"Il y a 40 ans, le 9 novembre 1970, le Général de Gaulle décédait. Nous connaissons le rôle joué par ce grand homme d'État lors de la seconde guerre mondiale. On oublie trop souvent sa participation à la première guerre mondiale. L'occasion m'est donnée cette année, d'honorer la mémoire de cet homme politique en même temps que la commémoration du 11 novembre 1918.
Lieutenant depuis le 1er octobre 1913, il est nommé capitaine en janvier 1915. Blessé dès son premier combat à Dinant le 15 août 1914, il est à nouveau blessé le 10 mars 1915 lors de la bataille de la Somme. Décidé à en découdre, il désobéit à ses supérieurs en ordonnant de tirer sur les tranchées ennemies. Cet acte lui vaut d'être relevé huit jours de ses fonctions.
Le 2 mars 1916, son régiment est attaqué et presque décimé par l'ennemi en défendant le village de Douaumont, près de Verdun. Sa compagnie est anéantie au cours de ce combat et les survivants sont encerclés. Tentant alors une percée, la violence du combat l'oblige à sauter dans un trou d'obus, pour se protéger, mais des Allemands l'imitent et le blessent d'un coup de baïonnette à la cuisse gauche. Pris par les troupes allemandes, il est soigné et interné.
Après une tentative d'évasion manquée, il est transféré dans un fort en Bavière, un camp de représailles destiné aux officiers prisonniers remuants.
Un « lamentable exil », c'est en ces termes qu'il décrit à sa mère son sort de captif. Pour tromper l'ennui, De Gaulle organise pour ses compagnons de captivité des exposés magistraux sur l'état de la guerre en cours. Mais surtout, il tente de s'évader à cinq reprises, sans succès. Il est libéré après l'armistice du 11 novembre 1918 et retrouve les siens le mois suivant. De ces deux ans et demi de captivité, il gardera un souvenir amer, estimant être un « revenant », un soldat inutile qui n'a servi à rien. Ces événements expliquent sans aucun doute le rôle qu'il jouera lors de la deuxième guerre mondiale.
Le 11 novembre 1918, à 5h15, les généraux allemands et alliés signaient l'armistice dans la clairière de Rethondes, en forêt de Compiègne. A 11h, il y a exactement 92 ans, le cessez le feu devenait définitif et la France pouvait célébrer la victoire. Quelle dureté, quelle blessure de parler de victoire? Cependant, jamais ne vit-on une nation communier toute entière dans une aussi grande ferveur. Avec la joie des vainqueurs contrastait également la tristesse de tous ceux qui célébraient cette victoire dans la douleur causée par la perte d'un être cher.
En 1998, Jean-Jacques Goldman écrivait: « Et si j'étais né en 17 à Leidenstadt / Sur les ruines d'un champ de bataille / Aurais-je été meilleur ou pire que ces gens / Si j'avais été allemand ? / Bercé d'humiliation, de haine et d'ignorance / Nourri de rêves de revanche / Aurais-je été de ces improbables consciences / Larmes au milieu d'un torrent ? / On saura jamais c'qu'on a vraiment dans nos ventres / Caché derrière nos apparences / L'âme d'un brave ou d'un complice ou d'un bourreau ? / Ou le pire ou le plus beau ? / Serions-nous de ceux qui résistent ou bien les moutons d'un troupeau / S'il fallait plus que des mots ? Et qu'on nous épargne à toi et moi si possible très longtemps / D'avoir à choisir un camp
Le devoir de mémoire doit permettre cela: nous épargner à toi, à nous, à moi si possible très longtemps d'avoir à choisir un camp! Commémorer le 11 novembre 1918, c'est accomplir notre devoir de mémoire vis-à-vis de ceux qui nous ont légué les valeurs de courage pour la défense de la démocratie, de la liberté et aussi celles du pacifisme. C'est également espérer, à travers leurs engagements, dans un avenir que l'on souhaite toujours meilleur et solidaire. Le devoir de mémoire et la croyance en un monde meilleur et solidaire c'est condamner de toutes nos forces, la profanation de cimetières juifs comme cela s'est déroulé récemment à Bar le Duc, c'est condamner les blagues de bas étages sur les musulmans ou autres nationalités, c'est condamner la lapidation de certaines personnes, et j'ai une pensée pour Sakineh, c'est condamner les propos homophobes de tous et en particulier d'un certain chef de gouvernement italien. La liste pourrait être aujourd'hui encore longue c'est pourquoi je suis certaine qu'il n'est pas vain d'associer à cette commémoration du 11 novembre 1918, les batailles quotidiennes pour combattre, sans relâche ce qui divise: l'indifférence, l'intolérance, la xénophobie et le racisme, l'individualisme et le repli sur soi.
AGNOLINI MENOLLI * BERBILLER EMILE * BERBILLER PAUL * BERNARD AUGUSTE * BRUNEL GUSTAVE * COSTE ONESIME * COSTE GEORGES * DHOMBRES EDMOND * GENOLHAC JULES * GUYON EMILE * JULHAN PAUL * LAPIERRE FERNAND * LAPORTE CESAR * PONTIER LOUIS * CAVALIER CESAR * SALLES ALFRED * SILHOL EMILE * TRAVAIL LOUIS * VESTIEU PAUL * BARGETON ANDRE
Honneur à vous! 20 noms inscrits sur un monument aux morts. 20 hommes qu'on honore une voire deux fois par an. 20 hommes dont le destin fut scellé à jamais dans les tranchées de la guerre 14-18. 20 hommes, pour certains mutilés, pour d'autre blessés et aussi des hommes morts pour la France. 20 hommes liés à Massillargues-Atuech mais dont la vie s'est arrêtée fatalement ou psychologiquement lors de cette Grande Guerre. 20 maris, 20 fils, 20 voisins, 20 noms sur environ 350 habitants que comptait Massillargues-Atuech à cette époque. Pour notre commune, 20 morts pour la France lors de la première guerre mondiale et 2 lors de la seconde. Cette première guerre mondiale qui devait être 'la der des der », nous savons aujourd'hui ce qu'il en a été, la mémoire collective l'a retenue sous le nom de Grande Guerre, non pas pour en magnifier le souvenir mais parce que son ampleur inédite, la violence extrême de ses combats, la puissance destructrice employée et le nombre de morts, de blessés, d'invalides et de « gueules cassées » qu'elle provoqua doivent marquer à jamais notre conscience. Pour une petite commune comme la nôtre, lourd fut le tribut: 20 hommes sur le front pour la France. Le bilan fut effroyable dans le monde: 9 millions de morts, 6 millions de mutilés. La France est sortie meurtrie et ruinée de ce conflit : 1 400 000 morts, dont 600 000 victimes civiles ; 630 000 veuves et 700 000 orphelins de guerre.
En souvenir de nos morts pour la France, en souvenir de tous ces êtres humains, je vous demande de respecter une minute de silence..."
jeudi 11 novembre 2010
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