Comme l'an dernier, Aurélie et moi, nous nous sommes partagés la tâche. Comme l'an dernier donc, je vais vous retracer les faits marquants de 2011 pour la commune. Comme l'an dernier, Aurélie se projettera dans l'avenir et vous parlera des projets pour 2012.
2011 a encore été une année riche en événements importants pour notre village. J'aurais pu les relater dans l'ordre chronologique, c'est facile j'ouvre mon agenda, et je tourne les pages l'une après l'autre : le 8 janvier, cérémonie des vœux, le 10 janvier permanence à la mairie, le 18 syndicat intercommunal de l'eau, etc, en les passant ensuite au filtre de leur importance et de l'intérêt qu'ils présentent pour vous … Mais j'ai préféré les traiter dans l'ordre d'importance croissante en termes de conséquences pour la commune.
2011, comme les autres années, a donc connu son lot de chiens, non pas écrasés mais errants, et de déjections abandonnées de ci de là, au gré de leur humeur et de leurs besoins.
2011, c'est aussi la mise en discrétion des conteneurs à ordures ménagères, pour parler clair des poubelles. Cette mise en discrétion, ce camouflage si vous préférez, n'a pas obtenu, loin s'en faut, le résultat escompté. Oui, les poubelles ne sont plus à la vue de toutes et tous, cachées derrière des panneaux en bois. Le problème, c'est que derrière ces panneaux, on trouve de tout : matelas, lits d'enfant, téléviseurs, ordinateurs, fauteuils, vases en terre ou en verre, et même récemment un aquarium. Si vous en doutez, demandez donc à Philippe et Jérôme. Pourquoi est-ce que je vous parle de cela ce soir ? Je sais, comme vous, qu'aucun habitant de notre belle commune ne se laisserait aller à un adopter un comportement aussi égoïste, un comportement aussi irrespectueux, un comportement aussi asocial, un comportement, ne l'oublions pas répréhensible. Je vous en parle, parce que ce genre de comportement coûte de l'argent à la commune, et donc à vous. Certaines semaines, en particulier lors des fameux nettoyages de printemps, évacuer tous ces déchets nécessite une journée de travail de chacun de nos deux employés. Et pendant qu'il font cela, ils ne sont pas disponibles pour d'autres tâches, autrement plus importantes. Je vous en parle aussi, parce que, étant entendu qu'il ne s'agit pas d'habitants de notre commune qui font cela, si vous voyez une de ces personnes, je le répète encore étrangère au village, abandonner derrière les palissades en bois, un de ces objets que je vous citais tout à l'heure, rappelez lui gentiment et poliment, bien entendu, que la déchetterie intercommunale se situe à Anduze, à peine à six kilomètres, qu'il y a aussi un point d'apport à Ribaute, et que c'est gratuit pour les habitants de la 2C2A.
L'année 2011 nous a offert un nouvel épisode de la série bien connue "Les Experts à Massillargues-Atuech" : en pleine nuit, comme il se doit, l'alarme de la mairie se déclenche et réveille Aurélie, elle réveille son père et ils viennent tous deux sur place, et comme il n'y a pas de raison que je dorme pendant ce temps, elle me réveille aussi. Ensuite, c'est du scénario classique : sécurisation de la scène de crime, questions traditionnelles :"vous n'avez touché à rien ?", poudrage et pinceau pour rechercher d'éventuelles empreintes. A ce propos, Major, dans un épisode diffusé à la télé , ils utilisaient de la poudre rose, c'est plus sexy et moins salissant que la noire qu'utilisent vos subordonnés. Au final, rien, aucun indice matériel, aucun objet volé, mais des dégradations assez importantes : portes internes arrachées, murs et cloisons abîmés, alarmes détruites, y compris celle de sécurité incendie, et pour nous un énorme sentiment de gâchis et d’écœurement.
L'année 2011 nous a offert elle aussi la visite de nos amis les pompiers. Le 30 juin, en effet, et contrairement à ce que dise nos amis suisses, il y avait le feu au lac. Afin de satisfaire tout le monde on a eu droit à deux épisodes le même jour ! Le matin, intervention de l'infanterie, secondée par des miliciens venus du camping voisin. L'après-midi, ah l'après-midi, l'aviation ! L'après-midi également étaient présents l'infanterie et leurs miliciens. Mais aussi, comme chaque fois que l'aviation est là, des observateurs. Pas neutres les observateurs. Émus et tristes pour la plupart, savants et donneurs de conseils pour quelques-uns : "la mairie devrait avoir une motopompe pour remplir les camions de pompiers" ; merci de penser à eux, mais les pompiers ont tout ce dont ils ont besoin, en particulier des pompes dont le débit me laisse penser, qu'elle ne sont pas dans les possibilités budgétaires de notre commune. Au final, plus de peur que de mal : quelques ares de d'herbes et de roseaux partis en fumée, mais un mois plus tard tout ou presque avait repris son aspect habituel, six mois après, il n'en reste quasiment plus de traces, à part quelques troncs un peu noircis.
