27 février 2013
Discours de Bérengère Noguier à l'occasion de son installation en tant que Conseillère Générale du canton de Saint Chaptes
Monsieur le Président,
Mes chers collègues,
Mesdames, Messieurs,
C’est avec une joie non dissimulée et une émotion certainement palpable que je
m’adresse à vous en ce jour qui me voit installée en tant que Conseillère générale
du canton de St Chaptes.
Issue d’une famille où l’engagement politique est religion, j’ai bénéficié de la
transmission des valeurs humanistes qui ont guidé le parcours de mes parents,
présents aujourd’hui à mes côtés. Mon père, Maire de la commune de St Génies
de Malgoirès durant 31 ans, et ma mère militante politique et associative,
engagée encore aujourd’hui et plus que jamais auprès des enfants défavorisés
d’ici et d’ailleurs. Le socle qu’ils m’ont transmis en héritage me permet à mon tour
aujourd’hui de vivre pleinement mon engagement. Ils m’ont appris la tolérance,
l’indépendance, la combativité et le courage, et pour cela je voudrais aujourd’hui
devant vous leur témoigner toute ma reconnaissance.
Mais si aujourd’hui je prends mes fonctions de Conseillère Générale, c’est grâce à
la formidable aventure qui a débuté au tout début de l’année 2011. Un homme au
parcours politique déjà bien établi, Christophe Cavard, m’a fait l’honneur de
partager avec lui son mandat de conseiller général en me proposant de me
présenter à ses côtés aux élections cantonales.
Suite à notre élection, après une campagne intense et passionnante, j’ai eu à cœur
de m’impliquer pleinement dans ma fonction de suppléante. J’ai dû trouver ma
place auprès des habitants du canton, et pour cela j’ai pu compter sur Christophe
qui m’en a donné la légitimité en m’offrant l’espace nécessaire pour exprimer ma
propre identité et prendre les initiatives qui me semblaient utiles. J’ai
progressivement et patiemment appris durant ces 3 dernières années, pour
aujourd’hui me sentir prête à assumer ces nouvelles responsabilités, forte du
soutien et de la confiance de Christophe.
Notre aventure commune ne s’arrête pas là. Notre duo à également pu prouver
son efficacité au sein de notre parti politique. Nous avons mené de beaux combats
pour défendre les causes écologistes et notre travail commun nous a permis
d’être présents et déterminants lors des échéances internes majeures.
Je n’oublierai pas non plus la campagne des législatives de 2012 qui vit élire
Christophe comme Député de la 6ème circonscription du Gard et qui nous a permis
de renforcer encore notre collaboration, puisque depuis septembre 2012 j’ai
occupé la fonction d’attachée parlementaire à ses côtés, fonction que j’ai décidé
de quitter pour me consacrer pleinement à mon nouveau mandat.
Ce mandat, tu me le transmets aujourd’hui avec beaucoup de générosité. Tu es de
ceux qui croient à la nécessité du renouvellement des personnels en politique afin
de permettre aux institutions de trouver un nouveau souffle. Tu crois aussi au
partage de ces responsabilités entre les hommes et les femmes, la parité est pour
toi une évidence. Tu crois également à la limitation du cumul des mandats, y
compris dans le temps. Et tu es de ceux qui passent des paroles aux actes.
Il est difficile de résumer en quelques mots les 3 années passées, mais je
souhaiterais que vous en reteniez la générosité, le partage et la complicité qui les
ont entourées et qui font de Christophe une personne si particulière à mes yeux
pour tout ce qu’il a apporté de déterminant à mon parcours.
D’autres personnes m’ont accompagné et ont partagé avec moi leur expérience
tant politique qu’humaine. Alors je suis particulièrement heureuse de rejoindre
aujourd’hui mes collègues Geneviève Blanc et Eric Doulcier au sein du groupe des
écologistes et républicains tant je connais les valeurs qui les animent et la qualité
de leur travail. Je compte poursuivre avec eux le travail mené par notre groupe,
toujours dans une logique de cohérence et de pertinence dans les propositions qui
seront les nôtres. Les enjeux écologistes ne manquent pas dans notre
département, et je me réjouis de pouvoir les relever avec vous.
Ma vision de l’écologie n’est pas seulement environnementaliste, elle est aussi et
avant tout sociale. Forte d’une expérience de plusieurs années dans le domaine de
l’hébergement social d’urgence, je compte m’impliquer pleinement dans les
commissions au sein desquelles je vais désormais siéger : «Développement
économique, emploi et insertion», et «développement social». J’ai pu par le passé
apprécier l’importance des politiques sociales volontaristes menées par le
Département du Gard. Elles sont la condition première à la réussite de
l’accompagnement proposé aux bénéficiaires des différents dispositifs mise en
place par le Conseil Général. Une société juste et responsable se doit de soutenir
les plus fragiles de ses citoyens, par leur intégration totale en son sein et en
réduisant les inégalités qui la constituent. Les gardoises et les gardois sont
nombreux à devoir faire face au chômage, à la précarité, à la vieillesse, au
handicap. Pour ceux-là, nous ne devons pas nous résigner à une fatalité annoncée
comme implacable, non, nous devons redoubler d’espoir et de persévérance pour
trouver les leviers nécessaires au juste équilibre entre volonté et responsabilité.
D’une façon plus générale, je souhaite appréhender mes nouvelles fonctions par
une démarche collective et constructive. Monsieur le Président, j’ai à cœur de
contribuer à l’élaboration des politiques départementales au sein de votre
majorité, comme se fût le cas pour mon prédécesseur.
