Collectif des victimes de la manifestation du 21 janvier 2011 en gare d’Anduze
COMMUNIQUE DE PRESSE
Souvenez-vous !
21 janvier 2011 : Gazage et matraquage de citoyens et d’élus par des forces de gendarmerie en gare d’Anduze
Devant le train, une manifestation pacifique, menée par des élus symboliquement munis d’écharpes tricolores. Citoyens et élus de la communauté de communes autour d’Anduze sont venus montrer leur volonté de préserver leur communauté menacée de fusion avec l’agglomération du Grand Alès par la réforme des collectivités territoriales.
Dans le train à vapeur des Cévennes spécialement affrété par eux, le Président et les élus (du Grand Alès) et leurs invités -dont le sous Préfet, doivent se rendre d’Anduze à Saint Jean du Gard, où devait se dérouler les vœux de l’agglomération.
Entre les deux, des gendarmes, avec à leur tête le commandant Warrion.
Sans aucune sommation et moins de 3 minutes après avoir discuté courtoisement avec les élus en tête du cortège, le commandant de gendarmerie gaze délibérément les manifestants en utilisant une bombe lacrymogène. La manifestation pacifique est dispersée par la force, plusieurs personnes sont blessées. Suite à la violence initiée par les forces de l’ordre, les manifestants reculent et laissent partir le train sous les huées.
Les images vidéo filmées sur place et les photographies des blessés ne laissent aucun doute ; elles tourneront en boucle sur internet et seront montrées par de nombreuses télévisions françaises et étrangères.
Dans les jours qui suivent l’évènement :
16 plaintes sont déposées par des citoyens dont 10 émanent d’élus victimes des violences.
La Commission Nationale de la Déontologie de la Sécurité est saisie par un parlementaire (saisine 2011/18), elle procède à l’audition de nombreux témoins.
Une enquête interne est confiée à l’Inspection Générale de la Gendarmerie Nationale. Les victimes et les gendarmes sont entendus.
Une instruction est ouverte par le procureur d’Alès. La gendarmerie… est chargée de l’enquête.
Un an après, où en est-on ?
L’instruction est, nous dit-on, toujours « en cours » et le parquet n’a procédé à aucune mise en cause.
Le Défenseur des Droits a succédé à la CNDS. Les pièces de procédure qu’il a demandées au parquet ne lui ont toujours pas été communiquées ce qui, selon ses propres termes, « l’empêche implicitement de faire usage de ses pouvoirs d’investigation. »
La gendarmerie n’a fait aucune excuse aux victimes des violences.
Le Commandant Warrion a été muté au cours du printemps 2011.
Le procureur d’Alès a soulevé l’incompétence du TGI d’Alès. L’instruction, transférée sous la responsabilité du procureur de Nîmes, n’est toujours pas close et les avocats des plaignants n’ont, de ce fait, aucune communication des pièces de procédure.
Le collectif des victimes de la manifestation du 21 janvier 2011 en gare d’Anduze dénonce l’enlisement de la procédure et l’absence de collaboration du parquet qui empêche le Défenseur des Droits, autorité constitutionnelle indépendante, de faire usage de ses pouvoirs d’investigation.
Le 21 janvier 2012, un an après les faits, les plaignants seront présents à 17h devant la gare d’Anduze afin de rappeler toute leur détermination à obtenir justice.
Ils invitent la population et tous les citoyens opposés à la violence et attachés à la liberté de manifestation à venir les rejoindre pour soutenir leur démarche.
Ils invitent la population et tous les citoyens opposés à la violence et attachés à la liberté de manifestation à venir les rejoindre pour soutenir leur démarche.
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