Bienvenue sur mon blog!

Élue maire depuis 2 ans le 14 mars 2010, j'ai eu envie de raconter cette aventure sur un blog.
Certains autres Maires ont leur blog alors je me suis dit: Pourquoi pas moi? Voilà, c'est fait: j'attends vos commentaires, vos impressions et tout et tout...

En effet, c'est une véritable aventure que je vis depuis 2008! Une aventure humaine incroyable et une aventure personnelle passionnante!

samedi 8 mai 2010

Commémoration du 8 mai 1945

Problème technique qui s'est réglé avec le technicien Jacky aux platines! En effet, je souhaitais passer la chanson "Nuit et Brouillard" de Jean Ferrat qui avait été enregistrée lors de son hommage avec 1000 choristes à Alès et mon lectuer CD ne fonctionait pas alors nous avons installé la voiture de Jacky à l'intérieur du cimetière et le Cd passait sur son radio CD de voiture (Oui, Maman, tu avais raison! Spéciale dédicace à ma mère qui, comme souvent, n'avait pas tort!)

Voici mon discours:

Jean FERRAT de son vrai nom Jean TENENBAUM écrivait en 1963 Nuit et brouillard. Le 8 août 1998, près d'ici, 700 choristes reprenaient en cœur ce magnifique texte, c'est la version que vous venez d'entendre. Le 13 mars 2010, Jean FERRAT décédait, un grand poète disparaissait, un artiste engagé s'effaçait. Pour moi, tout naturellement, en ce 8 mai 2010, ses paroles en particulier celles de « Nuit et Brouillard » ne pouvaient qu'être présentes près de notre monument aux morts pour cette cérémonie. Ces paroles prennent encore plus de force et d'émotion quand on sait qu'elles ont été écrites d'un fils pour un père parti trop tôt dans les camps de concentration et jamais revenu. En 1942, Jean Ferrat a 11 ans quand son père est déporté au camp d'Auschwitz.

« Ils étaient vingt et cent, ils étaient des milliers
Nus et maigres, tremblants, dans ces wagons plombés
Qui déchiraient la nuit de leurs ongles battants
Ils étaient des milliers, ils étaient vingt et cent

Ils se croyaient des hommes, n'étaient plus que des nombres
Depuis longtemps leurs dés avaient été jetés
Dès que la main retombe il ne reste qu'une ombre
Ils ne devaient jamais plus revoir un été

La fuite monotone et sans hâte du temps
Survivre encore un jour, une heure, obstinément
Combien de tours de roues, d'arrêts et de départs
Qui n'en finissent pas de distiller l'espoir »

Il y a 65 ans, le 27 janvier 1945, le camp d'Auschwitz était libéré. Avec 1,1 million d'hommes, de femmes et d'enfants gazés, fusillés, morts de faim, de froid et d'épuisement, dont un million de Juifs de toute l'Europe, Auschwitz, 65 après, reste le symbole du génocide perpétré par l'Allemagne nazie. Lors de la cérémonie hommage du 27 janvier 2010, Le président américain Barack Obama a déclaré «Nous avons le devoir sacré de nous souvenir de la cruauté d'Auschwitz »,et a appelé à «résister contre l'antisémitisme et l'ignorance sous toutes ces formes et refuser de devenir des témoins du mal».

En 2005, le 27 janvier a été déclaré Journée internationale du souvenir des victimes de l'holocauste, par l’Organisation des Nations Unies. Pourtant, il nous semble parfois difficile aujourd’hui d’imaginer qu’un homme, suivi et adulé par d’autres, ait pu penser à exterminer ses semblables sur le seul fait qu’ils étaient juifs.
Il est bien triste de penser que 65 ans ont passé depuis que le fascisme a été vaincu et aujourd’hui encore, on entend les voix de ceux qui essaient de justifier les crimes des nazis ou de mettre sur un même plan les victimes et les bourreaux, les libérateurs et les occupants».

« Ils s'appelaient Jean-Pierre, Natacha ou Samuel
Certains priaient Jésus, Jéhovah ou Vichnou
D'autres ne priaient pas, mais qu'importe le ciel
Ils voulaient simplement ne plus vivre à genoux

Ils n'arrivaient pas tous à la fin du voyage
Ceux qui sont revenus peuvent-ils être heureux
Ils essaient d'oublier, étonnés qu'à leur âge
Les veines de leurs bras soient devenues si bleues

Les Allemands guettaient du haut des miradors
La lune se taisait comme vous vous taisiez
En regardant au loin, en regardant dehors
Votre chair était tendre à leurs chiens policiers »

L'engagement, la résistance était de mise lors de la deuxième guerre mondiale. Mais n'est-ce pas grâce à des personnes qui ont osé résister, qui ont osé s'engager que nous pouvons aujourd'hui vivre libre en France?
A l'époque, défendre son identité, défendre ses idées religieuses, politiques pouvaient être synonyme de déportation, de violences atroces voire de mort. Presque 70 ans après, n'ayons pas peur de défendre nos idées et de de défendre les trois piliers de la République Française, résistons et défendons notre liberté, notre égalité et notre fraternité. Ne nous laissons pas monter les uns contre les autres sur des différences qui sont si légères et qui ne sont en fait que de la diversité. Mais n'est-ce pas la diversité qui fait notre richesse?
N'oublions pas les événements du passé mais construisons sur ces événements, sur notre diversité, une complémentarité et une richesse pour l'avenir.

« On me dit à présent que ces mots n'ont plus cours
Qu'il vaut mieux ne chanter que des chansons d'amour
Que le sang sèche vite en entrant dans l'histoire
Et qu'il ne sert à rien de prendre une guitare

Mais qui donc est de taille à pouvoir m'arrêter ?
L'ombre s'est faite humaine, aujourd'hui c'est l'été
Je twisterais les mots s'il fallait les twister
Pour qu'un jour les enfants sachent qui vous étiez

Vous étiez vingt et cent, vous étiez des milliers
Nus et maigres, tremblants, dans ces wagons plombés
Qui déchiriez la nuit de vos ongles battants
Vous étiez des milliers, vous étiez vingt et cent »

Oui, vous étiez vingt et cent, vous étiez des milliers. Et des millions de morts à l'issue de la deuxième guerre mondiale. Et nous, nous sommes là pour vous rendre hommage peut être pas assez nombreux mais on pense tellement que ces atrocités sont loin et pourtant...
Paul Eluard, poète et résistant écrivait: « Si l'écho de leur voix faiblit, nous périrons » Ces quelques mots sont si forts et si justes.
Ne les oublions pas, n'en perdons pas la trace, n'oublions jamais ce qui s'est passé. Gardons toujours à l'esprit que le renoncement aux valeurs de notre République peut conduire au pire. Opposons toujours la rigueur de la loi à ceux qui prétendent nier l'horreur de ce qui s'est passé. Combattons sans relâche ceux qui prônent en France et dans le monde, la haine, le racisme, l'antisémitisme et l'intolérance.

Je vous demande une minute de silence pour honorer la mémoire de ces enfants, de ces femmes et de ses hommes qui ont permis la victoire du 8 mai 1945 ...

Nous avons donné un diplôme d'honneur à deux anciens combattants de la commune: Monsieur LEBEAU, absent en raison de problèmes de snaté et Monsieur POMPAIRAC.

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