élèves. La qualité de l’enseignement qui y est délivré est reconnue bien au-delà des limites de notre communauté.
Croyez vous que l’école de musique d’Anduze fonctionnerait encore aujourd’hui sans l’intercommunalité ? Croyez vous que nos communes auraient encore les moyens de réaliser chaque année sur leurs budgets communaux 35 000 € de travaux de voirie ? Croyez vous qu’elles auraient pu faire face seules aux destructions provoqués par les inondations de 2002, de 2008, de 2010 qui ont causé plusieurs millions d’euros de dégâts.
La solidarité entre nous est indispensable, c’est le moteur de notre communauté.
L’année 2010 a été une année dynamique sur notre territoire, elle a aussi été une année noire au niveau de la planète, au niveau de la France et s’achève dans une ambiance de morosité générale.
A ces éléments de morosité, s’ajoutent des incertitudes sur l’avenir de notre organisation territoriale.

Après avoir supprimé la taxe professionnelle et transféré l’ensemble de la fiscalité locale sur les ménages l’Etat va s’attaquer désormais à ce qu’il nomme la « rationalisation » de l’intercommunalité.

La suppression de la taxe professionnelle en pleine crise économique. Quelle magnifique idée ! Cela n’a créé que des incertitudes sur l’avenir des finances locales et a eu pour effet de bloquer la plupart des investissements à un moment où il était plus que jamais indispensable d’investir.

Certaines entreprises, notamment dans les travaux publics, qui se réjouissaient de cette réforme sont aujourd’hui contraintes de licencier leurs employés et sont proche du dépôt de bilan.

« Rationaliser » l’intercommunalité, un mot magnifique sorti de la bouche de quelques énarques.
Mais qu’entend notre gouvernement par « rationaliser » ?

Cette fameuse réforme territoriale répond à mon sens à trois objectifs, trois objectifs non avoués mais qui transpire de ce texte adopté au forceps par le parlement.

Le premier est la suppression des départements. Avec la suppression des conseillers généraux dès 2014 c’est pratiquement chose faite.

Le second est la mise sous tutelle des collectivités locales issues de la décentralisation. Avec la suppression de la maîtrise des recettes régionales, avec l’abandon de la clause de compétence générale, c’est désormais chose faite.

Le troisième objectif est le renflouement des finances des communautés d’agglomération. Le remodelage de l’intercommunalité à la sauce gouvernementale a pour seul objectif de renflouer les finances des futures métropoles et des communautés d’agglomération.

Il parait que nous les ruraux nous sommes des privilégiés ! Oui, des privilégiés. Nous ne nous sommes pas endettés pour construire des piscines, nous ne nous sommes pas endettés pour construire des bâtiments publics somptueux, nous n’avons pas l’intention de nous endetter pour construire des golfs.

Oui nos impôts locaux restent bas. Ils restent bas simplement parce que dans notre monde rural nous savons que les impôts pèsent lourdement sur le budget des ménages.

Nos impôts locaux restent bas non pas parce que nous sommes des privilégiés mais tout simplement parce que la première règle de bon sens que nous avons hérité de nos anciens c’est avant tout de ne pas « péter plus haut que son derrière ».

Bien sur que l’intercommunalité doit évoluer, elle n’a cessé de le faire depuis dix ans. Que de chemin parcouru vers plus d’efficacité, vers plus de solidarité. Nous avons appris à faire mieux « ensemble », les exemples que je citais tout à l’heure le montrent. Mais tout cela n’a pu se faire que de manière volontaire et librement consentie. Tout cela n’a pu se faire que dans le respect des volontés citoyennes qui doivent toujours, à mon sens, guider nos actions d’élus.

Notre communauté est bâtie sur un territoire fort. Un territoire riche, riche de son histoire, riche de se habitants, riche de ses entreprises, riche par ses potentialités. Un territoire riche et évidemment un territoire convoité.

Notre communauté n’est pas menacée par une population en déclin, nous avons un des taux de progression démographique parmi les plus forts du département.


Notre communauté n’est pas menacée par le déclin économique, nous avons créé beaucoup plus d’emplois sur la communauté que l’agglo voisine sur la même période.

Notre communauté n’est pas menacée par son endettement qui est l’un des plus bas du département.

Notre communauté n’est pas menacée par une absence de projet. Nous avons construit ce projet avec vous, avec les citoyens, avec les forces vives de notre territoire et nous sommes, tous ensemble, engagés sur sa mise en œuvre.

Nous avons tous les atouts en mains pour préserver notre qualité de vie, pour préserver notre ruralité. Nous avons tous les atouts en mains pour construire un avenir qui réponde aux attentes de nos communes et des citoyens.