2011, c'est aussi la modification de la circulation autour du foyer et de la mairie. J'assume entièrement la paternité de ce projet devenu maintenant réalité. Pendant toute l'année scolaire 2008-2009, la municipalité a tenté une approche pédagogique pour assurer la sécurité des enfants ; à l'entrée et à la sortie de l'école, en empêchant le passage des véhicules devant le foyer à ces heurs-là. Bilan de l'opération : plus d'une heure perdue chaque jour par Philippe et Jérôme, et des automobilistes qui n'ont rien compris : dès qu'il n'y avait personne pour bloquer le passage, les voitures s'engouffraient à nouveau devant le foyer. Au final, quasiment chaque jour, le car était bloqué par un ou plusieurs véhicule, des enfants et des parents, enfin ceux qui garaient leur véhicule sur le parking, se déplaçant pour rejoindre leur véhicule au milieu des voitures en stationnement ou en mouvement. Alors j'ai lancé l'idée de rendre piétonnière la zone devant la mairie et le foyer, afin de sécuriser les déplacements de tous, enfants, adultes, personnes âgées et personnes à mobilité réduite. Cet aménagement a été conçu et réalisé, en liaison avec les services du Conseil Général, car il améliore également la sécurité du débouché sur la Départementale. Merci à notre Conseillère Générale préférée qui comme d'habitude a suivi et épaulé notre dossier. Il a également été conçu en liaison avec les services de secours et la société de cars en charge du transport scolaire. Ce n'est donc pas un choix sorti des élucubrations de technocrates incompétents et éloignés des réalités du terrain. Entre le mécontentement de quelques-uns, fâchés de devoir marcher dix ou vingt mètres de plus que leurs mauvaises habitudes, et la sécurité des piétons le conseil municipal a choisi. Car, être élu c'est faire des choix. Des choix bénins, "Quelle couleur pour les portes de la nouvelle classe ?", des choix plus importants, "Comment résoudre l'augmentation du nombre de repas servis à la cantine suite à l'ouverture de la troisième classe ?", des choix essentiels, "Sur quel territoire voulons-nous vivre, aujourd'hui, demain et après-demain ?".
Les réponses apportées par le conseil municipal et par vous à cette dernière question ont été lourdes de conséquences pour la commune, pour ses habitants, pour nous élus.
Jugez-en un peu.
En janvier, au cours d'une manifestation pacifique et bon enfant, des citoyens et des élus sont gazés, et tabassés pour certains, par un officier de gendarmerie. A-t-il pété les plombs, comme on dit, ou exécuté des ordres ? On le saura peut-être un jour, si le procès le concernant se déroule malgré les manœuvres de retardement mises en œuvre par la justice.
En juin, la commune est traduite en justice devant le Tribunal Administratif, sur plainte du Préfet, parce que le conseil municipal a l'idée insensée de recueillir votre avis sur le projet préfectoral relatif à l'intercommunalité. Le motif de cette plainte : nous n'avons pas respecté les délais entre la délibération et la consultation. A noter qu'une commune voisine, qui a respecté ces fameux délais, et qui suivait la même démarche démocratique que nous, a, elle aussi, été traduite au Tribunal Administratif. Elle aussi a vu sa démarche bloquée et la consultation prévue interdite. Pour quel motif ? Vu que les conseils municipaux n'avaient qu'un avis à donner, il n'y avait pas lieu de consulter la population !
En juin toujours, un collectif de citoyens de la commune prend le relais du conseil municipal, et organise la consultation. Un grand merci à eux. Le résultat est sans appel : l'équipe municipale et la population sont sur la même longueur d'ondes : c'est un NON massif au projet préfectoral.
En juillet, invités par la 2C2A à vous prononcer par voie postale, sur le même sujet, vous avez fourni la même réponse : NON au projet préfectoral.
La conséquence de ces choix, aussi bizarre que cela puisse paraître, est financière. Je croyais que nous vivions en démocratie. Je croyais que la liberté de pensée était un droit garanti dans notre pays. Je croyais que la liberté d'expression, inscrite dans notre constitution était un acquis intouchable. En fait, il n'en est rien. Pour nous faire payer, c'est le cas de le dire, notre opposition à ce projet, l'administration préfectorale ne nous a alloué aucune subvention pour la construction de la troisième classe. En clair, obéissez, soyez des moutons, ou laissez vos enfants dans des Algeco. Le conseil municipal avait prévu des marges budgétaires, au cas où … le cas est arrivé hélas ! Ce qui me fait enrager, c'est que cette subvention refusée, ce n'est pas l'argent de l'état. Non c'est votre argent, c'est notre argent, celui des impôts, celui de la TVA, que nous payons au quotidien.
Alors, même si je suis censé parler du passé et Aurélie du futur, je vais sortir de mon rôle, et parler quelques secondes de l'avenir. L'avenir en 2012, c'est en particulier deux scrutins importants au printemps : les élections présidentielles, puis les élections législatives. A chaque fois, au moment de mettre mon bulletin dans l'urne, je me poserai une question, et une seule : quel candidat défendra le mieux ma liberté de pensée ? La réponse à cette simple question déterminera le bulletin que je choisirai.
J'ai terminé ma rétrospective de 2011, mais ayant fait une incursion dans le futur, je vais y rester quelques instants de plus. L'an dernier, à la même époque, Aurélie, je t'avais souhaité une diminution de compétences, afin que tu puisses mieux te consacrer à tes fonctions réelles. Je ne sais pas si les astres m'ont entendu, mais il semble que cela ait été le cas, au moins en partie. Il y a bien encore, de temps en temps, quelqu'un qui veut un rendez-vous, avec toi et personne d'autre, pour signaler un lampadaire défaillant. Je t'avais également souhaité une année sans pompier ni gendarme. Là, les astres n'ont pas été sympa, on a eu droit aux deux. Une année 2011 sans coup fourré ni chausse-trappe. Là, les astres étaient carrément aux abonnés absents, où alors ils ont compris de travers.
Alors au moment de formuler des vœux pour 2012, je suis extrêmement gêné. Je vais donc me cantonner aux valeurs sûres. Je te souhaite donc pour cette année qui commence, de t'épanouir, tant sur le plan personnel, que professionnel ou public, entourée de l'affection de tes proches, de tes collaborateurs et de tes concitoyens.
Bonne année, Aurélie.
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