Ce qui nous guide en politique, ce qui nous rassemble tous au sein de cette
assemblée, c’est notre inexorable foi en l’action publique. Nous croyons que par
nos actes et l’élaboration qui les aura précédés, nous pouvons appréhender les
besoins de nos concitoyens et y apporter des réponses justes et adaptées.
Monsieur le Président, je sais combien la participation citoyenne dans
l’élaboration des politiques départementales vous est chère et vous le montrez en
l’intégrant dans de nombreux secteurs d’intervention du Département. A l’heure
où le sentiment de citoyenneté est mis à mal et où beaucoup de nos concitoyens
se tournent vers les extrêmes, toujours plus nuisibles pour notre démocratie,
notre capacité à nous ouvrir vers la société en portant des politiques concertées
ne peut que contribuer à redonner confiance à la population en ses représentants
politiques et en leur capacité d’action. Concerter, c’est avant tout écouter, et
écouter c’est savoir faire avec, savoir faire ensemble. Alors, Monsieur le Président,
vous pouvez compter sur moi pour contribuer à faire encore évoluer la
concertation citoyenne au sein de nos politiques. Il y a les idées que l’on porte et
la manière dont on les porte. Je veux axer mon mandat sur une meilleure
compréhension des politiques menées par le département et rendre possible la
co-élaboration, y compris dans les zones les plus rurales, comme sur le canton de
St Chaptes. C’est à mon sens par ce biais que l’on reconnectera notre population
aux collectivités qui les administre, et qu’on lui permettra de mieux s’approprier
les politiques publiques.
Aujourd’hui, nous organisons ensemble la société de demain, notre responsabilité
est considérable. Dans un monde régi par l’immédiateté, nous devons veiller à ne
pas réduire notre volonté politique à l’urgence de l’instant. Construire des
réponses durables et soutenables pour les citoyens d’aujourd’hui et les
générations qui leur succéderont demain nécessite une mise en perspective de
nos politiques.
Aussi devons-nous nous affranchir des peurs qui nous dévient de nos objectifs en
réduisant notre engagement aux attentes de l’opinion et dans un contexte
économique particulièrement difficile, notre vigilance doit être redoublée à cet
égard.
La peur peut être notre pire ennemie lorsqu’elle est un frein à notre volonté
d’agir, mais elle peut aussi être une alliée quand elle nous ramène au sentiment
d’humilité qui doit accompagner les responsabilités qui nous sont confiées.
Alors je me souhaite pour cette année de mandat (et d’autres à venir je l'espère),
non pas de ne ressentir aucune peur, mais d’avoir du courage. D’avoir le courage
nécessaire pour affronter les difficultés qui se dresseront devant moi, le courage
de porter mes convictions hautement sans céder à la facilité, le courage de
défendre avec force et détermination les causes qui me sembleront justes, le
courage de ne jamais renoncer.
Avant de conclure mon propos, et n’y voyez aucune arrogance, il est un fait qu’à
compter de ce jour, mon nom sera inscrit dans l’histoire, en clôturant la longue
liste des conseillers généraux du canton de St Chaptes, en étant la seule
composante féminine pour toujours. En effet, le redécoupage cantonal qui
s’appliquera lors des prochaines élections départementales de 2015 verra la
disparition du Canton de St Chaptes tel qu’on le connaît aujourd’hui.
J’accompagnerai les élus et la population du canton dans cette nouvelle étape, ce
sera l’un des enjeux importants de cette année à venir. En ce qui me concerne,
j’espère que mon travail au sein de cette assemblée se prolongera au-delà de
2015. Je suis d’un tempérament à relever les défis qui s’offrent à moi alors je
m’emploierai ces prochains mois à ne ménager aucun effort pour que cela se
réalise.
Enfin, je souhaiterai formuler une adresse plus personnelle. Christophe, tu m’as
accompagné jusqu’ici, et je ne doute pas que notre route commune connaisse
encore de belles étapes. Tu m’as beaucoup appris et donné, pour cela tu as toute
ma gratitude, mon respect et mon amitié. Mais je doute que tu réalises encore
aujourd’hui qu’au-delà de la fonction que tu me cèdes, tu m’as permis de donner
du sens à mon engagement. Le sens est primordial, tant il permet à la volonté de
se concrétiser, il nous guide et grâce à lui nous n’avons pas peur d’aller là où nous
le devons.
Des souvenirs en commun, nous en avons quelques-uns maintenant, mais il y en a
un qui ne me quittera jamais. C’était au tout début de l’année 2011, tu souhaitais
que je sois ta suppléante aux cantonales, moi je n’avais pas encore dit oui ! Avec
beaucoup de simplicité et de sincérité tu m’as parlé de ton engagement et de ta
passion pour la politique. J’ai rarement vu autant de joie et de détermination
rassemblées. Tu as su mettre en lumière une force que j’ignorai pouvoir détenir.
Après 15 années d’engagement intense, tu gardes le même enthousiasme et la
même foi en l’action politique. J’espère dans 15 années pouvoir en dire autant sur
moi. Merci, pour tout cela merci.
Il y a une citation qui résume bien l’état d’esprit que l’on partage tous les deux et
tu comprendras plus que tout autre mon choix de conclure ainsi:
Jaurès disait:
«Il ne faut avoir aucun regret pour le passé, aucun remords pour le présent, et une
confiance inébranlable en l’avenir»
Je vous remerci