Pour cela nous devons simplement être unis. Unis à 7 si nous ne pouvons pas être unis à 8. C’est dommage mais c’est ainsi.
Vous savez l’unanimité masque trop souvent l’absence de débat démocratique. Et puis je suis sur que les anduziens, ils sont nombreux aujourd’hui dans la salle, je suis sur que les anduziens n’ont pas envie de payer plus d’impôts pour moins de services. Ca aussi, c’est le bon sens et tout le monde, vous verrez, finira par en convenir.

Aujourd’hui le débat est intense mais, en ce qui me concerne, je suis persuadé qu’il ne restera à terme que deux options.

La première, celle soutenue par les agglos et qui consiste à les développer en intégrant dans leurs périmètres tous les pôles de développement qui sont situés à leur proximité. Dans ce cas on amène la richesse aux agglomérations au détriment des communes rurales qui se retrouvent rejetées dans un « no mans land ». Dans des communautés sans potentiel et surtout sans avenir. Si je peux me permettre la comparaison, ces communautés rurales seraient comme de belles voitures, avec une belle carrosserie, lustrée et brillante, mais des voitures sans moteur. Et une voiture sans moteur, même si elle est belle, elle n’avance pas.

La deuxième option qui s’imposera, j’en suis persuadé, lors du débat sur l’intercommunalité consiste à identifier tout ce qui peut constituer, dans notre paysage départemental, un atout, tout ce qui peut constituer un pôle de développement, et, à partir de cet inventaire, elle consistera à bâtir des territoires intercommunaux qui pourront, autour de ces pôles, aller de l’avant. De belles voiture oui mais avec un moteur sous le capot.

Ces deux options feront débat dans notre département, ces deux options feront débat au sein même de la CDCI qui pourra, selon les termes de la loi, imposer au préfet, un schéma intercommunal différent, une organisation ambitieuse du territoire qui ne laisse personne sur le bord du chemin. Je suis pour ma part, convaincu qu’une politique d’aménagement du territoire qui aboutirait à un abandon des territoires ruraux à l’encontre de tout ce qui a été fait depuis 30 ans serait une très mauvaise politique pour notre département, serait une très mauvaise politique pour nos populations et je pense que, au fur et à mesure de l’avancement du débat, nous serons de plus en plus nombreux à nous y opposer.

En 2011 et pour construire notre avenir nous avons besoin de tous. Ensemble nous devons faire preuve d’ambition et de détermination.

Alors que la mise en œuvre de la réforme territoriale nécessite, plus que jamais écoute et dialogue nous avons assisté la semaine dernière en gare d’Anduze à un spectacle lamentable. Des manifestants pacifiques gazés sans sommation, des personnes âgées ou handicapées matraquées, frappées, piétinées, avec une violence inouïe tout cela sous les yeux des enfants qui hurlaient de peur.
Comment peut-on sereinement confronter nos idées ? Comment peut-on débattre de notre avenir si ce débat doit se faire sous la menace de la matraque ?
Peut-on encore qualifier de démocratique un pays où l’on gaze les élus, où l’on frappe des gens simplement parce qu’ils viennent défendre une vision de leur territoire différente de celle que certains voudraient leur imposer ?
Mes amis, la démocratie c’est avant tout le dialogue, c’est avant tout le respect des opinions et des droits humains.
Nul ne peut décemment falsifier les faits, nul ne peut réécrire l’histoire.
Mes amis aujourd’hui, je suis triste pour mon pays.
Je suis triste, mais soyez certain que ma conviction est intacte, que ma détermination est intacte et que tant que mes jambes me porteront, je resterai debout, nous resterons tous debout.
" Un projet non partagé est un projet voué à l’échec " déclarait, il y à quelques jours le Président d’une intercommunalité voisine.

Et bien oui « Un projet non partagé est un projet voué à l’échec » c’est pourquoi l’intercommunalité ne peut se bâtir que sur la volonté partagée des communes à travailler ensemble.

C’est pourquoi l’intercommunalité ne peut se bâtir que sur le dialogue et le respect entre tous ceux qui ont la charge de la gestion de nos communes.

C’est pourquoi l’intercommunalité doit être librement choisie et non subie.

Pour 2011, je formule avec vous le souhait d’une reconnaissance et d’un renforcement de notre communauté au sein d’un schéma intercommunal qui ne laissera aucun territoire au bord de la route. Il ne tient qu’à nous d’être entendu. Il suffit pour cela d’expliquer et d’expliquer encore à vos amis, à vos voisins l’amour que nous avons pour nos cévennes.
A tous ceux qui s’investissent quotidiennement dans les associations, à tous ceux qui par leur travail viennent enrichir notre territoire, à tous les élus et les citoyens de notre communauté, je vous demande de rester mobilisés et je renouvelle mes vœux de joie, de réussite et de bonheur.
Je vous remercie."