Monsieur Le Procureur de la République,
Nous avons participé le 21 janvier 2011 à une manifestation pacifique à Anduze pour affirmer notre soutien à la Communauté de Communes Autour d’Anduze menacée de fusion avec le Grand Alès.
Lors de cette manifestation, nous avons été victimes de violences de la part des forces de l’ordre. Sans aucune sommation, les gendarmes, avec à leur tête le commandant Warrion, ont attaqué les manifestants avec des gaz lacrymogènes à bout portant, et ont porté des coups entraînant blessures. Parmi nous, se trouvaient plusieurs élus, dont la Conseillère Générale du Canton et le Président de la Communauté des Communes. Vous avez sans doute en votre possession la vidéo qui a fait le tour du monde via internet….
A la suite de ces évènements, que nous considérons comme graves pour notre République, nous avons été interrogés par l’Inspection générale de la Gendarmerie en février 2011. A ce jour, et depuis un an, la Gendarmerie Nationale, mise en cause au travers du comportement de son commandant, n’a fait aucune communication officielle susceptible d’apporter explications et/ou excuses à la population et aux victimes.
Par ailleurs, le Président de la Communauté des Communes a été auditionné par le Défenseur des Droits le 08 mars 2011, saisine 2011-18. La dernière fois qu’il a été interrogé sur les suites de cette audition, le Défenseur des Droits a écrit que « les pièces de procédures judiciaires en cours ne lui ont pas été communiquées, ce qui l’empêche implicitement de faire usage de ses pouvoirs d’investigation »…..
Nous avons voulu porter plainte auprès du tribunal d’instance d’Alès. Le 8 avril 2011, le Tribunal nous a convoqués pour moins de 5 minutes d’audience et pour…..se déclarer incompétent. Les avocats n’en ont pas été informés au préalable.
A la suite de quoi, nous vous avons adressé notre plainte par l’intermédiaire des avocats Maître Bourgois et Maître Tomasian.
Depuis que le dossier est dans les mains du tribunal de Nîmes, aucune nouvelle, malgré nos sollicitations.
Aujourd’hui, un an après les faits, nous nous adressons directement à vous afin de connaître l’état d’avancement de la procédure :
- Où en est l’enquête ?
- Quelles en sont les conclusions ?
- Le commandant Warrion a-t-il été mis en examen ?
- Quelles suites judiciaires seront données à cette affaire et dans quel délai ?
- Quand le défenseur des droits pourra-t-il disposer du dossier ?
L’absence persistante de réponse nous est incompréhensible et nous inquiète.
Nombreux sont ceux qui suivent notre démarche et cette situation concourt à alimenter le climat actuel de défiance de nos concitoyens envers les institutions de la République.
Nous sommes convaincus que vous êtes, autant que nous, attaché à la reconnaissance du droit d’opinion, individuel et collectif, et de son expression aujourd’hui en France. C’est pourquoi, nous vous alertons.
Nous comptons sur vous pour une suite et une information rapides dans cette affaire qui touche bien au de-là des 15/16?? citoyens et élus plaignants-signataires et vous remercions de bien vouloir nous recevoir.
Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Procureur de la République, l'expression de notre respectueuse considération.
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