Bienvenue sur mon blog!

Élue maire depuis 2 ans le 14 mars 2010, j'ai eu envie de raconter cette aventure sur un blog.
Certains autres Maires ont leur blog alors je me suis dit: Pourquoi pas moi? Voilà, c'est fait: j'attends vos commentaires, vos impressions et tout et tout...

En effet, c'est une véritable aventure que je vis depuis 2008! Une aventure humaine incroyable et une aventure personnelle passionnante!

vendredi 11 novembre 2011

Discours du 11 novembre 2011

Il est 5h15, nous sommes le 11 novembre 1918, dans la Clairière de Rethondes, en forêt de Compiègne. Dans un wagon-restaurant, les généraux allemands et alliés signent l'armistice. Elle marque la fin des combats de la Première Guerre mondiale, la victoire des Alliés et la capitulation de l'Allemagne. A 11h, le cessez-le-feu est effectif, entraînant dans l'ensemble de la France des volées de cloches et des sonneries de clairons annonçant la fin d'une guerre qui a fait plus de 18 millions de morts et des millions d'invalides ou de mutilés.


Il est 10h45, soit 15 minutes avant l'heure du cessez le feu, nous sommes le 11 novembre 1918, à Vrigne-Meuse, commune des Ardennes. Augustin Trébuchon, né au Malzieu-Forain, berger lozérien de 40 ans, soldat de 1° classe, estafette de la 9° compagnie du 415° régiment de la 163° division d'infanterie, mobilisé en 1914 comme tant d'autres reçoit une balle dans la tête alors qu'il porte un message à son capitaine.

15 minutes séparent la paix avec le cessez le feu et le sang avec celui du dernier mort pour la France de cette guerre qu'on a appelé La der des der.


Le dernier jour de guerre a fait près de 11 000 tués, blessés ou disparus. Certains soldats ont perdu la vie lors d'actions militaires décidées par des généraux qui savaient que l'armistice avait déjà été signée.

La date de décès des morts français du 11 novembre a été antidatée au 10 novembre par les autorités militaires pour qui, il n'était pas possible, ou trop honteux de mourir le jour de la victoire.


« L'Histoire est pour un Peuple ce que la Conscience est pour un Homme. Un Peuple qui oublie son histoire est comme un Homme qui perd sa conscience »


Écoutons et analysons cette magnifique citation de Schonpenhauer: « L'Histoire est pour un Peuple ce que la Conscience est pour un Homme. Un Peuple qui oublie son histoire est comme un Homme qui perd sa conscience » Aujourd'hui, en ce 11 novembre 2011, aujourd'hui où tous les poilus ont disparu ( je vous rappelle que le dernier "poilu" combattant de 14-18 est mort le 4 mai dernier en Australie, à l'âge de 110 ans), j'ai envie de centrer mon discours sur le devoir de mémoire, sur le fait qu'un peuple ne doit pas oublier son histoire, cette histoire qui l'a construite, cette histoire qui le sublime et cette histoire qui lui fait honte!

Aujourd'hui, je voudrais juste rappeler ce qui a provoqué la première guerre mondiale. Si celle-ci est déclenchée par l'assassinat, à Sarajevo, de l'archiduc François-Ferdinand, héritier du trône d’Autriche, cet événement ne fait que cristalliser des tensions issues de contentieux antérieurs. C'est le détonateur d'une guerre préparée de longue date, aux origines plus profondes. On compte parmi les raisons structurelles un nationalisme fort, la montée des impérialismes, et les volontés expansionnistes ou qui y sont associées, des conflits précédents non résolus (la perte de l'Alsace-Lorraine par la France, les guerres balkaniques), auxquelles s'ajoutent des rivalités économiques, un système d'alliances militaires complexe développé entre les différents pays européens au cours du XIXe siècle après la défaite napoléonienne de 1815 et le Congrès de Vienne qui s'en est suivi, des malentendus diplomatiques (l'Allemagne croyait notamment que le Royaume-Uni resterait neutre) Le climat de tension régnant avait poussé les grandes puissances européennes à une course aux armements, et chaque état-major s'était activement préparé au conflit. L'attentat de Sarajevo va entraîner presque malgré eux les protagonistes vers une guerre totale.

Cela ne vous semble t-il pas être en résonance avec certaines situations que nous vivons?


Aujourd'hui, pour ma part, j'en ai assez qu'on nous dise « Attention, l'autre il est méchant, il a pas fait çà il aurait dû faire comme çà! » J'en ai assez qu'on se laisse guider nos choix, qu'on se laisse manipuler par ce qu'on voit dans les médias. J'en ai assez qu'on dise, qu'on me dise mais pourquoi demander l'avis des citoyens? Maintenant que vous êtes élus, c'est vous qui êtes au dessus de tout! J'en ai assez qu'on ne soit pas capable de débattre sans se respecter. J'en ai assez qu'on ait peur parce qu'on nous dit qu'il faut avoir peur. J'en ai assez qu'on nous monte les uns contre les autres, qu'on monte les nations les unes contre les autres. J'en ai assez qu'on élève le spectre d'explosion de l'Europe car juste un jour, un État n'a pas pensé comme on aurait voulu qu'il pense! J'en ai assez qu'on nous dise que tout vient de ce qui est étranger, de ce qui est inconnu. J' en ai assez de ce contexte qui nous fait nous replier sur nous même, qui nous fait ne plus tendre la main.


Et pour finir, j'en ai assez qu'on oublie notre histoire,

  • celle qui est forte, qui est belle, l'histoire de la déclaration universelle des droits de l'homme et du citoyen, l'histoire des philosophes des Lumières, l'histoire de la résistance, l'histoire de la démocratie, de la république et de sa devise « Liberté, Égalité, Fraternité »

  • et puis celle qui a engendré des conflits mondiaux, celle qui a mis en place un pouvoir fasciste, celle du régime de Vichy, celle de la répression

Nous sommes faits chacun de ces deux facettes de l'histoire, nous devons vivre avec ces deux facettes de l'histoire, nous devons partager ces deux facettes de l'histoire afin de développer le meilleur et de ne pas reproduire le pire!


« L'Histoire est pour un Peuple ce que la Conscience est pour un Homme. Un Peuple qui oublie son histoire est comme un Homme qui perd sa conscience »


Durant la minute de silence, je vous demande d'avoir une pensée pour tous les soldats et notamment pour ceux qui ont participé et participent aux opérations extérieures.

Je vous demande une minute de silence pour honorer la mémoire de ces enfants, de ces femmes, de ces hommes, de ces morts pour la France. Honorons votre mémoire et surtout n'oublions pas votre histoire, NOTRE histoire...

2 commentaires:

  1. Bravo Aurélie, beau discours....ils ont bien de la chance à Massillargues Attuech de vous avoir comme maire. On ne peut pas en dire autant sur Anduze!!!!!
    Une anduzienne qui veut rester à la 2c2a

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  2. Très bien, ton discours, Aurélie. Comme d'habitude tu donnes du sens à l'histoire en la mettant dans la perspective du monde actuelle.
    Je n'étais malheureusement pas là pour l'entendre mais sa seul lecture m'a édifié.

    Le fan de tes discours

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