Débat au parlement européen sur les gaz de schiste

Mardi dernier, le Parlement Européen réuni en plénière à Strasbourg accueillait le Commissaire à l'énergie Oettinger pour un débat sur le gaz de schiste.
Vous trouverez ci dessous le lien pour revoir le débat en intégralité, l'intervention de Michèle Rivasi.

Lien vers la vidéo du débat intégral :
http://www.europarl.europa.eu/wps-europarl-internet/frd/vod/player?date=20110308&language=fr

L'intervention de Michèle Rivasi en pleinière :
http://www.dailymotion.com/video/xhh2ny_ue-debat-avec-la-commission-sur-les-gaz-de-schiste_news

Une quinzaine de députés européens de toutes tendances sont intervenus, suite à une déclaration du Commissaire à l'énergie sur le potentiel des gaz de schiste en Europe.
L'optimisme règne parmi les députés de la majorité PPE (UMP) et les élus de Pologne sont décidés à tout mettre en œuvre pour exploiter rapidement les réserves de leur sous-sol, sous couvert d'indépendance énergétique. Michèle RIVASI est intervenue pour dénoncer le fatalisme et l'aveuglement des promoteurs des gaz de schiste. Réactions à chaud.

Pour Michèle RIVASI aucun argument ne justifie l'exploitation des gaz de schiste et l'UE doit rester cohérente avec ses objectifs: "La géopolitique des approvisionnements énergétiques de l'UE est complexe, et beaucoup tentent d'instrumentaliser la dépendance énergétique de l'UE alors que la seule dépendance dont nous devons nous séparer est celle aux énergies fossiles ." Et de renchérir: "Quelle cohérence y a-t-il entre être le leader mondial de la réduction des gaz à effet de serre et vouloir amorcer une bombe climatique? Quelle cohérence y a-t-il entre les milliards d'euros dépensés dans des fonds FEDER pour mettre en valeur nos terroirs et la volonté de défigurer un patrimoine fragile par des centaines de milliers de puits de forage?"

Alors que le Commissaire à l'énergie a insisté sur l'importance de l'acceptabilité sociale, Michèle RIVASI a décrit le processus décisionnel opaque de la France et questionne le rôle de l'UE : " En France, la rébellion face aux décisions discrètes de l'Etat d'accorder des permis d'exploration prend de l'ampleur. Les citoyens sont agacés des décisions qui sont prises sans les consulter, et ne font confiance ni à l'Etat ni aux entreprises: même les maires des collectivités concernées n'ont pas été informés! L'UE saura-t-elle les rassurer? La directive cadre sur les eaux souterraines serait-elle un rempart face aux risques de contamination chimique et radioactive des nappes phréatiques? La directive sur l'air empêcherait-elle l'asthme qui frappe aujourd'hui tant d'enfants nord-américains? Qu'en est-il du respect de la convention d'Aarhus (1) ?"

Et Michèle RIVASI de conclure: "En l'absence d'études d'impact environnemental, il serait irresponsable de prendre une quelconque décision concernant l'exploration des gaz de schiste. C'est pourquoi la seule solution responsable actuellement est de décréter un moratoire."

(1) La Convention de la CEE sur l'accès à l'information, la participation du public au processus décisionnel et l'accès à la justice en matière d'environnement a été adopté le 25 Juin 1998 dans la ville danoise d'Aarhus lors de la quatrième Conférence ministérielle du processus «Un environnement pour l'Europe».