Bienvenue sur mon blog!

Élue maire depuis 2 ans le 14 mars 2010, j'ai eu envie de raconter cette aventure sur un blog.
Certains autres Maires ont leur blog alors je me suis dit: Pourquoi pas moi? Voilà, c'est fait: j'attends vos commentaires, vos impressions et tout et tout...

En effet, c'est une véritable aventure que je vis depuis 2008! Une aventure humaine incroyable et une aventure personnelle passionnante!

dimanche 4 septembre 2011

Mémoire de déserts


Par Marianne Prigent *

Cent ans déjà que le Musée du Désert prend place dans l’ancienne demeure de Rolland, un des chefs camisards. Et depuis ce 24 septembre 1911, chaque premier dimanche de septembre, des milliers de protestants se retrouvent sur ce lieu chargé d’histoire.

Le Désert, cette période s’étendant de la révocation de l’Edit de Nantes (1685) à la Révolution française (1789) où les protestants furent privés de liberté de culte et obligés de vivre leur foi dans la clandestinité.

Certes l’Histoire nous enseigne que maintes périodes de déserts se sont succédé au cours des siècles. Et rares sont les existences qui s’écoulent sans aucun désert à traverser.

Alors pourquoi ce désir de maintenir dans les mémoires le souvenir d’une époque empreinte de barbarie ? A vouloir trop se souvenir, n’y a-t-il pas le risque de raviver des blessures ou d’exacerber des phénomènes de repli identitaire ?

Mais c’est oublier que faire mémoire ne signifie pas simplement se souvenir. On « fait » mémoire. Faire mémoire est un travail. Cela demande une participation, un engagement de la part de l’homme. Ne serait-ce que pour éviter que de telles traversées du désert ne se reproduisent.

Il est vrai que le désert est le lieu où se confronter à ses propres limites, le temps où éprouver ses convictions et son courage d’être. Et pour le croyant le désert est le lieu par excellence de la rencontre avec Dieu, le temps où expérimenter la confiance et l’espérance.

Plutôt mourir que d’abjurer sa foi

Dans ce sens le Musée du Désert nous rappelle que des hommes et des femmes ont préféré mourir plutôt que d’abjurer leur foi. Attitude admirable mais incompréhensible pour la société d’aujourd’hui, pour laquelle mourir pour des convictions relèverait plutôt du fanatisme ou de l’intégrisme.

Telle cette question d’un jeune garçon lors d’une visite au Musée, face à l’interminable liste des protestants envoyés aux galères : « Mais pourquoi ils n’ont pas fait semblant de se convertir ? »

Oui, nous sommes loin du temps des galères et heureusement ! Et pourtant… d’autres déserts sont à nos portes.

Serait-il possible alors que des lieux de mémoire comme le Musée du Désert puisse nous indiquer un chemin de tolérance et de respect des convictions de l’autre différent ?

C’est en tout cas mon souhait en ce centième anniversaire.

M. P.

(*) Dans cette rubrique dominicale, une équipe de chrétiens, catholiques et protestants, invite à réfléchir à un événement ou à un thème d’actualité.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire